Images
La vérité est dans l'imaginaire.
Eugène Ionesco
Ce sont les ennemis de l'Histoire qui, finalement, la font.
Toute la culture a été faite par les ennemis de la culture.
Le fait d'être habité par une nostalgie incompréhensible serait tout de même le signe qu'il y a un ailleurs.
Votre ironie ne me touche guère. Ce que je veux, c'est vous montrer les preuves, les documents, oui, les preuves de votre félonie.
Bérenger : Vous avez tort de ne pas croire à la médecine. - Jean : Les médecins inventent des maladies qui n'existent pas. - Bérenger : Cela part d'un bon sentiment. C'est pour le plaisir de soigner des gens.
Vous me traitez de bourrique, par-dessus le marché. Vous voyez bien, vous m'insultez.
Qui est le plus sage ? Celui qui accepte tout ou celui qui a décidé de ne rien accepter ? La résignation est-elle une sagesse ?
Marguerite : (Le Roi) s'imagine qu'il est le premier à mourir. - Marie : Tout le monde est le premier à mourir.
Mais je veux, moi, faire paraître sur scène une tortue, la transformer en chapeau, en chanson, en cuirassier, en eau de source. On peut tout oser au théâtre, c'est le lieu où on ose le moins.
La vie est malheur. Cela m'empêche pas de préférer la vie à la mort, exister à ne pas exister, car je ne suis pas sûr d'être une fois que je n'existerai plus.
Les satisfactions que j'ai cherchées pour combler une vie, un vide, une nostalgie et que j'ai obtenues ont réussi parfois, mais si peu, à masquer le malaise existentiel.
Il va y avoir un an que j'ai pratiquement interrompu ce journal et cette quête, cette exploration dans la forêt broussailleuse si difficile à pénétrer, à la recherche de moi-même.
L'univers de chacun est universel.
Ce n'est que pour les faibles d'esprit que l'Histoire a toujours raison.
La pénicilline et la lutte contre l'alcoolisme sont bien plus efficaces que les changements de gouvernements.
Prenez un cercle, caressez-le, il deviendra vicieux !
Lorsque je n'existerai plus, Dieu dira : "Je fais un tas de choses, tout le monde les comprend. Il n'y a plus personne pour ne pas les comprendre".
Tous les chats sont mortels, Socrate est mortel, donc Socrate est un chat.
Le réalisme, socialiste ou pas, est en deçà de la réalité.
(A l'entrée sur scène du Maître : ) - Tous : - Mais, mais... il n'a pas de tête, le maître ! - L'Annonciateur : - Il n'en a pas besoin, puisqu'il a du génie.
Daisy : ... il s'agit tout simplement d'un chat écrasé par un pachyderme : un rhinocéros en l'occurrence. - Botard : C'était peut-être tout simplement une puce écrasée par une souris. On en fait une montagne.
La peur est irrationnelle. La raison doit la vaincre.
La liberté artistique n'est pas du tout méconnaissante des lois. La liberté d'imagination n'est pas une fuite dans l'irréel, elle n'est pas une évasion, elle est audace, invention.
Il y a des maladies qui sont saines.
Il n'est pas naturel de mourir, puisqu'on ne veut pas. Je veux être.
L'oeuvre d'art n'est pas le reflet, l'image du monde ; mais elle est à l'image du monde.
L'auteur n'enseigne pas ; il invente.
L'oeuvre d'art est l'image du monde.
Le monde est une épiphanie, une splendide manifestation de la divinité ; cependant, pour obtenir le salut, il faut se détacher du monde sensible.
La vie est surprenante, un tas de choses inattendues peuvent vous arriver. Des petites, pas des grandes.
En somme nous regrettons tout, cela prouve bien que ce fut beau.
Je n'aime pas tellement l'alcool. Et pourtant si je ne bois pas, ça ne va pas. C'est comme si j'avais peur, alors je bois pour ne plus avoir peur.
Les morts sont plus nombreux que les vivants. Leur nombre augmente. Les vivants sont rares.
L'isolement n'est pas la solitude absolue, qui est cosmique ; l'autre solitude, la petite solitude n'est que sociale.
Il ne faut pas uniquement intégrer. il faut aussi désintégrer. C'est ça la vie. C'est ça la philosophie. C'est ça la science. C'est ça le progrès, la civilisation.
Le papier, c'est pour écrire, le chat c'est pour le rat. Le fromage c'est pour griffer.
Je suis complètement et à moitié désespérée.
Duncan : Permettez-moi de vous le dire franchement, avec ma franchise habituelle. - Lady Duncan : Franchement ou non, cela revient au même.
Plutôt que le maître d'école, le critique doit être l'élève de l'oeuvre.
Si Dieu existe, à quoi bon la littérature ? Si Dieu n'existe pas, alors à quoi bon faire de la littérature ?
Je rêve que je n'ai plus qu'une molaire dans la partie supérieure de la mâchoire et que cette molaire ne tient plus ; en effet, je la déchausse avec les doigts ; la dent est longue, une racine très profonde.
Mon chéri, mon Roi, il n'y a pas de passé, il n'y a pas de futur. Dis-le-toi, il y a un présent jusqu'au bout, tout est présent ; sois présent. Sois présent.
Le Roi : Les rois devraient être immortels. - Marguerite : Ils ont une immortalité provisoire.
Jacqueline : Je vais tout te dire en vingt-sept mots. Voici, et tâche de te souvenir : tu es chronométrable. - Jacques : Et le reste ? - Jacqueline : C'est tout. Les vingt-sept mots sont compris, ou comprises, dans ces trois-là, selon leur genre.
Quand je dis oui, c'est une façon de parler.
Le théâtre peut être le lieu où il semble que quelque chose se passe.
Le Roi : Dis-moi ta vie. Comment vis-tu ? - Juliette : Je vis mal, Seigneur. - Le Roi : On ne peut vivre mal. C'est une contradiction.
Un nez qui peut voir en vaut deux qui reniflent.
Vous avez certainement de l'amour-propre, le culte de votre intelligence. Rien n'est plus gênant que d'être sot. C'est beaucoup plus compromettant que d'être criminel, même la folie a une auréole.