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La liberté est à la paix ce que la victoire est à la guerre.
Émile de Girardin
L'instruction est à l'homme ce que la charrue est à la terre.
Sous tous les gouvernements, je me suis écrié : Il ne faut pas qu'on s'abuse ! le temps n'appartient plus à la parole ; il appartient à l'action. Il y a assez d'années qu'on discute, qu'on délibère et qu'on hésite ; il serait urgent d'essayer, de réaliser, d'oser.
Un drapeau qu'on cache dans sa poche, ce n'est pas un drapeau, c'est un mouchoir.
On peut tout faire avec des baïonnettes sauf s'asseoir dessus.
La guerre est plus facile à déclarer que la paix n'est facile à organiser.
La force des gouvernements est en raison inverse du poids des impôts.
Le calcul des probabilités, appliqué à la mortalité humaine a donné naissance à une science nouvelle : celle des assurances.
Gouverner, c'est prévoir. Ne rien prévoir, ce n'est pas gouverner, c'est courir à sa perte.
L'administration, dans un grand pays, c'est le pays lui-même. Demandez-le à Sully, à Colbert, à Turgot !
Tout le monde parle de progrès, et personne ne sort de la routine.
Les délais qu'accorde la nécessité ne servent jamais qu'à la rendre plus impérieuse.
On ne fait la guerre que pour conclure la paix : donc, entre le soldat de la guerre et le soldat de la paix, la seule différence que j'aperçoive, c'est que le soldat de la paix prend le chemin le plus court ; il arrive au but tout de suite, il arrive à la paix sans traverser la guerre.
La popularité est plus communément un écueil qu'une récompense.
La liberté n'est pas la vérité, mais elle est le chemin le plus droit et le plus court qui y mène.
Un diadème posé sur une tête n'y a jamais fait entrer une idée de plus que ce qu'elle en pouvait contenir.
La paix européenne a cessé d'être une utopie du jour où la guerre est devenue un contre-sens.
Toutes les acclamations trop bruyantes sont de présage sinistre. Elles assourdissent, elles aveuglent, elles paralysent... Elles font qu'on n'entend pas ce qu'il faudrait entendre, qu'on ne voit pas ce qu'il faudrait voir, qu'on ne fait pas ce qu'il faudrait faire !
Il faut que des lois politiques soient bien mauvaises pour être dangereuses, dans un pays où l'administration publique est bonne.
Les affaires du pays, ce sont les affaires du pauvre, car lorsque les affaires du pays languissent, le pauvre est le premier qui en souffre. Le riche est au pauvre ce que la goutte d'eau est au verre qu'elle fait déborder : avant que le verre déborde, il faut qu'il soit plein.
La contrainte morale ; c'est de rendre au mariage sa liberté par l'égalité des enfants devant la mère ; c'est de faire de la maternité la vertu de la femme, son honneur et son bonheur, son émulation et sa récompense.
Usez-vous les uns les autres ! Ces paroles semblent avoir pris dans notre évangile politique la place de celles-ci empruntées au premier des livres : Aimez-vous les uns les autres !
L'absurdité a cela de bon, qu'elle se dément d'elle-même,
La paix ne naîtra que de la paix : non point de la paix conclue après une bataille, mais de la paix débattue sans bataille et érigée en victoire définitive de l'Idée sur le Sabre, selon la mémorable expression de Napoléon l.
Gouverner, c'est prévoir : La meilleure manière d'assurer la paix, c'est de devancer les complications susceptibles d'amener la guerre.
J'ai dévoué ma plume, ma parole et ma vie à ces deux tâches : La liberté absolue de la pensée ; L'égalité absolue de la loi. Mon drapeau, c'est le drapeau de la liberté ; et je porte à qui que ce soit le défi de citer une seule circonstance dans ma vie · où la liberté ait été d'un côté et où je me sois trouvé du côté opposé.
La patience, c'est la confiance dans le temps. Or le temps, c'est le progrès. Je crois à la force de la patience, mais je ne la confonds pas avec la prodigalité du temps.
Un bon journaliste ne lit qu'un journal, le sien, et dans ce journal, il ne lit qu'un article, le sien.
La civilisation et la barbarie s'excluent : la barbarie, c'est la guerre ; la civilisation, c'est la paix.
Une majorité vaut ce que vaut le gouvernement qui la met en mouvement.
La paix et la liberté sont les deux moitiés inséparables d'un entier dont je regrette d'être, dans la pressé française, l'unique représentant.
L'impôt sur le revenu agit comme le mors ; l'impôt sur le capital agit comme l'éperon.
La liberté n'est pas à craindre tant qu'elle n'a pas à craindre pour elle-même.
Semez le mensonge, il n'en sortira jamais que complications, périls, honte, faiblesse et témérité.
Pour quiconque s'est emparé du pouvoir dans l'État, il n'y a qu'une justification qui soit sérieuse : c'est l'usage qu'il en a fait. Toute autre justification qui consiste à se retrancher derrière la pureté des sentiments, afin d'éluder la responsabilité des actes, est au moins suspecte.
N'avoir pas le courage de son opinion, c'est n'avoir pas d'opinion.
La routine, cette préface des révolutions.
Mieux vaut un adversaire déclaré qu'un allié douteux. On sait à l'égard du premier quelle conduite tenir ; on ne le sait jamais à l'égard du second.
Je ne demande pas aux baïonnettes où elles ont été forgées, aux balles où elles ont été fondues. Je demande aux baïonnettes de se changer en socs de charrue ; je demande aux balles de se changer en lettres d'imprimerie.
Les meilleures choses ne sont bonnes qu'à la condition de les préserver de l'abus. Chauffée à un certain degré, ce n'est plus la vitesse, c'est la mort que donne la machine à vapeur.
La patience coûte peu à qui travaille beaucoup, à qui bat et vanne les idées dans cette grange qui s'appelle un journal, comme le paysan bat et vanne le blé des gerbes qu'il a récoltées.
Je ne sépare pas la politique de l'administration. Administrer, c'est gouverner ; gouverner, c'est administrer. Il n'y a jamais eu, il ne saurait y avoir de grande politique sans bonne administration. La politique est à l'administration ce que l'âme est au corps ; et, de même que notre religion n'admet pas de corps sans âme, la vie n'admet pas d'âme sans corps.
La paralysie de la paix, c'est l'instabilité du pouvoir.
La paix est à la prospérité ce que le grain est à l'épi, ce que la semence est à la récolte ? Est-ce que la paix ne rend pas toujours au delà de ce que la confiance lui prête ?