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La vénération pour le sage est un grand bien pour qui le vénère.
Épicure
C'est parfois la peur de la mort qui pousse les hommes à la mort.
L'homme qui ne se contente pas de peu ne sera jamais content de rien.
Nous ne recevons pas autant d'aide, de la part des amis, de l'aide qui nous vient d'eux, que de la confiance au sujet de cette aide.
On ne doit considérer comme vrai que ce qu'on peut réellement voir, ou ce qui est immédiatement saisi par la pensée.
Faible, la nature est en relation avec le mal, non avec le bien : par les plaisirs, en effet, elle est conservée, mais, par les douleurs, elle est détruite.
L'amitié s'impose comme une composante essentielle de la vie bonne. Elle est un bien périssable puisque l'ami est mortel, mais l'effet bienfaisant de son souvenir nous accompagne après sa mort.
Il vaut mieux échouer par mauvaise fortune, après avoir bien raisonné, que réussir par heureuse fortune, après avoir mal raisonné.
Si en toute occasion tu ne rapportes pas chacun de tes actes à la fin de la nature, mais tu te détournes, qu'il s'agisse de fuir ou de poursuivre, vers quelque autre chose, tu n'accorderas pas tes actions avec tes raisons.
Il n'y a aucun profit à se ménager la sécurité parmi les hommes, si ce qui est en haut reste redouté, ainsi que ce qui est sous terre et en général ce qui est dans l'illimité.
Ce n'est pas tant l'intervention de nos amis qui nous aide mais le fait de savoir que nous pourrons toujours compter sur eux.
Il faut guérir les malheurs par le souvenir reconnaissant de ce que l'on a perdu, et par le savoir qu'il n'est pas possible de rendre non accompli ce qui est arrivé.
Chacun de nous quitte la vie avec le sentiment qu'il vient à peine de naître.
Quand on se suffit à soi-même, on arrive à posséder ce bien inestimable qu'est la liberté.
La justice n'était pas quelque chose en soi, mais dans les groupements des un avec les autres, dans quelque lieu que ce fût, à chaque fois, c'était un accord sur le fait de ne pas causer de tort et de ne pas en subir.
Soyons en sympathie avec nos amis non en gémissant, mais en méditant.
Nul plaisir n'est en soi un mal ; mais les causes productrices de certains plaisirs apportent de surcroît des perturbations bien plus nombreuses que les plaisirs.
Certains tout au long de leur vie, préparent ce qui les fera vivre, sans voir en même temps que l'on nous a versé à tous la pharmacie de la naissance, qui est mortelle.
Il ne faut jalouser personne ; car les hommes de bien ne méritent pas d'être jalousés, et les hommes mauvais, plus leur fortune est bonne, plus ils se corrompent eux-mêmes.
La richesse de la nature est à la fois bornée et facile à atteindre ; mais celle des opinions vides se perd dans l'illimité.
De même que la médecine n'est d'aucun profit si elle ne chasse pas la souffrance du corps, la philosophie est inutile si elle ne chasse pas la souffrance de l'esprit.
Dans la recherche commune des arguments, celui qui est vaincu a gagné davantage, à proportion de ce qu'il vient d'apprendre.
Rien ne peut suffire à celui qui considère comme étant peut de chose ce qui est suffisant.
Il ne faut pas faire semblant de philosopher, mais philosopher pour de bon ; car nous n'avons pas besoin de paraître en bonne santé, mais de l'être vraiment.
Si tu combats toutes les sensations, tu n'auras même plus ce à quoi tu te réfères pour juger celles d'entre elles que tu prétends être erronées.
La suppression de tout ce qui est souffrant est la limite de la grandeur des plaisirs. Et là où se trouve ce qui ressent du plaisir, tout le temps qu'il est, là n'est pas ce qui est souffrants, affligé, ou les deux.
Ne fais rien dans ta vie, qui te fasse redouter que ton voisin en prenne connaissance.
Chassons complètement les mauvaises habitudes, comme des hommes méchants qui nous ont fait beaucoup de mal pendant longtemps.
C'est la pensée sobre qui fait la vie agréable et non la jouissance des femmes et les tables somptueuses.
L'homme bien né s'adonne surtout à la sagesse et à l'amitié : desquelles l'une est un bien mortel, l'autre un bien immortel.
Il faut rire et ensemble philosopher et gouverner sa maison et user de toutes les autres choses qui nous sont propres, et ne jamais cesser de proclamer les maximes de la droite philosophie.
Sa vie toute entière sera, par le manque de certitude, jetée dans la confusion et l'incapacité d'aller de l'avant.
L'ingratitude de l'âme rend le vivant avide à l'infini des variétés dans le genre de vie.
Personne, voyant le mal, ne le choisit, mais attiré par l'appât d'un bien vers un mal plus grand que celui-ci, l'on est pris au piège.
Celui qui dit que le temps de philosopher n'est pas encore venu, ou que ce temps est passé, est pareil à celui qui, en parlant du bonheur, dit que le temps n'est pas venu ou qu'il n'est plus là.
Ingrate envers les biens passés, la maxime disant Regarde la fin d'une longue vie.
L'amitié fait le tour du monde et nous convie tous à nous réveiller pour la vie heureuse.
Il faut méditer sur les causes que peuvent produire le bonheur puisque, lorsqu'il est à nous, nous avons tout, et que, quand il nous manque, nous faisons tout pour l'avoir.
Nous n'avons pas tant à nous servir des services que nous rendent nos amis, que de l'assurance que nous avons de ces services.
Le sage, confronté aux nécessités de la vie, sait, dans le partage, plutôt donner que prendre : si grand est le trésor de la suffisance à soi-même qu'il a trouvé.
Si l'on supprime la vue, et les rencontres, et la vie ensemble, la passion amoureuse disparaît.
Faiblement sur le sage la formule s'abat : le raisonnement a ordonné les éléments majeurs et vraiment capitaux, et tout au long du temps continu de la vie les ordonne et les ordonnera.
Aimer l'argent en enfreignant la justice est impie, sans l'enfreindre est laid : car il est malséant sordidement, même en respectant la justice.
Tout bien - et tout mal - est dans la sensation ; or la mort est privation de sensation. La mort n'est rien par rapport à nous puisque, quand nous sommes, la mort n'est pas là et, quand la mort est là, nous ne sommes plus.
Tous nos actes visent à écarter de nous la souffrance et la peur. Lorsqu'une fois nous y sommes parvenus, la tempête de l'âme s'apaise.
Il ne reste plus rien à redouter dans la vie, pour qui a vraiment compris que hors de la vie, il n'y a rien de redoutable.
De même que ce n'est pas toujours la nourriture la plus abondante que nous préférons, mais parfois la plus agréable, pareillement ce n'est pas toujours la plus longue durée qu'on veut recueillir, mais la plus agréable.
Voix de la chair : ne pas avoir faim, ne pas avoir soif, ne pas avoir froid ; celui qui dispose de cela, et a l'espoir d'en disposer à l'avenir, peut lutter pour le bonheur.
Tu es en vieillissant tel que moi je conseille d'être, et tu as su bien distinguer ce qu'est philosopher pour la Grèce : je m'en réjouis avec toi.
Nous sommes nés une fois, il n'est pas possible de naître deux fois, et il faut n'être plus pour l'éternité : toi, pourtant, qui n'es pas de demain, tu ajournes la joie ; la vie périt par le délai, et chacun de nous meurt affairé.