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Ses épîtres lui font des ennemis nouveaux ! - Il attaque les faux nobles, les faux dévots, - Les faux braves, les plagiaires, - tout le monde.
Edmond Rostand
Plein de sang dans le bas et de ciel dans le haut, - Puisque le bas trempa dans une horreur féconde - Et que le haut baigna dans les espoirs du monde -.
La science a fait de nous des dieux avant même que nous ne soyons dignes d'être des hommes.
Non ! non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !
Ah ! que pour ton bonheur je donnerais le mien, - Quand même tu devrais n'en savoir jamais rien, - S'il se pouvait, parfois, que de loin j'entendisse - Rire un peu le bonheur né de mon sacrifice !
On n'est jamais assez cocasse quand on l'est !
Malgré l'amour, la vie et l'heure et les périls, - Nous rions quelquefois des rires puérils, - Des rires dont le son doit étonner nos âmes ; - Pour rien, pour un détail dont nous nous avisâmes, - Des rires fous qui sont des fous rires vraiment.
Je t'adore, Soleil ! Tu mets dans l'air des roses, - Des flammes dans la source, un dieu dans le buisson ! - Tu prends un arbre obscur et tu l'apothéoses ! - O Soleil ! toi sans qui les choses - Ne seraient que ce qu'elles sont !
Le moins que l'on puisse dire du pouvoir, c'est que la vocation en est suspecte.
Sache donc cette triste et rassurante chose - Que nul, Coq du matin ou Rossignol du soir, - N'a tout à fait le chant qu'il rêverait d'avoir !
Belles personnes, - Rayonnez, fleurissez, soyez des échansonnes - De rêve, d'un sourire enchantez un trépas, - Inspirez-nous des vers... mais ne les jugez pas !
C'est la nuit qu'il est beau de croire en la lumière.
Recette pour changer un vil géranium - En Légion d'honneur : on ôte trois pétales !
Que dites-vous ?... C'est inutile ?... Je le sais ! Mais on ne se bat pas dans l'espoir d'un succès ! Non ! non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !
Et que mettant mon âme à côté du papier, - Je n'ai tout simplement qu'à la recopier.
M'accuser - justes dieux ! - De n'aimer plus... quand... j'aime plus !
Je ne m'attife pas ainsi qu'un freluquet, mais je suis plus soigné si je suis moins coquet.
Je ne veux voir que la Victoire. - Ne me demandez pas : "Après" ? - Après, je veux la nuit noire - Et le sommeil sous les cyprès.
Je crains tant que parmi notre alchimie exquise Le vrai du sentiment ne se volatilise.
Non non, mon cher amour je ne vous aimais pas !
J'ai tout donné de mon corps au soleil, tout... sauf mon ombre.
Les grenadiers de ligne aux longs plumets tremblants - Qui montaient à l'assaut avec des mollets blancs, - Et les conscrits chasseurs aux pompons verts en poires - Qui couraient à la mort avec des jambes noires !
A la fin de l'envoi, je touche.
J'ignorais la douceur féminine. Ma mère - Ne m'a pas trouvé beau. Je n'ai pas eu de soeur. - Plus tard, j'ai redouté l'amante à l'oeil moqueur. - Je vous dois d'avoir eu, tout au moins, une amie. - Grâce à vous une robe a passé dans ma vie.
Oui, monsieur, poète ! et tellement, Qu'en ferraillant je vais - hop ! - à l'improvisade Vous composer une ballade.
Monsieur de Bergerac est mort assassiné.
Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve.
Non ! car c'est dans le conte - Que lorsqu'on dit : Je t'aime ! au prince plein de honte, - Il sent sa laideur fondre à ces mots de soleil... - Mais tu t'apercevrais que je reste pareil.
Flambeau allume son petit brûle-gueule français à la longue pipe allemande du vieux.
Peuple, on m'a trop menti pour que je sache feindre ! J'ai trop souffert pour t'oublier ! Liberté, liberté, tu n'auras rien à craindre D'un prince qui fut prisonnier.
Rien ne sait regarder pleurer comme un vieux chien !
En croyant à des fleurs, souvent, on les fait naître.
Allons, laissez tomber les feuilles de platane... - Et racontez un peu ce qu'il y a de neuf. - Ma gazette ?
Nous l'entendons chanter de notre pigeonnier !... C'est Celui dont le cri perce l'horizon bleu Comme une aiguille d'or qui toujours enfilée Coudrait au bord du ciel le bord de la vallée. C'est le Coq !
Les Nécrophores noirs sont les seuls fossoyeurs - Qui savent ne jamais vous emporter ailleurs, - Pensant que la moins triste et plus pieuse tombe - C'est la terre qui s'ouvre à la place où l'on tombe !
Nous nous figurions - Que la vague immobile et lourde des sillons - Ne laissait rien flotter ! Mais les plaines racontent, - Et la terre, ce soir, a des morts qui remontent !
Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul !
Lors même qu'on n'est pas le chêne ou le tilleul, ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul !
Oui, tout autre, car dans la nuit qui me protège - J'ose être enfin moi-même, et j'ose...
Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles, si c'est dans ton jardin à toi que tu les cueilles !
Ah ! la nuit fait sortir ce qu'on cache à soi-même !
Quand on sait regarder et souffrir, on sait tout. - Dans une mort d'insecte on voit tous les désastres. - Un rond d'azur suffit pour voir passer les astres...
S'incliner devant la raison des sots, c'est l'héroïsme des gens d'esprit.
Voilà ce qu'à peu près, mon cher, vous m'auriez dit - Si vous aviez un peu de lettres et d'esprit - Mais d'esprit, ô le plus lamentable des êtres, - Vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettres - Vous n'avez que les trois qui forment le mot : sot !
Oh ! Les yeux, les beaux yeux des femmes ! Que de choses nous y voyons ! C'est de la lumière des âmes Que nous croyons faits leurs rayons.
Les manteaux de duc traînent dans leur fourrure - Pendant que des grandeurs on monte les degrés - Un bruit d'illusions sèches et de regrets - Comme, quand vous montez lentement vers ces portes - Votre robe de deuil traîne des feuilles mortes.
On trouve des mots quand on monte à l'assaut !
Je vous dois d'avoir eu, tout au moins, une amie. - Grâce à vous une robe a passé dans ma vie.
Les meilleurs sont les vers qu'on ne finit jamais.
Si Job avait planté des fleurs sur son fumier, il aurait eu les fleurs les plus belles du monde.