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La vérité, juchée sur son socle d'erreurs.
Edmond Rostand
Ah ! quel oiseux oiseau !
Le mariage simplifie la vie, mais complique la journée.
Tout ce qui trop longtemps reste dans l'ombre et dort - S'habitue au Mensonge et consent à la Mort !
Mais il doit tremper dans votre tasse : Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap !
L'oeuf a l'air d'être en marbre avant d'être cassé !
L'amour ne laisse pas de pâtir des lâchetés qu'il suggère. Sa seule chance de persister dans le mariage est que l'on soit l'un envers l'autre comme si on ne s'aimait pas.
C'est un petit chat noir, effronté comme un page. - Je le laisse jouer sur ma table, souvent. - Quelquefois il s'assied sans faire de tapage ; - On dirait un joli presse-papier vivant.
Servons-nous du malheur. - Un jour, un jardinier M'a dit cette parole ingénue et profonde : Si Job avait planté des fleurs sur son fumier, Il aurait eu les fleurs les plus belles du monde !
Le Vicomte : Maraud, faquin, butor de pied plat ridicule ! - Cyrano : Ah ? Et moi, Cyrano-Savinien-Hercule - De Bergerac.
Vil camus, sot camard, tête plate, apprenez Que je m'enorgueillis d'un pareil appendice, Attendu qu'un grand nez est proprement l'indice D'un homme affable, bon, courtois, spirituel...
Je chante pour mon vallon en souhaitant que dans chaque vallon un coq en fasse autant.
Je n'ai plus de joie à poursuivre Et je n'ai plus rien à souffrir. Vaincu, je ne pourrais pas vivre Et, vainqueur, on pourra mourir...
Les plus beaux yeux pour moi sont des yeux pleins de larmes.
Vous voulez le punir ? privez-le de danger.
C'est très bien. J'aurai tout manqué, même ma mort.
Monseigneur, il fallait voir ça sur des poitrines ! - Là, sur le drap bombé, goutte de sang ardent - Qui descendait, et devenait, en descendant, - De l'or, et de l'émail, avec de la verdure... - C'était comme un bijou coulant d'une blessure.
O soleil ! Toi sans qui les choses - Ne seraient pas ce qu'elles sont.
La peur d'être raillé, toujours au coeur me serre.
Ce sont les cadets de Gascogne - De Carbon de Castel-Jaloux - Bretteurs et menteurs sans vergogne - Ce sont les cadets de Gascogne !
Attendu qu'un grand nez est proprement l'indice D'un homme affable, bon, courtois, spirituel, libéral, courageux, tel que je suis, et tel Qu'il vous est interdit à jamais de vous croire, Déplorable maraud !
Eh bien ! Oui, c'est mon vice. Déplaire est mon plaisir. J'aime qu'on me haïsse.
L'amour, c'est la gloire en bécots !
Comme elles tombent bien ! - Dans ce trajet si court de la branche à la terre, - Comme elles savent mettre une beauté dernière, - Et malgré leur terreur de pourrir sur le sol, - Veulent que cette chute ait la grâce d'un vol !
Je t'adore ! Soleil ! ô toi dont la lumière, - Pour bénir chaque front et mûrir chaque miel, - Entrant dans chaque fleur et dans chaque chaumière, - Se divise et demeure entière - Ainsi que l'amour maternel !
Ces grands airs arrogants ! - Un hobereau qui... qui... n'a même pas de gants ! - Et qui sort sans rubans, sans bouffettes, sans ganses !
Angoisse métaphysique : ou l'apaiser avec un Dieu, ou la noyer dans le plaisir, ou la guérir par des pilules.
La meilleure prière est la plus clandestine.
Ces deux fléaux, qui sont les plus tristes du monde : - Le mot qui veut toujours être le mot d'esprit, - Le cri qui veut toujours être le dernier cri !
Je jette avec grâce mon feutre, - Je fais lentement l'abandon - Du grand manteau qui me calfeutre, - Et je tire mon espadon ; - Elégant comme Céladon, - Agile comme Scaramouche, - Je vous préviens, cher Mirmydon, - Qu'à la fin de l'envoi je touche !
Et nous les petits, les obscurs, les sans-grades, - Nous qui marchions fourbus, blessés, crottés, malades, - Sans espoir de duchés ni de dotation.
Un baiser c'est un secret qui prend la bouche pour oreille.
Ne pas prendre parti, c'est le prendre pour nous.
Moi, c'est moralement que j'ai mes élégances.
Des femmes me berçaient... Oui, j'avais trois berceuses Qui chantaient des chansons vieilles et merveilleuses !
Tu marcheras, j'irai dans l'ombre à ton côté : je serai ton esprit, tu seras ma beauté.
Chacun de nous a sa blessure : j'ai la mienne. - Toujours vive, elle est là, cette blessure ancienne. - Elle est là, sous la lettre au papier jaunissant - Où l'on peut voir encore des larmes et du sang !
Je pense à la lumière et non pas à la gloire. Chanter, c'est ma façon de me battre et de croire ; Et si de tous les chants mon chant est le plus fier, C'est que je chante clair afin qu'il fasse clair !
Nous sommes les fleurs des fleuristes, - Nous sommes les fleurs des marchands, - Les petites fleurs qui sont tristes - De ne pas fleurir dans les champs.
Je ne sais pas très bien ce que c'est que le monde ; Mais je chante pour mon vallon, en souhaitant Que dans chaque vallon un coq en fasse autant.
Les glaces ne sont plus ce qu'elles étaient autrefois.
La pire douleur est celle qui, à aucune minute, ne fait espérer la mort, mais dégoûte sourdement de la vie.
La haine est un carcan, mais c'est une auréole.
Je fais, en traversant les groupes et les ronds, - Sonner les vérités comme des éperons.
Moi, Monsieur, si j'avais un tel nez, Il faudrait sur le champ que je me l'amputasse !
Car c'est chose suprême D'aimer sans qu'on vous aime, D'aimer toujours, quand même, Sans cesse, D'une amour incertaine, Plus noble d'être vaine.
Les haines de races ne sont jamais au fond, que des haines de places.
Ma mère ne m'aimait pas, je n'ai pas eu de soeur. Grâce à vous, une robe a passé dans ma vie.
Ne le plaignez pas trop : il a vécu sans pactes, - Libre dans sa pensée autant que dans ses actes.
Un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer.