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Si l'homme a été fait, comme le dit la Bible, à l'image de Dieu, alors on comprend tout : car ce Dieu est souvent atroce.
Élisabeth Badinter
Il faut mettre des limites au politiquement correct, qui est en train de nous dévorer.
Ce qui est certain, c'est que la peur est mauvaise conseillère. Ne cédons pas à la peur.
En faisant de la conformité au politiquement correct la valeur numéro un, on tue la littérature.
Il y a contradiction entre l'émotion du 11 janvier 2015 et le politiquement correct qui a repris le dessus dès le 12 janvier.
On n'a pas le droit de provoquer la haine des individus ; en revanche, on a le droit de rire de toutes les croyances.
Aujourd'hui, les laïcs sont minoritaires au sein de l'intelligentsia.
La ressemblance n'est pas propice à la domination de l'Un sur l'Autre. Au contraire, elle incite plutôt à la paix des sexes.
L'école n'est pas la mosquée ou l'église, elle est le lieu du savoir et de l'esprit critique.
A ce jour, une seule différence subsiste, mais essentielle : ce sont les femmes qui portent les enfants et jamais les hommes.
Les femmes n'ont pas seulement une valeur économique pour les hommes qui les échangent. Elles ont d'abord valeur de paix et d'alliances.
Dire qu'être mère n'est pas un instinct naturel mais un choix volontaire nous confronte avec l'horrible possibilité que nous aurions pu naître dans l'indifférence la plus totale.
Le pauvre bébé, malgré lui, tient sa mère prisonnière : la mère est au service des besoins de son enfant, elle doit se plier à ses horaires, il trône parfois dans le lit conjugal.
Au lieu d'instinct, ne vaudrait-il pas mieux parler d'une fabuleuse pression sociale pour que la femme ne puisse s'accomplir que dans la maternité ?
La provocation, quand elle vient de l'artiste, suscite la réflexion.
Nous prenons acte de la naissance d'une irréductible volonté féminine de partager l'univers et les enfants avec les hommes.
Aliénant et culpabilisant pour les femmes, le mythe de l'instinct maternel se révèle ravageur pour les enfants, et en particulier pour les fils.
La provocation est très précieuse. Elle est absolument nécessaire en démocratie.
Il faut relire la Bible sans la distance théologique. Et si l'on se livre à cet exercice, on découvre des histoires insensées.
La provocation peut être de mauvais goût, absurde, engendrer critiques et réactions, mais elle est nécessaire.
Voltaire est l'écrivain le plus approprié pour parler du rire contre la bêtise et le fanatisme.
Le provocateur est celui qui parvient à nous faire changer d'avis sur nos certitudes, nos sensations, notre vie.
Comme le dit Theodor W. Adorno, seul celui-là nous aime auprès duquel on peut se montrer faible sans provoquer la force.
Le moteur essentiel qui a poussé les femmes à reprendre en charge leurs enfants, c'est tout simplement leur volonté de puisssance.
On va à l'école pour développer sa raison, pour réfléchir par soi-même, pour développer une pensée autonome.
Chaque fois que l'on fait passer nos différences avant nos ressemblances, on met le doigt dans un processus d'affrontement.
C'est le parent qui investit le plus son bébé qui devient le principal objet d'attachement - sans distinction de sexe - et ce rapport préférentiel n'en exclut pas d'autres.
La femme pouvant être mère, on en a déduit qu'elle devait l'être... et ne trouver son bonheur que dans la maternité.
Choisie ou forcée, transitoire ou définitive, la solitude est de plus en plus préférée au lien forcé. On apprend à l'aménager et à profiter de son égoïsme.
Nos élites politiques et journalistiques sont obsédées par le moralisme. Les mêmes qui viennent défiler pour la liberté d'expression.
Provoquer, au sens artistique du terme, oblige à ouvrir les yeux, à casser le monde dans lequel on vit pour réfléchir.
L'indifférenciation des sexes n'est pas celle des identités.
Je pense qu'il faut respecter les hommes, pas les idées.
Le rôle des intellectuels est très important, car ils sont plus crédibles que les politiques.
Le rire est, il faut le redire, une arme indispensable. Pour séduire, notamment...
Quand une femme a des ambitions (mondaines, intellectuelles, ou professionnelles comme aujourd'hui) et les moyens de les satisfaire, elle est infiniment moins tentée que d'autres d'investir son temps et son énergie dans l'élevage de ses enfants.
Qu'est-ce que provoquer ? C'est avoir le courage d'affronter des idées reçues, de s'opposer à la pensée majoritaire.
La démocratie, c'est cela : apprendre à supporter ce qui vous horrifie, ce qui vous blesse.
Le principe du rire est de créer le décalage entre ce qui est écrit et notre esprit critique.
Il faut faire à l'encontre de tout texte religieux : lire, et exercer notre esprit critique.
Je ne peux pas supporter le Marquis de Sade. Je hais ses écrits. Pour autant, je détesterais qu'on le censure
Le bébé est le meilleur allié de la domination masculine.
Seule l'utopie du futur réconforte contre le pessimisme de l'Histoire.
Revenons à la laïcité : c'est la seule solution pour qu'il puisse y avoir la paix entre des gens venant d'horizons différents.
Chez certains élèves, le credo s'oppose au cogito et l'emporte sur lui.
Il faut apprendre à lire, et résister au politiquement correct.
Malgré les revendications différentialistes actuelles, nous allons avec constance vers un modèle de ressemblance. Tous les hommes ne sont pas ambitieux, toutes les femmes ne sont pas des battantes. A peu de chose près, l'un est l'autre...
Si les artistes doivent compter avec l'idée qu'ils sont responsables de ce qui arrive, alors on met en place l'autocensure.
Un artiste a des comptes à rendre à la postérité mais pas à ses contemporains.
Il est impensable de censurer qui que ce soit au nom de la responsabilité.