Images
Un ami est toujours un personnage à deux faces. D'un côté, il nous renvoie notre image, de l'autre il appartient à cette société qui nous est inconnue.
Francesco Alberoni
Il n'y a aucune connaissance de la terre qui ne commence par l'imagination. Lorsqu'elle disparaît, lorsque se brise la création par l'imaginaire, la curiosité s'évanouit avec elle et le savoir s'épuise.
Avoir de l'amitié pour quelqu'un, c'est reconnaître en lui une qualité, une vertu, tout à fait évidentes mais que les autres n'apprécient pas, par indifférence ou par hostilité.
Le fait est que les qualités, toutes les qualités, réclament une constante vigilance, un esprit critique jamais en défaut, un travail continuel de l'intelligence et du coeur.
L'amitié est une île d'éthique dans un monde sans morale où tous sont en guerre contre tous.
L'amitié est une vertu démocratique et républicaine.
Ne tombe amoureux que celui qui est doté de force vitale, d'élan vital, celui qui veut créer et construire.
Un ami est celui qui me rend justice.
L'amour enfantin naît de façon pure et spontanée.
L'intelligence est programmée pour la création du différent.
Avouer son amour semble toujours une montagne infranchissable jusqu'à ce qu'on saute le pas, et qu'on s'aperçoive alors que ce n'était qu'une marche.
De mon ami, j'attends qu'il partage l'image que je me fais de moi-même, du moins dans une mesure raisonnable.
En amitié les adultes ne parviennent jamais à se départir totalement de réserve, de médisance, d'envie, d'un réflexe qui les pousse à peser ce qu'ils donnent et ce qu'ils reçoivent.
Qu'est-ce que tomber amoureux ? C'est l'état naissant d'un mouvement collectif à deux.
La créativité est faites d'attention et de respect pour les petits faits de la vie.
Les amis ne sont pas des égaux qui ont un comportement réciproque égalitaire comme des moines. Ce sont des égaux qui ont un comportement réciproque personnalisé.
Nous pouvons aimer celui qui ne nous aime pas, qui nous maltraite. L'amitié, au contraire, s'édifie petit à petit sur le terrain solide de la connaissance, de la confiance attestée.
Le grand amour nous fait oublier notre orgueil, notre pouvoir, notre suffisance, parce que nous savons que nous ne pouvons pas obtenir de forcer l'amour de notre aimé.
Une tradition culturelle ne disparaît pas, elle renaît sous d'autres formes. Les civilisations durent des millénaires, toujours.
Seul l'amour partagé, le grand amour, guérit la douleur, le désir, la rancoeur et l'envie de vengeance qui sont restés emprisonnés à l'intérieur de nous après une grande déception.
L'amour qui mesure, l'amour qui tient le compte des désirs, de ce qui est donné et reçu, n'est rien.
Il en est de l'amitié comme de la pureté ; la moindre flétrissure suffit à en troubler la transparence.
La timidité est une défense de l'enfant vis-à-vis de celui qu'il aime, tandis que la honte le protège de ceux qui pourraient le critiquer.
La faculté de tomber amoureux est une propriété de l'être humain. La séduction est un héritage qui nous vient directement des animaux.
Le désir d'amitié est donc précisément un désir d'être compris, sollicité, apprécié pour nous-même.
L'état naissant est une révolution de la vie quotidienne ; aussi peut-il se déployer lorsqu'il réussit à la bouleverser, c'est-à-dire lorsque la vie peut prendre une autre direction, nouvelle, voulue et intéressante.
On n'apprend pas l'amour. Il existe. On n'apprend pas davantage l'amitié.
Les êtres tombent amoureux lorsqu'ils entament une nouvelle phase de leur vie, lorsqu'ils entrent dans un nouveau monde, dans un nouveau contexte social.
L'amour n'est pas forcément un sentiment réciproque. L'amitié au contraire, me semble-t-il, requiert toujours de la réciprocité. Je ne puis être l'ami de quelqu'un qui n'est pas mon ami.
Le sentiment amoureux nous entraîne là où la raison nous déconseille d'aller.
La jalousie est un vol où l'objet du vol est complice du voleur.
Peu à peu, il devient domestique, disponible, toujours prêt, toujours reconnaissant. Ce faisant la superbe bête sauvage se transforme en un animal domestique, la fleur tropicale, arrachée à son milieu, s'étiole dans le petit vase posé sur la fenêtre.
Nous tombons amoureux lorsque nous commençons à nous sentir prisonniers de nos vieux attachements. Nous sommes alors animés d'un grand élan vital qui nous incite à rechercher la nouveauté.
Raconter, c'est penser à haute voix. Un ami est toujours habile à la maïeutique, il suscite en nous une réflexion honnête et objective.
L'amitié est la forme éthique de l'éros.
L'enfant a un comportement égocentrique. Il est persuadé que l'autre désire la même chose que lui, et s'il éprouve de la sympathie pour un camarade, il va l'approcher sans aucune inhibition.
Du point de vue statistique, ce n'est pas l'amour mais l'érotisme qui domine la vie quotidienne.
L'ami est un complice qui nous aide à nous emparer du monde.
La bienveillance est, par excellence, la vertu d'un ami. Seul, il connaît notre véritable personnalité et nous aide à la conquérir.
L'amitié est la forme spécifique de l'amour qui a pour objet un être que l'on apprécie et qui, d'un point de vue éthique, se conduit correctement.
Le véritable amour n'a nul besoin d'actes notariés ; il est sûr de lui et de sa force naturelle.
L'amour demeure la seule force qui transforme un individu en un être extraordinaire et irremplaçable. La seule chose pour laquelle il vaille la peine de vivre et de souffrir.
Lus l'amour naissant s'entête à tout réaliser dans le concret, dans le pragmatique, dans les faits, plus il est condamné à s'éteindre.
La véritable culture, celle qui est utile, est toujours une synthèse entre le savoir accumulé et l'inlassable observation de la vie.
La solidarité n'existe pas : n'existe qu'une coalition d'égoïsmes. Chacun reste avec les autres pour se sauver soi-même.
Un ami est celui qui vous ouvre si vous avez frappé, qui vous donne si vous demandez, sans tenir la comptabilité de ses dons.
Lorsqu'on s'aime vraiment, on n'a pas besoin de passer son temps à se demander si on est fait l'un pour l'autre, si on peut continuer. On s'aime et c'est tout.
L'amour est une grâce, un don.
Orgasme : un mouvement collectif à deux.
La tentative de vouloir tout et tout de suite concrètement est à l'origine des plus terribles expériences du fanatisme. L'existant n'incarne jamais complètement le réel.