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J'étais le survivant d'une histoire trouble qui nous avait séparés, une histoire douloureuse oubliée à dessein.
Éric Fottorino
Tôt ou tard, le chacun pour soi est un chacun contre soi.
Les enjeux de pouvoir sont de ceux qui vous font perdre des amis et gagner des courtisans.
Les gens qui n'ont rien dans le coeur pensent que les suicidés n'ont rien dans le ventre.
Le corps est la chair de l'esprit. Chaque tourment de l'âme laisse sous la peau une fêlure et dessus, une foulure.
Entre aimer et abîmer, il n'y a qu'une lettre de différence, le petit b de la beauté.
Je savais bien que j'avais aimé ma mère. Mais je ne retrouvais plus ces sensations de chaleur, ni aucune marque tangible d'affection entre nous
La place pour les enfants ne manque pas, dans le malheur des grands.
Tu m'aimais tout bas, sans effusion, comme on murmure pour ne pas troubler l'ordre des choses. Tu m'aimais tout bas, sans le dire, sans éprouver le besoin d'élever la voix.
Je ne me suis jamais senti à mon aise parmi les catholiques, ça sonnait faux en moi, tous ces chants et cet amour dégoulinant à condition de ne jamais faire un pas de travers.
Un désamour tenace envers cette petite femme que j'avais longtemps appelée par son prénom, Lina. Dix fois par jour j'oubliais que j'étais son fils. Et autant de fois, je m'efforçais de m'en souvenir.
Et pourtant, me réveillant en sursaut et me répétant soudain que tu es mort, j'ai cette sensation terrible de ne plus exister, que toutes ces années sont tombées en poussière et qu'il ne reste plus rien d'important à vivre d'autre que le souvenir de nous.
Chaque douleur est une mémoire.
La peau se souvient. Nous sommes des êtres de tissu.
Deux pères ont effacé une mère comme un drame peut en cacher un autre
L'être humain est comme une mayonnaise. Pour que ça prenne, il faut verser les ingrédients au bon moment. Sinon rien ne se passe, c'est trop tard
Certains mots ont la force du désespoir.
L'affection, est-ce de l'amour qu'on s'accorde ou une maladie qui se déclare ?
Dans son carnet de l'année 1992, Jean Hector avait écrit : Photographier, c'est dévoiler ce que l'on ne sait pas.
J'étais prêt à l'aimer, ou près de l'aimer, je ne sais plus, je ne suis pas très fort dans les locutions qui précèdent le verbe aimer.
Mal nommer les choses, jugeait Camus, c'est ajouter au malheur du monde. Ne pas nommer les choses, c'est nier notre humanité.
Je réalisai que chaque lettre du mot crier était contenue dans le verbe écrire. Ce fut une révélation : écrire, c'était crier en silence.
Dès que j'ai su lire, j'ai compris que les mots ne veulent pas dire ce qu'ils disent.
Oncle Abel fait le beau métier de délivrer les gens de leur passé vu qu'il est brocanteur.
Il faut être cohérent. Surtout quand on invente.
La confiance est une forme d'inconscience.