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Dieu se veut à l'origine de tous nos actes, et à leur dénouement aussi. Il est à la fois question et réponse.
Elie Wiesel
La neutralité aide l'oppresseur, jamais la victime. Le silence encourage le persécuteur, jamais le persécuté.
Penché au-dessus de lui, je restai plus d'une heure à le contempler, à graver en moi son visage ensanglanté, sa tête fracassée.
La paix n'est pas un don de Dieu à ses créatures. C'est un don que nous nous nous faisons les uns aux autres.
Chaque question possède une force que la réponse ne contient plus.
Parfois pour Dieu, souvent contre lui, et pourtant jamais sans lui.
L'art n'est-il pas la forme la plus sublime de la générosité ?
Pour moi, le français est la langue de l'intelligence ; et un défi, car j'ai un penchant pour le mysticisme qui pourrait être incompatible avec le rationalisme cartésien.
La vie, c'est cela : un impossible retour.
La vérité du journaliste n'est pas celle du philosophe. Le premier cherche les faits, le dernier s'intéresse à ce qui les dépasse.
Tout autant qu'Auschwitz, la parole qui tend à saisir la réalité d'Auschwitz signifie rupture et défaite.
Un homme sans passé est plus pauvre qu'un homme sans avenir.
Je ne vis pas à Jérusalem, Jérusalem vit en moi.
À Auschwitz, dans les cendres, s'éteignirent les promesses de l'homme.
L'enseignement, comme l'écriture, demeure l'une de mes véritables passions. Face aux élèves, l'échange est réel, stimulant, enrichissant : je donne et reçois en même temps.
Si la surprise n'existait pas, la vie ne serait qu'un mauvais roman sur la médiocrité.
L'homme est trop petit, trop misérablement infime pour chercher à comprendre les voies mystérieuses de Dieu.
La pureté n'est valable qu'en chimie. Pas dans les agissements de l'âme.
Je n'ai peur de rien ni de personne ici-bas, pas même d'un ange, pas même de l'ange qui fait peur ; seul le gémissement d'un mendiant me donne le frisson.
Le journaliste se définit par ce qu'il dit, et l'écrivain par ce qu'il tait.
On ne souffre pas seul, on souffre toujours avec ceux qui souffrent à cause de votre souffrance.
La mort, c'est le regard des vivants.
Qui ne s'élève tombe ; qui ne s'améliore se diminue.
Le corps n'est pas éternel mais l'idée de l'âme l'est. Le cerveau sera enterré mais la mémoire lui survivra.
Peut-on mourir plus d'une fois ? On le pouvait là-bas.
Les victoires de l'âme et de l'esprit permettent parfois de gagner, même si l'on perd.
Ceux qui ne connaissent pas leur histoire s'exposent à ce qu'elle recommence...
J'ai juré de ne jamais me taire quand des être humains endurent la souffrance et l'humiliation, où que ce soit. Nous devons toujours prendre parti. La neutralité aide l'oppresseur, jamais la victime. Le silence encourage le persécuteur, jamais le persécuté.
Un être humain est libre, non quand l'autre ne l'est pas, mais quand l'autre l'est aussi.
La nuit vient ? Le jour viendra. L'obscurité porte la promesse de la lumière.
Seule la prière approche de cette concision et de cette pureté qui fondent la vérité de l'écriture. Ecrire, c'est comme une prière, aller à l'essentiel.
La liberté de ne pas être libre est peut-être aussi une forme de liberté.
On est toujours plus ou moins exilé : du ventre de sa mère, ensuite de toute la famille, puis du lieu, du souvenir.
Pour les autres, l'éternité est ce qui succède à la mort ; pour les amoureux, c'est ce qui la précède.
Le fanatisme est aveugle, il rend sourd et aveugle. Le fanatique ne se pose pas de questions, il ne connaît pas le doute : il sait, il pense qu'il sait.
Nous aimons notre enfance, nous y revenons, nous la jugeons, elle nous juge.
Quand l'enfant naît, il naît avec toutes les nuances du monde. Il a ses exigences, ses ambitions. C'est l'enfant en moi qui me créé.
Je sais que toute quête implique l'autre, de même que toute parole peut devenir prière.