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Incapable de vivre par lui-même, il lisait la vie des autres.
Fabien Clavel
Une bibliothèque, c'est une âme de cuir et de papier. Il n'y a pas meilleur moyen pour fouiller dans les tréfonds d'une psyché que de jeter un œil aux ouvrages qui la composent. La sélection, le rangement, le contenu, même la qualité de la reliure : tous les détails sont importants.
Notre vie n'est qu'un feuillet détaché de l'ouvrage gigantesque du monde.
Je suis comme la fiction : un mensonge qui dit la vérité.
Je ne suis pas là pour être rentable. Nous sommes des inutiles et c'est notre grandeur. Est-ce que tu connais une plus belle réponse à la question : "À quoi tu sers ?" que celle-là : "À rien" ? D'ailleurs, toute autre réponse fait le lit de la tyrannie.
C'était la tempête dans mes organes. Mon sang s'était fait poussière et tombait en filets, dans mes veines, comme un sablier.
La philanthropie des entreprises s'arrête à la marge des profits.
Pouvait-on vivre uniquement dans les livres, à travers les livres ? Oui, pour assourdir la rumeur ignoble du monde, ce cri vulgaire et souffrant qui lui vrillait le crâne à la manière des portes de prison qui grincent. Et puis oublier son tumulte intérieur aussi, cette noire marmite bouillonnant au rythme des souvenirs.
La plupart des humains sont comme les prisonniers dans la caverne de Platon. Ils regardent des ombres et les prennent pour la réalité. Ce qui m'insupporte au plus haut point, c'est quand ils croient avoir compris un peu la vérité occulte qui les dépasse totalement.
Avec la machine naît un nouveau héros : l'ingénieur. Et avec lui une constitution nouvelle : la tyrannie ! Car, de même que nous avons versé dans les livres la sève de notre savoir, nous nous en remettrons entièrement à la machine qui vivra, agira, pensera à notre place.
Les reporters était pour lui une espèce nuisible, charognarde, qui s'improvisait justicière et policière à la fois, effrayait le public en publiant chaque jour de nouveaux faits divers donnant l'impression que le pays sombrait dans le crime, aboyant comme des chiens devant un morceau de viande.
Vous êtes-vous réellement penché sur l'abîme que sont les contes ? Il y a là toute la boue humaine : craintes, envies, pulsions destructrices. Jamais la littérature n'améliore quoi que ce soit. Elle se contente de constater la permanence du mal, voire de l'entretenir.
Le passé se bâtissait et le présent s'écrit. L'avenir s'automatisera.