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Ce sont les idées qui mènent le monde.
Ernest Renan
Quand je vis l'Acropole, j'eus la révélation du divin, comme je l'avais eue la première fois que je sentis vivre l'Evangile, en apercevant la vallée du Jourdain des hauteurs de Casyoun.
M. Le Hir était un savant et un saint ; il était éminemment l'un et l'autre.
Une autorité pourrait bien avoir un jour à sa disposition l'enfer, non un enfer chimérique, de l'existence duquel on n'a pas de preuves, mais un enfer réel.
La raideur de l'esprit se concilie d'ailleurs fort souvent avec une certaine indécision dans la pratique.
L'ivresse est la seule forme sous laquelle les hommes sans culture peuvent concevoir l'idéal.
On supposait qu'il y avait des procédés plus ou moins efficaces pour chasser les démons ; l'état d'exorciste était une profession régulière comme celle de médecin.
Le principe essentiel de la science, en effet, c'est de faire abstraction du surnaturel.
Une patrie étant un ensemble de préjugés et d'idées arrêtées que l'humanité entière ne saurait accepter.
Notre pauvre pays est toujours sous la menace d'une rupture d'un anévrisme, et l'Europe entière est travaillée de quelque mal profond.
Pouvons-nous sans folle outrecuidance croire que l'avenir ne nous jugera pas comme nous jugeons le passé ? Voilà les blasphèmes que me suggère mon esprit profondément gâté.
Il viendra un jour où le grand artiste sera une chose vieillie, presque inutile.
L'administration, au contraire, détruit le ressort des âmes en les assujettissant à une tutelle continue.
La vie anachorétique, si opposée à l'esprit de l'ancien peuple juif, faisait de toutes parts invasion en Judée.
Le désintéressement, l'incapacité pratique de ces braves gens, dépassaient toute imagination.
Les habitudes de la vie pratique affaiblissent l'instinct de curiosité pure ; mais c'est une consolation pour l'amant.
Le baptême était devenu une cérémonie ordinaire de l'introduction des prosélytes dans le sein de la religion juive, une sorte d'initiation.
Dieu est pleinement et sans réserve ; il est éternel et immuable, sans progrès ni devenir.
Dieu n'existe pas, mais il existera peut-être un jour.
Il y a eu des vols d'oiseaux, des courants d'air, des migraines qui ont décidé du sort du monde.
Le désert était, dans les croyances populaires, la demeure des démons. Il existe au monde peu de régions plus désolées, plus abandonnées de Dieu, plus fermées à la vie que la pente rocailleuse qui forme le bord occidental de la mer Morte.
La légèreté d'esprit, que ne comprend pas la science, le pédantisme, qui la comprend mal et la rabaisse, viennent également de l'absence d'esprit philosophique.
Les nations modernes ressemblent aux héros écrasés par leur armure du tombeau de Maximilien à Inspruck, corps rachitique sous des mailles de fer.
Mais la liberté est comme la vérité : presque personne ne l'aime pour elle-même, et cependant, par l'impossibilité des extrêmes, on y revient toujours.
Certes la subtilité n'est pas le vrai : mieux vaut pourtant être ridicule que vulgaire, et c'est un moyen trop commode pour échapper au ridicule que de se réfugier dans la banalité.
Ce qu'il y eut de regrettable, c'est qu'au lieu de lutter contre la royauté en se servant des armes légales, les mécontents cherchaient par des conspirations à renverser l'ordre établi.
La condition même de la science est de croire que tout est explicable naturellement, même l'inexpliqué.
L'essence d'une nation est que tous les individus aient beaucoup de choses en commun, et que tous aient oublié bien des choses.
L'opinion est une reine à sa manière, mais non une reine absolue ; il faut lui tenir tête, quand on croit le devoir faire, mais en la respectant et en prenant dans l'opinion même le point d'appui nécessaire pour l'attaquer.
Ce qu'on dit de soi est toujours poésie.
Le but du monde est que la raison règne. L'organisation de la raison est le devoir de l'humanité.
Nous ne nous abordâmes point de front ; nous ne fîmes qu'exposer, moi, la nature de mes doutes, lui, le jugement qu'il devait en porter comme orthodoxe.
La noblesse, je le sais, n'était pas seule coupable de ces réminiscences du passé qui troublaient si profondément l'établissement d'un ordre nouveau.
Le blasphème des grands esprits est plus agréable à Dieu que la prière intéressée de l'homme vulgaire.
L'amour-propre est si habile en ses calculs secrets, que, tout en faisant la critique de soi-même, on est suspect de ne pas y aller de franc jeu.
Heureux les enfants qui ne font que dormir et rêver, et ne songent pas à s'engager dans cette lutte avec Dieu même !