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J'ai davantage confiance dans la cuisine de mon pays que dans sa politique.
Éric Dupond-Moretti
Prendre la route entraîne parfois un sentiment de liberté, même si c'est illusoire.
Je crois à une force supérieure. Dans la Bible, il y a des choses qui me parlent. Que deux criminels aient côtoyé le Christ, ça me touche. Qu'une prostituée lave ses pieds, ça a de la gueule.
Le silence dit sans juger ce qu'un seul mot, leste du sens imposé par les bonnes moeurs du moment, flétrirait.
Je ne suis pas modeste, c'est une certitude. Quand j'enlève ma robe noire, mon costume d'avocat, je ne suis pas sûr de moi. Pas du tout sûr de moi.
Je mesure l'ampleur de la tâche, je l'embrasse avec beaucoup d'humilité.
On ne sait pas raconter la violence extrême de cet instant où la foudre s'abat sur ce box, prenant le nom de justice rendue au nom d'un peuple français qui, en réalité ne sait pas grand-chose de sa justice et signe des chèques en blanc à ceux qui la font passer.
Acquittator c'est gentil, mais j'ai pris plus de tôles que de bons résultats.
C'est bien parce qu'on n'a rien à se reprocher qu'il faut se battre pour que notre téléphone, notre ordinateur, notre logement soient des sanctuaires de notre liberté.
Gouverner, ce n'est pas recueillir, pour y trouver profit, la peur qui nous fait perdre raison, la haine qui nous rend incapables. Gouverner, ce n'est pas nous flatter ni nous ressembler quand nous devenons médiocres
La plupart des avocats sont des mecs marrants, irrévérencieux, insolents, un peu anars. Une tablée d'avocats, c'est un joyeux bordel : on déconne, on picole, on refait le monde. Cinq avocats se marrent mieux que cinq juges.
J'ai besoin de vous dans mes nouvelles fonctions. Rien n'est plus important que le contradictoire (...). Ma porte est ouverte, vous n'aurez pas à la forcer.
La justice est l'émanation du pouvoir des souverains [...]. Je respecte les institutions mais je ne veux pas qu'on me fasse chier.
Le féminicide serait un nouveau crime ? Alors si c'est une femme qui tue un homme, c'est quoi ? Un 'andricide'.
Quand c'est non, c'est non, on est bien d'accord. Mais comment fait-on pour rouler un patin aujourd'hui ? On adresse un courrier recommandé AR et on attend la réponse ?
Un poste de ministre de la Justice ? D'abord personne ne me le proposera, ce serait un bordel... Une idée saugrenue, incongrue, invraisemblable.
Nous avons tous des secrets, même des petits secrets. Ils font partie de notre humanité et ne regardent personne. Je suis résolument opposé à la transparence. Je refuse de devenir, à cause de la loi, un être transparent.
En réalité, plusieurs formes de justice coexistent. Celle que l'on rend dans l'enceinte judiciaire, avec ses règles et ses procédures. Et celle qui s'exerce au café du commerce, entre chien et loup, dans l'odeur du café et de l'anisette...
Je choisis mes affaires en fonction de leur intérêt, de mon agenda, et, oui, du fric. Ma règle c'est : tout le monde paye, sauf quand j'ai décidé que le mec ne paierait pas. Ça m'arrive encore de défendre quelqu'un pour rien. C'est ma façon d'acheter, à peu de frais, ma place au paradis.
Regardez les êtres comme des innocents : ils bénéficieront de têtes d'ingénus et de bouilles de martyrs. Scrutez-les comme des coupables : leurs visages arboreront une mine patibulaire franchement antipathique. Parfois, lors d'un même procès, des individus changent de statut. On les examine d'abord comme des coupables, parce qu'ils ont le physique de l'emploi, puis on les voit comme des innocents.
Tout le monde ment, même les honnêtes gens.
Je ne vais pas me plaindre. Je suis le routier le mieux payé de France.
A la maison, ce n'était pas Zola, on mangeait bien. Mais ce n'était pas l'opulence non plus. Tout bourgeois que je suis devenu, je n'ai pas oublié d'où je viens. Ma mère n'a pas bossé pour rien. Elle est fière. Évidemment, elle a vécu à travers mon parcours une forme de revanche sociale. Le sentiment de classe, c'est douloureux.
L'argent, c'est un signe de réussite sociale, de notoriété, pas forcément de compétence. Il y a des avocats médiatiques, sollicités, onéreux qui sont des daubes. Et d'excellents avocats qui font le choix de défendre les modestes.
Défendre ceux que l'on aime c'est aussi, c'est surtout, leur construire un monde où la justice l'emporte sur la violence, le courage sur la lâcheté, la politique sur la démagogie.
J'aime rouler sur l'autoroute, surtout la nuit. C'est propice à l'introspection. Avec du Ferré, c'est magique.
La justice se fourvoie quand elle perd de vue ce pourquoi elle a été organisée : faire du droit, pas de la morale.
À l'époque, des gamins de onze ans – et des gamines pour celles qui avaient eu la chance de suivre des études jusque-là – savaient lire, écrire et compter. Ce n'est plus toujours le cas aujourd'hui, même pour des gosses plus âgés.
Je suis partout parce que j'ai peur de n'être nulle part ! J'ai terriblement peur du vide.
Je peux défendre un révisionniste mais je ne défendrais jamais le révisionnisme.
Le mouvement #metoo a permis de libérer la parole et c'est très bien. Mais il y a aussi des "follasses" qui racontent des conneries et engagent l'honneur d'un mec qui ne peut pas se défendre car il est déjà crucifié sur les réseaux sociaux.
Un poste de ministre de la Justice ? Non, c'est une discipline. Je n'aimerais pas faire ça.
Les juges sont des hommes et des femmes de leur époque. Ils ne peuvent s'abstraire des débats du moment, des modes de pensée contemporains ou des foucades idéologiques.