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La poutre qui est dans l'oeil de chaque critique lui sert de longue-vue pour apercevoir la faille qui est dans l'oeuvre de chaque auteur.
Erik Satie
Je suis venu au monde très jeune dans un monde très vieux.
Avant d'écrire une oeuvre, j'en fais plusieurs fois le tour, en compagnie de moi-même.
Pourquoi l'argent n'aurait-il pas d'odeur, lui qui peut tout avoir ?
Il y a trois sortes de critiques : ceux qui ont de l'importance ; ceux qui en ont moins ; ceux qui n'en ont pas du tout. Les deux dernières sortes n'existent pas : tous les critiques ont de l'importance.
J'ai dû oublier mon parapluie dans l'ascenseur. Mon parapluie doit être très inquiet de m'avoir perdu.
Pourquoi est-il plus facile d'ennuyer les gens que de les amuser ?
Méfions-nous de l'Art : il n'est souvent que de la Virtuosité.
Un vrai musicien doit être soumis à son Art ; ... il doit se placer au-dessus des misères humaines ; ... il doit puiser son courage en lui-même, ... rien qu'en lui-même.
Nous savons que l'Art n'a pas de Patrie... le pauvre... Sa fortune ne le lui permet pas...
Si la musique ne plaît pas aux sourds, même s'ils sont muets, ce n'est pas une raison pour la méconnaître.
Certains artistes veulent être enterrés vivants.
En Art, j'aime la simplicité ; de même, en cuisine.
Au régiment, si par hasard vous êtes tambour, même sur l'ordre du colonel, ne vous avisez jamais de battre la générale.
L'homme est un pauvre être mis sur cette terre pour embêter les autres hommes.
L'expérience est une des formes de la paralysie.
... moi, je n'aime pas les pédagogues : je les connais trop ; car ce sont eux qui (d'une main sûre) embrouillent et ratatinent tout ce qu'ils touchent, par des pesées, des mensurations, et des dosages comiques, mais empoisonnés...
Peu de personnes savent lire à haute voix : c'est un art, du reste.
Si j'étais riche, j'aurais peur de perdre ma fortune.
Moi, pour la modestie, je ne crains personne.
Le musicien est peut-être le plus modeste des animaux, mais il en est le plus fier. C'est lui qui inventa l'art sublime d'abîmer la poésie.
Certains, jeunes gens, sont bien vieux pour leur âge.
Toute ma jeunesse on me disait : Vous verrez quand vous aurez 50 ans. J'ai 50 ans. Je n'ai rien vu.
Il est mauvais de se noyer après manger.
S'il me répugne de dire tout haut ce que je pense tout bas, c'est uniquement parce que je n'ai pas la voix assez forte.
La poutre que l'on a dans l'oeil, n'empêche nullement de voir la paille qui est dans celui de son voisin : dans ce cas, la poutre devient une longue-vue, très longue, qui grossit la paille de façon démesurée.
Si je ris, c'est sans le faire exprès.
Pourquoi nous attaquer à Dieu lui-même ? Il est aussi malheureux que nous pouvons l'être. Depuis la mort de son pauvre fils, il n'a plus de goût à rien.
Le piano, comme l'argent, n'est agréable qu'à celui qui en touche.
Sachez que le travail... c'est la liberté... - ... la liberté... des autres... - Pendant que vous travaillez, ... vous n'ennuyez personne...
Quand j'étais petit, je m'appelais Erik Satie ... comme tout le monde...
On a bien le temps d'être dans un cimetière.
Chose curieuse : - plus un critique est bête, plus il est intelligent... - C'est à n'y rien comprendre... Evidemment...
Si vous voulez vivre longtemps, vivez vieux.
Quiconque habite une tour est un touriste.
Quarantaine diabolique, où nous mènes-tu ?
Pauvres musiciens ! Tout n'est pas rose, pour eux, sur cette Terre - véritable Vallée de Larmes, malgré sa rotondité rotatoire.
J'ai connu autrefois un pauvre homme qui, par scrupule, n'a jamais voulu coucher chez lui, disant que son nom était un nom à coucher dehors. Ce souvenir ne m'est pas désagréable.
Mon médecin m'a toujours dit de fumer. Il ajoute à ses conseils : - Fumez, mon ami : sans cela, un autre fumera à votre place.
Je m'appelle Erik Satie comme tout le monde.
Il ne suffit pas de refuser la Légion d'Honneur ; encore faut-il ne pas la mériter !
L'air de Paris est si mauvais que je le fais toujours bouillir avant de respirer.
L'homme prétend qu'il a été créé à l'image de Dieu. - C'est possible, après tout.
Les pianos, c'est comme les chèques : ça ne fait plaisir qu'à ceux qui les touchent.
Quelqu'un d'instruit ne se saoulera jamais.
Conseils : Ne respirez pas sans avoir, au préalable, fait bouillir votre air.
Se mettre à plat ventre, c'est bien. Toutefois cette position est incommode pour lécher la main de celui qui vous donne des coups de pied dans le derrière.
En août 1918, pendant les raids d'avions ennemis sur la capitale, Satie allait frapper à chaque alerte à la porte d'un de ses voisins et disait d'une voix sépulcrale : Je viens mourir avec vous.
Il faut éviter qu'une idée de derrière la tête ne vous descende dans le derrière.