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Il faut s'appliquer à raisonner sur la fin qui est donnée là, et sur toute l'évidence à laquelle nous ramenons les opinions ; sinon, tout sera plein d'indistinction et de trouble.
Épicure
Le même temps est à la fois celui de la naissance du plus grand bien et celui de la délivrance.
Celui qui est sans trouble n'est à charge ni à lui-même, ni aux autres.
Dissimule ta vie.
A tous les désirs, il faut appliquer cette question : que m'arrivera-t-il si est accompli ce qui est recherché conformément à mon désir, et quoi si ce n'est pas accompli ?
Ce n'est pas seulement le nombre des atomes, c'est celui des mondes qui est infini dans l'univers.
Il faut donc consacrer ses soins à ce qui produit le bonheur, tant il est vrai que, lorsqu'il est présent, nous avons tout, et que, lorsqu'il est absent, nous faisons tout pour l'avoir.
De même que nous apprécions les coutumes, celles qui nous sont propres, qu'elles soient bonnes et enviées par les autres hommes ou non, ainsi faut-il faire avec celles de nos voisins, s'ils sont équitables à notre égard.
L'amitié danse autour du monde, nous criant à tous de nous éveiller au bonheur.
Parmi les choses dont la sagesse se munit en vue de la félicité de la vie tout entière, de beaucoup la plus importante est la possession de l'amitié.
Une vie heureuse est impossible sans la sagesse, l'honnêteté et la justice, et celles-ci à leur tour sont inséparables d'une vie heureuse.
A propos de chaque désir, il faut se poser cette question : quel avantage résultera-t-il pour moi si je le satisfais - et qu'arrivera-t-il si je ne le satisfais pas ?
Si Zeus voulait écouter les voeux des hommes, tous périraient, car ils demandent beaucoup de choses qui sont nuisibles à leurs semblables.
C'est une chose honorable qu'une pauvreté joyeuse.
Puisses-tu ne rien faire dans ta vie qui te causera de la crainte si cela est connu du voisin.
La mort n'a aucun rapport avec nous ; car ce qui est dissous est insensible, et ce qui est insensible n'a aucun rapport avec nous.
L'injustice n'est pas un mal en elle-même, mais elle l'est dans la crainte liée au soupçon qu'elle ne puisse rester inaperçue de ceux qui sont chargés de punir de tels actes.
Le sage ne souffre pas plus s'il est torturé que si son ami est mis à la torture.
Les vertus en effet, ne sont que des suites naturelles et nécessaires de la vie agréable et, à son tour, la vie agréable ne saurait se réaliser en elle-même et à part des vertus.
Pour le jeune homme, la principale part du salut est la sauvegarde de la jeunesse, et la vigilance contre ce qui se salit tout en suivant les désirs furieux.
Rien n'est suffisant pour celui pour qui le suffisant est peu.
Bien piètre vraiment est celui pour qui il y a de nombreux motifs raisonnables de sortir de la vie.
La pauvreté, mesurée à la fin de la nature, est grande richesse ; la richesse sans la limite est grande pauvreté.
Quand on est jeune, il ne faut pas hésiter à s'adonner à la philosophie, et quand est vieux, il ne faut se lasser d'en poursuivre l'étude. Car personne ne peut soutenir qu'il est trop jeune ou trop vieux pour acquérir la santé de l'âme.
Il est difficile, pour qui commet l'injustice, de rester caché, mais avoir la certitude de continuer à le rester, cela est possible.
Tout plaisir est, de par sa nature même, un bien, mais tout plaisir ne doit pas être recherché ; pareillement toute douleur est un mal, mais toute douleur ne doit pas être évitée à tout prix.
Il ne faut envier personne : les bons ne sont pas dignes d'envie, et les méchants, plus ils réussissent plus ils se font de mal à eux-mêmes.
C'est le même jugement qui nous a donné confiance en montrant qu'il n'y a rien d'éternel ni même d'une longue durée à redouter, et qui a reconnu que la sécurité de l'amitié, dans cela même qui a une durée limitée, s'accomplit au plus haut point.
Celui qui dit que tout arrive par la nécessité n'a rien à reprocher à celui qui dit que tout n'arrive pas par la nécessité, puisqu'il dit que cela même arrive par la nécessité.
Chassons entièrement les viles habitudes, comme des hommes mauvais qui pendant longtemps nous ont grandement nui.
Quand on est frappé des craintes qu'inspirent les fables du vulgaire, on ne peut s'en délivrer que par l'étude de la nature : sans cette étude, point de plaisirs purs.
L'amitié mène sa ronde autour du monde habité, comme un héraut nous appelant tous à nous réveiller pour nous estimer bienheureux.
Ce n'est pas tant l'aide de nos amis qui nous aide que notre confiance dans cette aide.
Il faut rire tout en philosophant.
Tout en ayant une nature mortelle et en disposant d'un temps limité, tu t'es élevé grâce aux raisonnements sur la nature jusqu'à l'illimité et l'éternité, et tu as observé : ce qui est, ce qui sera et ce qui a été.
Celui qui connaît bien les limites de la vie sait qu'il est facile de se procurer ce qui supprime la souffrance due au besoin, et ce qui amène la vie tout entière à sa perfection ; de sorte qu'il n'a nullement besoin des situations de lutte.
Prends l'habitude de penser que la mort n'est rien pour nous. Car tout bien et tout mal résident dans la sensation : or la mort est privation de toute sensibilité.
Dans la recherche en commun par la discussion, celui qui est vaincu gagne plus, dans la mesure où il a accru son savoir.
Il faut que le jeune homme aussi bien que le vieillard cultivent la philosophie.
Il faut se libérer de la prison des occupations quotidiennes et des affaires publiques.
La connaissance de cette vérité que la mort n'est rien pour nous, nous rend capables de jouir de cette vie mortelle, non pas en y ajoutant la perspective d'une durée infinie, mais en nous enlevant le désir de l'immortalité.
Toute douleur peut facilement être méprisée : celle qui a la souffrance intense a la durée brève, celle qui dure dans la chair a la souffrance faible.
Il faut méditer sur ce qui procure le bonheur, puisque quand on l'a, on a tout, et lorsqu'il manque, nous faisons tout pour l'avoir.
Même le fait que certaines douleurs se produisent dans le corps est utile pour nous mettre en garde contre celles du même genre.
Les visions des rêves n'ont pas reçu en partage la nature divine ni non plus le pouvoir divinatoire, mais elles se produisent suivant l'impact des simulacres.
Etre heureux, c'est savoir se contenter de peu.
On ne peut être heureux sans être sage, honnête et juste, ni sage, honnête et juste sans être heureux.
Le juste est le plus à l'abri du trouble, l'injuste est rempli par le plus grand trouble.
Quand on est jeune il ne faut pas remettre à philosopher, et quand on est vieux il ne faut pas se lasser de philosopher. Car jamais il n'est trop tôt ou trop tard pour travailler à la santé de l'âme.
La vraie sagesse, la vraie supériorité ne se gagne pas en luttant mais en laissant les choses se faire d'elles-mêmes. Les plantes qui résistent au vent se cassent, alors que les plantes souples survivent aux ouragans.