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S'il suffisait De tendre la main Comme on tend l'oreille.
Eugène Guillevic
De soi aussi - On a besoin.
Tant de mains - Qui hors du travail - Ne savent pas quoi.
Le soleil Ne sait rien de l'ombre.
Il se pourrait - Qu'à un certain moment - Rien ne bouge, - Nulle part.
Il n'y a pas d'ailleurs Où guérir d'ici.
Les bourgeons - N'ont pas à choisir.
Dehors, - L'air qui s'ennuie - Devient le vent.
En rêve on se rencontre, - On s'aime, on se complète. - On ne va pas plus loin - Que dans l'autre et dans soi.
On t'accompagnera Si tu trouves ta route.
Etreindre la distance.
Que ses regards posés - N'arrêtent pas les couleurs.
Je connais l'étrange - Variété du noir - Qui a nom lumière.
Seul. Qui dit : seul ? - Qui m'accable d'un mot - A couleur de malédiction ? - Ne confonds pas. - Celui qui s'en va seul - Porte avec lui les autres, - Désespère pour eux - D'espérer avec eux.
La terre est sous nos pieds, Solide, indifférente, Heureusement.
Vivre c'est pour apprendre à bien poser sa tête sur un ventre de femme.
Si travail et courage - Ont pris de la hauteur, - Que reste-t-il à faire - A qui ne rêve pas ?
Ce qui peut passer, - Qui ne passera pas, - Ne restera pas.
L'eau que tu bois A connu la mer.
Les apparences Peuvent être vraies.
Nous sommes tous d'ici. - Nous semblons tous - Venir d'ailleurs.
La distance Grappille le temps.
J'ai réussi à mettre - Un peu d'ordre en moi-même. - J'ai tendance à me plaire.
Ce qui n'est pas dans la pierre - Ce qui n'est pas dans le mur de pierre et de terre, - Même pas dans les arbres, - Ce qui tremble toujours un peu, - Alors, c'est dans nous.
Il n'y a pas de lumière - Qui n'ait un masque de lumière.
Je suis allé trop loin - Avec mon souci d'ordre. - Rien ne peut plus venir.
Quand une lumière - Rencontre une autre lumière - On entend monter - Un chant de prophète.
Avoue toujours. - Plus tu en diras, - Plus tu en garderas.
L'horizon - Nous condamne au cercle.
Le langage est le confessionnal du peuple.
Il y a des jours - Où les plaies - Te reprochent - De les accepter.
Il y a des silences Gros de silence. Ils s'écoutent.
D'où sommes-nous sortis - Pour avoir ces visages - A faire peine au jour ?
Celui qui s'en va seul - Cherche pour beaucoup d'autres.
Et quand il n'y aurait - Que nous deux pour durer.
Au moins tu sais, toi, océan, - Qu'il est inutile - De rêver ta fin.
Nous construisons le monde - Qui nous le rendra bien.
L'eau de l'étang, - Veuve - De l'océan.
Il faudrait accepter - Pas la mort, - Mais la mienne.
Les forêts le soir font du bruit en mangeant.
Il ne faut pas mentir, - Rien n'est si mort qu'un mort.
Ca va ? - Ca va. - Toi, ça va ? - Ca va sans moi.
L'eau a rêvé de toi, Soleil, en ton absence.
Qu'elle soit longue, au moins, Cette vie qu'il faut vivre. Car difficile Est la leçon.
Nous, figures, nous n'avons - Après tout qu'un vrai mérite, - C'est de simplifier le monde, - D'être un rêve qu'il se donne.
Je m'étais endormi - Dans les destins de l'herbe. - Je n'en avais plus.
Ne jouerons-nous jamais - Ne serait-ce qu'une heure, - Rien que quelques minutes, - Océan solennel, - Sans que tu aies cet air - De t'occuper ailleurs ?
Mais mourir, - Ce peut être une grande fatigue - Un soir, - Et un aveu.
L'eau - Dans l'étang - Est occupée - A garder le temps.
Le soleil - Ne parle pas du mal - Qu'il a eu - A être là.