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Il me parle de l'alumine. En la broyant avec tous les tons possibles, on obtient un transparent qui en fait une laque.
Eugène Delacroix
Une personne sotte vous assotit.
Ce qu'il y a de plus réel pour moi, ce sont les illusions que je crée avec ma peinture. Le reste est un sable mouvant.
Il faut se servir des moyens qui sont familiers aux temps que vous vivez ; sans cela, vous n'êtes pas compris et vous ne vivez pas.
F... me conseille d'imprimer, comme elles sont, mes réflexions, pensées, observations, et je trouve que cela me va mieux que des articles ex professo.
C'est à lui que nous devons cette extension des accords, soit plaqués, soit en arpèges, soit en batterie ; ces sinuosités chromatiques et enharmoniques dont ses études offrent de si frappants exemples...
Alors que le sujet, la forme, la ligne s'adressent d'abord à la pensée, la couleur n'a aucun sens pour l'intelligence, mais elle a tous les pouvoirs sur la sensibilité.
Chez la plupart des hommes, l'intelligence est un terrain qui demeure en friche presque toute la vie.
L'église, extérieurement, du côté du chevet, très ancienne : gothique roman, en pierres de diverses couleurs.
La peinture me harcèle et me tourmente de mille manières, comme la maîtresse la plus exigeante.
La détrempe prête admirablement à cette simplicité d'effets, les teintes ne se mêlant pas comme dans l'huile.
Il faut être écrivain de profession pour écrire sur ce qu'on ne sait qu'à moitié, ou sur ce qu'on ne sait pas du tout.
Il faut toujours parier pour le génie.
L'amollissement général qui est probablement le produit du progrès des jouissances.
Pourquoi ne pas profiter des contrepoisons de la civilisation, les bons livres.
Si la solitude sépare, elle tranche bien des liens qu'on ne coupe qu'à regret, mais elle permet de plonger des racines dans ce qui est essentiel.
Il faut une grande hardiesse pour oser être soi : c'est surtout dans nos temps de décadence que cette qualité est rare.
Rubens ne se châtie pas, et il fait bien. En se permettant tout, il vous porte au delà de la limite qu'atteignent à peine les plus grands peintres ; il vous domine, il vous écrase sous tant de liberté et de hardiesse.
L'ornement tient toute la place dans cette musique ; ce ne sont que festons et astragales...
Le bonheur d'un homme qui sent la nature, c'est de la rendre.
Il prend un tableau, le décrit à sa manière, fait lui-même un tableau qui est charmant, mais il n'a pas fait oeuvre de véritable critique.
Les bonnes parties (d'un tableau) sautent aux yeux en un moment. Il n'en est pas tout à fait ainsi d'un livre. Les beautés n'en sont pas assez détachées pour exciter constamment le même plaisir.
Des détails frappants, frappants comme un coup de poing qu'on reçoit ; mais l'intérêt, l'unité, l'enchaînement de tout cela est absent. Il semble qu'en faisant un bras et une jambe, il ne pense qu'à ce bras et à cette jambe...
J'ai été ce soir voir la princesse Marcelline ; par extraordinaire, elle était seule.
C'est l'instable qui est le fixe. C'est sur l'incertain qu'il faut baser.
Dans les arts en particulier, il faut un sentiment bien profond pour maintenir l'originalité de sa pensée en dépit des habitudes auxquelles le talent lui-même est fatalement enclin à s'abandonner.
Se rappeler ce beau caractère raphaélesque et plus encore corrégien : le beau et simple modelé et la hardiesse de l'indication.
Il faudrait seulement trouver un moyen de rendre le vernis de dessous inattaquable dans les opérations subséquentes de dévernissage.
Les écoles, les coteries ne sont autre chose que des associations de médiocrités, pour se garantir mutuellement un semblant de renommée qui, à la vérité, est de courte durée mais qui fait traverser la vie agréablement.
La peinture lâche est la peinture d'un lâche.
La vraie supériorité, comme je l'ai dit quelque part dans ces petits souvenirs, n'admet aucune excentricité.
La matière retombe toujours dans la tristesse.
Le charme particulier de l'aquarelle, auprès de laquelle toute peinture à l'huile parait toujours rousse et pisseuse, tient à cette transparence continuelle du papier.
Traversez en un clin d'oeil les terres et les mers, mais dirigez les passions comme vous dirigez les aérostats !
L'exécution, dans la peinture, doit toujours tenir de l'improvisation.
En retournant, songé avec Soulier à faire de l'aquatinte d'après mes dessins.
Il faut, dans les arts, se contenter, dans les ouvrages même les meilleurs, de quelques lueurs, qui sont les moments où l'artiste a été inspiré.
Le génie d'ailleurs sait employer avec un égal succès les moyens les plus divers.
L'homme est un animal sociable qui déteste ses semblables.
Le soir, dans l'atelier, où j'ai fait un fusain d'après un torse de la Renaissance, pour un essai du fixatif que Riesener emploie.
Les passions corporelles sont toutes viles. Celles de l'âme qui sont viles sont de vrais cancers : envie, etc... La lâcheté est si vile, qu'elle doit participer des deux.
Dans la peinture, c'est l'esprit qui parle à l'esprit et non la science qui parle à la science.
Quand j'ai fait un beau tableau, je n'ai pas écrit une pensée. C'est ce qu'ils disent. Qu'ils sont simples ! Ils ôtent à la peinture tous ses avantages.
Il faut toujours gâter un peu un tableau pour le finir.
Un objet parfaitement beau comporte une parfaite simplicité qui, au premier moment, ne cause pas l'émotion que l'on ressent en présence de choses gigantesques, dans lesquelles la disproportion même est un élément de beauté.
La lumière dégradée sur les jambes du Christ depuis les genoux.
L'art du peintre vraiment idéaliste est aussi différent de celui du froid copiste que la déclamation de Phèdre est éloignée de la lettre d'une grisette à son amant.
Grande interruption dans ces pauvres notes de tous les jours : j'en suis très attristé ; il me semble que ces brimborions, écrits à la volée, sont tout ce qui me reste de ma vie, à mesure qu'elle s'écoule.
Le premier mérite d'un tableau est d'être une fête pour l'oeil.
L'homme recommence toujours tout, même dans sa propre vie.