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Que cet audacieux dédain de toute raison, ce brillant éloge de la folie, cette fougue de paradoxe préparent de revers à la parfaite sagesse, qui fuit toute extrémité.
Ernest Renan
La liberté signifie pour nous l'abstention de l'Etat en tout ce qui n'est pas intérêt social immédiat.
L'amour est patient ; il est bienveillant ; l'amour ne connaît ni la jalousie, ni la jactance, ni l'enflure ; il n'est pas inconvenant ; il n'est pas égoïste.
La nation, comme l'individu, est l'aboutissant d'un long passé d'efforts, de sacrifices et de dévouements.
Les natures absolues ont besoin de ces partis tranchés.
J'éprouvai pour la première fois un vif sentiment de retour en arrière...
La jeunesse est capable de toutes les abnégations.
Ses disciples menaient une vie fort austère, jeûnaient fréquemment et affectaient un air triste et soucieux.
Ce qui constitue une nation, ce n'est pas de parler la même langue, ou d'appartenir à un groupe ethnographique commun, c'est d'avoir fait ensemble de grandes choses dans le passé et de vouloir en faire encore dans l'avenir.
Le jour où la France coupa la tête à son roi, elle commit un suicide.
La femme nous remet en communication avec l'éternelle source où Dieu se mire.
Le prétendu Dieu des armées est toujours pour la nation qui a la meilleure artillerie, les meilleurs généraux.
L'amour est la perle pour laquelle on donne tout le reste ; or l'amour n'existe guère que pour le peuple. Le plus grand prince, avec tous ses trésors, ne saurait acheter l'amour.
L'écho des discussions passionnées du temps franchissait parfois les murs de la maison...
Nos discussions étaient sans fin, nos conversations toujours renaissantes. Nous passions une partie des nuits à chercher, à travailler ensemble.
L'école est la vraie concurrence du temple.
L'abstinence et la mortification sont des vertus de barbares.
Alors s'établit en moi une lutte ou plutôt une dualité qui a été le secret de toutes mes opinions.
D'autres pays, en Afrique surtout, ne dépassèrent point le fétichisme, c'est-à-dire l'adoration d'un objet matériel, auquel on attribuait des pouvoirs surnaturels.
Tout en faisant la critique de soi-même, on est suspect de ne pas y aller de franc jeu.
La guerre suppose une grande absence de réflexion égoïste, puisqu'après la victoire, ceux qui ont le plus contribué à la faire remporter, je veux dire les morts, n'en jouissent pas.
La prière de l'agnostique : O Dieu, s'il y a un Dieu, sauve mon âme si j'ai une âme.
Si la nature humaine était telle que la conçoit M. Comte, toues les belles âmes convoleraient au suicide.
Emanciper le musulman de sa religion est Ie meilleur service qu'on puisse lui rendre.
La douleur abaisse, humilie, porte à blasphémer.
Un pouvoir qui devrait jouer le rôle d'arbitre et de conciliateur.
Si les rémunérations et les châtiments futurs ont quelque réalité, il est clair que ces rémunérations et ces châtiments doivent être proportionnés à une vie entière de vertu ou de vice.
Fort peu deviennent incrédules, pour de bonnes preuves. Il y a mille portes par lesquelles on entre dans la foi, et mille portes par lesquelles on en sort.
En fait de souvenirs nationaux, les deuils valent mieux que les triomphes ; car ils imposent des devoirs, ils commandent l'effort en commun.
La foi a cela de particulier que, disparue, elle agit encore.
Les sciences historiques, petites sciences conjecturales, qui se défont sans cesse après s'être faites...
Deux éléments, le temps et la tendance au progrès, expliquent l'univers.
Les Jésuites ont fait de l'éducation une machine à rétrécir les têtes et à aplatir les esprits, selon l'expression de M. Michelet.
L'injustice est le principe même de la marche de cet univers.
Deux mondes inconnus étaient devant moi, la théologie, l'exposé raisonné du dogme chrétien, et la Bible, censée le dépôt et la source de ce dogme.
Le moyen d'avoir raison dans l'avenir est, à certaines heures, de savoir se résigner à être démodé.
Quand on a le droit de se tromper impunément, on est toujours sûr de réussir.
Il était chargé d'un des cours de philosophie : jamais on ne vit plus amère trahison ; son dédain pour la philosophie perçait à chaque mot ; c'était un perpétuel sarcasme, où il développait une sorte de talent âpre.
Je m'habituai dès lors à suivre une règle singulière, c'est de prendre pour mes jugements pratiques le contre-pied exact de mes jugements théoriques, de ne regarder comme possible que ce qui contredisait mes aspirations.
Ma conviction intime est que la religion de l'avenir sera le pur humanisme, c'est-à-dire le culte de tout ce qui est de l'homme, la vie entière sanctifiée et élevée à une valeur morale.
La vraie marque d'une vocation est l'impossibilté d'y forfaire, c'est-à-dire de réussir à autre chose que ce pour quoi l'on a été créé.
La raison et le langage ne s'appliquent qu'au fini.
Le talent de l'historien consiste à faire un ensemble vrai avec des traits qui ne sont vrais qu'à demi.
Je suis double ; quelquefois une partie de moi rit quand l'autre pleure.
C'était la meilleure créature de Dieu ; mais on ne put jamais l'astreindre à travailler.
On peut dire que, parmi les anecdotes, les discours, les mots célèbres rapportés par les historiens, il n'y en a pas un de rigoureusement authentique.
Loin qu'il cherchât à adoucir les murmures que soulevait son dédain pour les susceptibilités sociales du temps, il semblait prendre plaisir à les exciter.
Le peuple doit s'amuser, c'est là sa grande compensation. Un peuple gai est le meilleur des peuples. Ce qu'un peuple donne à la gaieté, il le prend toujours sur la méchanceté.
O Seigneur, s'il y a un Seigneur ; sauvez mon âme, si j'ai une âme.
Les vrais hommes de progrès sont ceux qui ont pour point de départ un respect profond du passé.
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