Images
Vains rêves, faux espoirs, réalités, mensonges, Fantôme de moi-même en des jours anciens, Frère que j'ai perdu, raconte-moi tes songes Pour que je sache un peu s'ils sont restés les miens.
Émile Henriot
La mémoire où sont confondues avec les miennes les images que mon père y a fait germer, ne me livre plus qu'une somme, où je ne sais plus distinguer ce qui m'appartient et ce qui me vient d'un autre, avec qui j'avais tout commun.
Ce ton faussement léger, cette affection, ce maniérisme sautillant sont proprement insupportables.
J'ai un bastidon dans la campagne environnante, un poste sous des arbres, où je vais rêver avec un fusil, en fumant ma pipe.
Elle mourut en prononçant ces mots qui tirent les larmes : Maman... maman... la vie... c'est beau !
Je ne mourrai pas seul. Vous m'accompagnerez, Mes ombres. Avec moi vous vous dissiperez, Dans la grande nuit sans aurore. Avec nous dans la tombe à jamais enfermés Les êtres disparus que nous aurons aimés, Puissent-ils nous aimer encore !
J'aimerais Dieu si ses croyants ne l'avaient pas fait à leur image.
C'est à se demander si Balzac lui-même se rendait compte de ce qui se passait en lui, dans ces moments d'extériorisation de ses rêves où il enfantait des chefs-d'oeuvre.
Si elles ne savaient pas interroger, que de femmes ne sauraient rien dire !
Je n'écris que pour mon propre amusement et un petit nombre d'esprits peu pressés, qui aiment à entendre parler de beaux paysages et de lieux choisis.
Ce qui m'intéresse le plus dans certains livres, c'est moins le livre que l'auteur, ses façons de sentir, son drame.
Les cadeaux sont comme les conseils : ils font plaisir surtout à ceux qui les donnent.
Ce qui s'ensuivit de ce retour se laisse aisément deviner.
Il y a des gens qui sont veufs, comme il y en a qui gagnent à la loterie.
De quelque étiquette qu'on les couvre, pour les classer, il y a des oeuvres vivantes parce qu'elles sont vraies ; et c'est tout.
Un enfant au milieu des livres, c'est Parsifal chez les filles-fleurs ; tentantes à sa naïveté ; à sa pureté dangereuses.
Il faut naître à l'oubli de soi, et pour ne pas mourir de chagrin, les yeux fixés au loin, au-delà, sur ce qui dépasse, il faudra - suprême et coûteuse sagesse - si l'on peut, hélas ! je le vois bien, il faudra apprendre à se détacher.
Portraits, statues, allégories, autographes, médailles, frontispices, tout ces documents parlent aux yeux, éclairent de page en page l'histoire passionnante, mais parfois sévère, de tout ce monde janséniste.
Tout passe, et le meilleur de nous-même n'est qu'un souvenir que le Temps efface à son tour.
Sauf les amis que ma folie espère qu'il me donnera, je hais l'avenir : il contient la mort de tous ceux que j'aime et la mienne.
Il n'y a pas de trahison chez un critique littéraire ; il n'y en aurait que s'il cessait un jour d'avoir l'esprit libre.
Les morts vivent tant qu'il y a des vivants pour penser à eux.
Nous savons quel venin le malheureux Sainte-Beuve distillait et mettait en fioles, à l'intention de la postérité, dans les carnets de Mes poisons.
Balzac gagnait beaucoup d'argent, mais les plus fructueuses rentrées ne l'empêchaient jamais d'être sans cesse au bord de la déconfiture.
Le nouveau duc de Mazarin était un fou complet, dont tous les témoins du siècle sont d'accord pour dénoncer l'extravagance.
On peut être libre dans les fers ou dans un collège. Il suffit simplement de se taire sur ce qu'on porte en soi, qui ferait scandale ou révolterait. Pas besoin pour l'homme libre de casser les vitres. La liberté est spirituelle : de l'esprit.
Aussi bien le vaste fourre-tout lyrique de la Légende des Siècles n'a pas fini de livrer ses secrets et d'étonner ses prospecteurs.
Versailles est à mi-chemin entre deux extrêmes, Port-Royal et le Petit Trianon : la tension et la légèreté.
Toute sa vie, il a lutté contre la meute acharnée de ses créanciers, à ses trousses depuis sa jeunesse, et le désastre financier de son imprimerie, origine de tous les embarras qui suivirent.
Mais nulle d'entre vous ne hante plus ces rives, Et si je viens errer sous leurs aulnes tremblants, C'est pour n'y rencontrer que cette ombre furtive Qui me ressemblerait, n'étaient mes cheveux blancs.
Lamartine, dès ce jour, a pris en main l'éducation, la formation spirituelle, le soin de l'établissement de son fils dont il paie l'entretien et les études.
Les malheurs et les joies qui n'ont pu trouver la plus petite place dans sa vie étriquée et captive.