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Par-delà les mots, il y a la musique des vers.
François Cheng
À côté de l'âme, l'esprit, en tant qu'instrument de connaissance, est d'une importance capitale ; il est cependant au service de l'âme qui est le terreau natif et irréductible de chaque être.
La vraie passion c'est une quête, pas une impulsion, un emportement, un instinct de chasseur.
La passion charnelle reste la plus haute forme de quête spirituelle. Elle est un aperçu d'éternité.
Sans la beauté, la vie ne vaut probablement pas la peine d'être vécue, et que d'autre part une certaine forme de mal vient justement de l'usage terriblement perverti que l'on fait de la beauté.
Ce que les morts laissent aux vivants ; c'est certes un chagrin inconsolable, mais aussi un surcroît de devoir vivre, d'accomplir la part de vie dont les morts ont dû apparemment se séparer, mais qui reste intacte.
Les âmes perdues seront étoiles filantes. Les âmes aimantes, elles, seront étoiles aimantes et aimantées ; elles formeront constellations.
En Chine, l'art et l'art ne font qu'un. Dans cette optique, la pensée esthétique chinoise envisage le beau toujours en relation avec le vrai.
Pourquoi ne pas alors signaler qu'en français aussi, phonétiquement, il existe un lien intime entre beauté et bonté ? Ces deux mots viennent du latin bellus et bonnus, lesquels dérivent de fait d'une racine indo-européenne commune : dwenos. Je n'oublie pas non plus qu'en grec ancien, un même terme, kalosagathos, contient et l'idée de beau (kalos) et l'idée de bon (agathos).
L'univers n'est pas obligé d'être beau, et pourtant il est beau.
Puisque la beauté est rencontre, toujours inattendue, toujours inespérée, seul le regard attentif peut lui conférer étonnement, émerveillement, émotion, jamais identiques.
La bonté est garante de la qualité de la beauté ; la beauté irradie la bonté et la rend désirable.
N'oubliez pas, on vit juste pour quelques rencontres.
Sur terre, seule l'écriture permet de tendre vers le tout de son vivant.
L'individu a toujours connu son épanouissement grâce à ces rencontres successives avec l'extérieur.
Le véritable réel ne se limite pas à l'aspect chatoyant de l'extérieur.
La bonté qui nourrit la beauté ne saurait être identifiée à quelques bons sentiments plus ou moins naïfs Elle est l'exigence même, exigence de justice, de dignité, de générosité, de responsabilité, d'élévation vers la passion spirituelle.
Relevant de l'être et non de l'avoir, la vraie beauté ne saurait être définie comme moyen ou instrument. Par essence, elle est une manière d'être, un état d'existence.
Une seule règle me guide : ne rien négliger de ce que la vie comporte ; ne jamais se dispenser d'écouter les autres et de penser par soi-même.
L'esprit se meut, l'âme s'émeut ; l'esprit raisonne, l'âme résonne.
En somme, la satisfaction de tout désir est dans le désir lui-même.
Si l'esprit raisonne, l'âme, elle, résonne.
L'infini n'est autre que le va-et-vient entre ce qui s'offre et ce qui se cherche.
Orgueil, ambition, ivresse du pouvoir absolu, tout cela habite l'homme, le pousse à la folie. L'humain devient inhumain, et l'inhumain monstrueux.
Par-delà les paroles, un regard, un sourire suffisent pour que chacun s'ouvre au mystère de l'autre, au mystère tout autre.
Vie-temps-mort est un tout indissociable. On ne peut échapper à ces trois entités concomitantes et complices qui déterminent tout phénomène vivant. Car si le temps nous paraît un terrible dévoreur de vies, il en est en même temps le grand fournisseur.
Comme la beauté l'amour est présence.
Les femmes sont belles, c'est une évidence. Encore convient-il de repérer en quoi une femme est belle, de trouver le moment propice et le mot juste pour le lui dire. Au besoin de lui répéter indéfiniment, elle ne s'en lassera pas.
Contempler, c'est communier, c'est faire advenir la beauté.
La vraie beauté est élan même vers la beauté, fontaine à la fois visible et invisible, qui jaillit à chaque instant depuis la profondeur des êtres en présence.
La joie ne dure qu'un printemps !
Je comprends d'instinct que sans la beauté, la vie ne vaut probablement pas la peine d'être vécue.
Ce qu'il y a de plus beau dans la création artistique c'est justement cette part féminine, cette musique qui n'en finit pas de chanter.
Sans devenir, il n'y aurait pas de vie ; la vie n'est vie qu'en devenant. Dès lors, nous comprenons l'importance du temps. C'est dans le temps que cela se déroule. Or le temps, c'est précisément l'existence de la mort qui nous l'a conféré !
Le proverbe dit vrai : un lotus pousse dans la vase d'un étang, mais aucune boue ne peut entacher ses pétales purs comme jade.
Chaque expérience de beauté, si brève dans le temps tout en transcendant le temps, nous restitue chaque fois la fraîcheur du matin du monde.