Images
Ceux qui me reprochent un ego gigantesque peuvent toujours le faire, mais dans mon dos comme disait Flaubert, car mon cul alors les contemple.
Fabrice Luchini
Je suis moins agressif avec la droite : elle n'existe plus.
Alain Resnais me propose Les herbes folles. Je lis le scénario, je ne comprends rien et je le lui dis. Il le prend très mal. Je n'ai donc pas tourné avec Resnais.
Je suis anxieux, assez dépressif et obsessionnel, mais je suis apte à l'étonnement.
Si j'ai payé un psychanalyste pendant trente-huit ans, c'est justement pour ne pas emmerder le téléspectateur avec mes états d'âme.
Sur scène, je suis un artisan qui travaille un geste, une langue. Mes rôles au cinéma sont davantage dans l'économie de moyens, la rétention.
Je n'aime que dire des textes. Modestement, je peux dire que c'est ma vocation.
Je suis comme tous les Français, avec une dimension en moins par rapport aux personnes touchées, comme par exemple ce père qui apostrophe Manuel Valls afin de retrouver le corps de sa fille. Je suis touché, anéanti, dépassé, comme tous les Français, mais je crois que ceux qui sont touchés organiquement avec un enfant, témoignent de manière absolue.
La gauche n'a aucune vision négative de l'homme, elle croit qu'il est un merveilleux opprimé, elle ne comprend rien à la psyché, au conflit intime, à la grimace proustienne.
Rimbaud a émasculé la poésie pour un siècle. Voilà la force des génies : ils rendent les autres impossibles.
Parler de soi est une impasse absolue.
On ne peut pas célébrer la beauté, la puissance de la langue, du sens, et oublier le monde.
Citer quelqu'un est davantage un acte d'humilité que de vanité.
Quand je vois tous ces gens qui se promènent ou mangent en téléphonant, tout en gardant un oeil sur la Bourse, ça me paraît l'image même de la barbarie.
Les mots d'une phrase ou d'un vers sont les traces, les cicatrices des sentiments de l'auteur.
Il n'y a rien de mieux que l'argent. C'est une manière de traduire concrètement le désir qu'on a pour vous.
Dans un monde sans femmes, on serait tous à comparer nos attributs inutiles et à se demander lequel de nous pissera le plus loin.
Cette langue française qui nous fonde et nous soude. Les politiques devraient en priorité réfléchir à cette force-là.
Ma pensée n'a aucun intérêt. Elle n'a d'intérêt que lorsque je sers de grands écrivains. C'est un métier. Celui de comprendre les musiques, les rythmes, les silences, bref, l'agencement des mots.
Quand on attaque Depardieu, il faut une filmographie solide.
La télé donne l'image la plus caricaturale de soi. Il n'y a ni réflexion ni pensée.
Je me passionne pour mon immeuble, tant qu'on n'y fait pas de fêtes de voisins.
Le moi est une pourriture et une impasse. C'est un petit être inconfortable, malheureux, qui s'invente des mythologies pour continuer à vivre l'absurdité.
Ça donne des ailes une bonne petite névrose harmonieuse.
La télé n'est pas un lieu où il se dit des choses mais l'endroit de la sensation.
Seule la langue est un espace de résistance.
Je n'ai aucune autre vocation dans la vie que de m'approcher du sens caché des choses et de le restituer.
Les acteurs doivent respecter un devoir de réserve, de non-obscénité, parce qu'ils ne vivent pas les problèmes des gens.
Les mots sont des notes de musique.
Ce qu'on me reproche, ma diction, mon asexualité, deviennent des qualités. Et ça fait trente-huit ans maintenant.
Le cinéma, c'est une parenthèse enchantée.
Je voudrais des relations qui n'emprisonnent pas. Quand je suis joyeux, j'ai une sexualité libertine sans immoralité. Je ne suis pas tellement monogame. Je trouve que c'est une impasse.
Pour citer Louis Jouvet : Le succès justifie tout et n'explique rien, mais seul l'insuccès peut être fécond. Voilà qui remet d'aplomb. Cela dit, tant qu'un acteur n'est pas reconnu, comme moi avec La discrète, il ne va pas bien. Il emmerde tout le monde.