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Au bord de l'abîme, prenez-y garde, il ne vous reste plus qu'un seul pas à faire pour y tomber.
Félix Bogaerts
Le temps qu'on peut mieux employer n'est pas bien employé.
Un seul moment de méditation peut faire naître une bonne pensée, et celle-ci faire éclore une résolution qui décide à jamais de nos destinées.
Une seule vague sépare-t-elle encore votre esquif du rivage ? prenez-y garde, vous n'avez point abordé.
Prêter de l'argent, c'est s'exposer souvent au risque d'en emprunter un jour.
Celui qui porte la parole bien haut, souvent baisse le front bien bas.
C'est par égoïsme, le plus souvent, que nous nous plaignons d'un égoïste.
Ne dites pas : Je ne suis plus jeune, mais je deviens vieux. ll nous importe bien plus d'envisager la distance qui nous sépare de la tombe, que celle que nous avons parcourue depuis notre berceau.
Cent amis ne peuvent vous faire autant de bien qu'un seul ennemi peut vous faire de mal.
Nous serions bien moins faibles si nous nous estimions bien moins forts.
Ne point se soumettre à la voix de la raison, alors que pourtant elle nous force d'avouer nos torts, c'est ressembler au coursier indompté refusant d'obéir au frein qui le captive.
N'abaissez sur l'envie qu'un regard de mépris ; la vipère peut bien souiller de sa bave immonde le tronc du chêne, mais elle ne saurait le faire mourir.
Le sage est celui qui sait concilier le plus d'indépendance possible avec l'accomplissement de ses devoirs.
Pour déployer vos voiles, attendez que vous ayez gagné le large.
Nous remettrions bien moins de choses au lendemain, si nous songions à la satisfaction que nous fait éprouver, le matin, le souvenir d'un travail achevé la veille.
Nous serions bien plus riches en bonnes oeuvres, si, regardant chacune de nos actions comme un capital, nous calculions, avant de le placer, les intérêts qu'il doit nous rapporter.
Entretien est père de longue durée.
Voulez-vous conserver vos amis ? empressez-vous toujours de porter du secours à leurs besoins, mais ne leur faites jamais connaître les vôtres.
C'est qu'en lisant, nous ne faisons que prêter l'oreille, et que le discours de celui qui parle toujours seul ne saurait nous plaire longtemps.
Consultez toujours le cadran de l'opinion publique ; mais ne croyez jamais à l'heure qu'il indique.
Ouvrir une école c'est fermer une prison.
Aux yeux du sage le prix d'un objet ne consiste pas à venir d'un pays lointain, mais à être utile dans celui où il se trouve.
Ne nous plaignons pas quand, une a une, s'évanouissent nos illusions ; car Dieu l'a ainsi voulu, afin qu'au terme de notre carrière nous puissions, sans regret aussi, rejeter la vie comme un bouquet flétri.
Orgueil, orgueil, c'est toi qui nous fait commettre la plupart de nos fautes, et qui nous empêches de les réparer !
Vous ne possédez rien aussi longtemps qu'il vous reste la plus légère dette à payer.
Plus vous aurez fait d'efforts, moins il vous coûtera d'en faire.
Nous serions bien plus savants si nous avions le courage de paraître plus souvent ignorants.
L'éloquence des lèvres n'est pas celle du coeur.
Le refus n'a rien de pénible pour celui qui s'y attend.
L'infortune franchit rarement le seuil où sont reçus les infortunés.
Le chemin du sage, comme celui des autres hommes, est couvert de ronces qui le blessent ; mais il sait verser sur leurs piqûres un baume qui les guérit promptement.
L'ennui ne s'empare que des ennuyeux.
Si vous aimez mieux une bonne action au grand jour qu'à l'ombre, c'est que vous avez plus de vanité que de générosité dans le coeur.
En conversant avec les hommes, cherchez bien plutôt à vous instruire qu'à instruire les autres.
Le plus beau paysage du monde est celui qui, dans son lointain, nous offre après une longue absence, le clocher du lieu qui nous a vu naitre.
L'histoire la plus affligeante, mais la plus instructive, serait celle de la crédulité de l'esprit humain.
L'estime que nous concevons de nous-mêmes est souvent en raison inverse de celle qu'en ont les autres.
Il est deux puissances en nous, celle des passions et celle de la raison : la sagesse consiste à faire fléchir la volonté des premières devant l'autorité de la seconde.
Ne méprisez point l'indigent laborieux ; songez que ses sueurs sont le suc nourricier de l'arbre social.
Le sage n'éprouve aucun regret à voir finir les plaisirs que donne le monde : il n'en éprouve non plus aucun à ne point voir se réaliser ceux que le monde lui avait promis.
Les plus belles pages de l'histoire d'un peuple sont celles qui nous le montrent dominé par le sentiment de ses devoirs.
L'amour de la patrie est la force vitale d'un peuple : que ce sentiment s'affaiblisse en lui, et bientôt, comme un vieux tronc dont la sève est tarie, elle se dessèche et meurt.
La possession ne fait jouir que celui qui sait jouir sans elle.
C'est pour n'avoir jamais songé à l'avenir, que nous nous souvenons si souvent avec regret du passé.
Tel perd la seconde place qui ne voulait que la première.
L'homme vertueux qui meurt est un vase qui se brise, et dont l'encens remonte vers le ciel.
De toutes les puissances qui dominent l'homme, il n'en est pas de plus despotique que l'habitude.
L'économie nous apprend à n'accorder aux exigences de nos besoins et de nos désirs que la juste part qui convient a leur importance ; c'est une mère prudente et qui n'a point d'enfants gâtés.
La liberté sans la vertu, c'est l'arme de la mort dans la main du brigand.
La véritable majorité n'est pas celle du nombre : elle réside dans cette fraction de la société, qui, calme, libre et sans crainte, n'obéit qu'à la voix de la raison.