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Mentir à sa façon à soi, c'est presque mieux que de dire la vérité à la façon des autres.
Fiodor Dostoïevski
Je ne comprends décidément pas pourquoi il est plus glorieux de bombarder de projectiles une ville assiégiée que d'assassiner quelqu'un à coups de hache.
Il est des instants, vous arrivez à des instants, où le temps s'arrête soudain et le présent devient éternité.
Si l'on est circonspect, c'est-à-dire si l'on est comme le marbre, froid et inhumainement prudent, alors on peut sûrement, sans le moindre doute, gagner tout ce qu'on veut.
Je fais si peu de cas de tes sentiments, semble-t-elle dire, que tout ce que tu peux me dire, tout ce que tu peux ressentir pour moi m'est parfaitement indifférent.
Voyons, voyons ; des ennemis ! il ne faut pas penser aux ennemis.
Le talent a besoin de sympathie ; il faut qu'on le comprenne.
Si l'on chasse Dieu de la terre, nous le rencontrerons sous la terre !
Le but de tout le mouvement populaire, dans chaque peuple en particulier, à chaque période de son histoire, c'est uniquement la recherche de son Dieu.
Il y a des gens, de parfaits inconnus, qui appellent l'intérêt au premier coup d'oeil, ainsi, soudainement, sans qu'aucune parole ne soit encore échangée.
Il est une multitude extraordinaire d'hommes qui ne savent pas du tout rire. Au fait, il n'y a pas à savoir : c'est un don qui ne s'acquiert pas. […] Il est des gens que leur rire trahit : vous savez aussitôt ce qu'ils ont dans le ventre.
Et là où l'amour n'existe pas, la raison, elle aussi, est absente.
Oh ! les gens contents d'eux ! Avec quelle vaniteuse suffisance ces bavards sont prêts à prononcer leurs sentences !
La politique, c'est l'amour de la patrie et rien de plus.
Plus j'aime l'humanité en général, moins j'aime les gens en particulier, comme individus.
Le ciel était si étoilé, un ciel si lumineux, qu'à lever les yeux vers lui on devait malgré soi se demander : se peut-il que sous un pareil ciel vivent des hommes irrités et capricieux ?
Nous rabaissons trop la providence quand, par dépit de ne pouvoir la comprendre, nous lui prêtons nos idées.
Oui, oui, j'ai pris plaisir toute ma vie aux offenses, pour l'esthétique, car être offensé, non seulement ça fait plaisir, mais parfois c'est beau !
L'homme normal... J'envie cet homme. Je ne le nie pas : il est bête. Mais, qu'en savez-vous ? Il se peut que l'homme normal doive être bête.
Une vraie douleur est capable de donner de l'intelligence à un imbécile, toujours pour un temps, naturellement.
A cinquante-cinq ans, j'ai conservé ma force virile, et je compte bien que cela durera encore vingt ans ; or je vieillirai, je deviendrai repoussant, les femmes ne viendront plus de bon coeur, j'aurai donc besoin d'argent.
La vie et le mensonge sont synonymes.
Un être qui s'habitue à tout, voilà, la meilleure définition qu'on puisse donner de l'homme.
L'absence de Dieu ne saurait être compensée par l'amour de l'homme, car alors l'homme demandera : à quoi bon aimer l'humanité ?
Ce n'est pas devant toi que je me suis prosterné, mais devant toute la souffrance humaine.
Avec cent lapins on ne fabriquera jamais un cheval, avec cent soupçons on ne fabriquera jamais une preuve.
Si tu veux vaincre le monde, vaincs-toi toi même.
Laissez-nous seuls, sans les livres, et nous serons perdus, abandonnés, nous ne saurons pas à quoi nous accrocher, à quoi nous retenir ; quoi aimer, quoi haïr, quoi respecter, quoi mépriser ?
Le bagne, les travaux les plus pénibles ne développent dans le criminel que la haine, que la soif des plaisirs défendus, qu'une insouciance effroyable.
Suis-je une créature tremblante ou ai-je le droit ?
D'après vous, une jeune fille pauvre mais honnête peut-elle gagner beaucoup par un travail honnête ?
Une femme est toujours une femme, fût-elle nonne.
Dieu m'est nécessaire, parce que c'est le seul être qu'on puisse aimer éternellement.
Il n'y a rien de plus insupportable quand on est malheureux que de voir justement alors cent amis vous démontrer que vous avez fait une bêtise.
C'est le désespoir qui recèle les voluptés les plus ardentes.
Il faut d'abord apprendre à vivre soi-même avant de faire la leçon aux autres !
J'aime, me disait-il, l'humanité, mais, à ma grande surprise, plus j'aime l'humanité en général, moins j'aime les gens en particulier, comme individus.
On se représente difficilement jusqu'à quel point la nature humaine peut être dénaturée.
Toute la science du monde ne vaut pas les larmes des enfants.
On n'aurait pas trouvé un seul grain de poussière dans tout l'appartement. Cette propreté là, c'est toujours comme ça chez les vieilles veuves méchantes.
Ce qui est étonnant, ce n'est pas que Dieu existe en réalité mais que cette idée de la nécessité de Dieu soit venue à l'esprit d'un animal féroce et méchant comme l'homme, tant elle est sainte, touchante, sage, tant elle fait honneur à l'homme.
L'homme est une machine si compliquée que parfois on n'y comprend rien, surtout si cet homme est une femme.
Une cause juste ne peut être anéantie par quelques erreurs.
Rien ne vaut votre propre visage parce que personne n'y croit.
La souffrance est l'unique cause de la conscience.
A notre époque tout homme comme il faut est et doit être lâche et servile. C'est son état normal.
Et, qui sait, (on n'en jurerait pas), peut-être tout notre but en ce monde, ce but vers quoi l'humanité tend tellement, ne tient-il justement que dans le caractère continuel du processus de sa conquête.
Je préfère être avec le Christ plutôt qu'avec la vérité.
Qui ne désire pas la mort de son père ?
L'amour de l'humanité n'est qu'une abstraction à travers la quelle l'homme ne voit guère que lui même.