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Le temps ne passe pas c'est nous qui passons.
François Weyergans
Pourquoi faut-il que la vie s'arrête juste avant notre enterrement, une des rares occasions de succès qui nous soit garantie ?
Les impressions intenses ne disparaissent jamais, on les met de côté pour avoir la paix, on croit qu'elles s'atténuent et que le temps guérit tout, mais le passé peut revenir nous tourmenter à tout moment, il ne prévient pas.
Le pire service qu'on puisse rendre à quelqu'un, c'est de l'approuver quand on n'est pas d'accord avec lui, une approbation qu'on donne par paresse ou par peur, par indifférence ou même par mépris.
Dommage que la psychanalyse ne guérisse pas de la connerie !
Je viens de regarder à "projet" dans mes dictionnaires. Voici le premier exemple donné par le Petit Robert : "Faire des projets au lieu d'agir." Littré cite Molière : "Et le chemin est long du projet à la chose." Eh bien les gars, merci pour votre aide.
On tombe amoureux. Et comme toujours, quand on tombe, on se fait mal.
Personne ne mesure la chance d'être qui il est.
La mort des autres nous conforte dans l'idée que notre vie est précieuse, importante, essentielle, unique. Nos morts valorisent nos vies.
Dites-vous bien que tout ce qui a vraiment de l'intérêt se situe de façon quasi nécessaire en dehors de tout projet préétabli.
C'est le désir qui compte avant tout. Quand on s'accroche aux souvenirs, c'est qu'on vieillit.
"Tu fais peur à tout le monde", m'a dit Delphine hier soir, en guise de point final à un dialogue qui risquait de s'envenimer. Ma conduite la pousse parfois à des déclarations de ce genre, de vraies sentences condamnatoires.
Ne rien refuser de ce que nous offrira la vie.
Les remords, ce n'est pas pour moi. J'ai des regrets, ce qui n'a rien à voir. Il y a dans tout remords un côté douleur cuisante que je ne ressens pas. Les regrets sont moins malveillants. On désavoue son passé sans le juger. Les remords empêchent d'aller de l'avant.
La mémoire est ambigüe. Je ne dirai pas que c'est une traîtresse, elle risquerait de s'en souvenir ! Non. C'est une amie.
Les critiques ne cessent de me traiter de clown. J'aime bien ça. (…) Mais je suis un clown à message.
De même que Shakespeare est l'intraduisible des intraduisibles, l'amour est l'indéfinissable des indéfinissables.
Les souvenirs ressemblent à des graines et la mémoire est un germoir. Chacun garde en réserve des phrases entendues au cours de son existence, qu'il sèmera un jour ou l'autre.
Il n'y a que l'amour qui compte vraiment, peu importe comment il se manifeste.
Les parents sont des distillateurs d'angoisse, mais ceux qui n'hériteraient d'aucune angoisse seraient bien démunis.
Mais il y a cette enfance qui nous colle à la peau, cette expérience vécue, ineffaçable plutôt qu'ineffable, qui n'a pas fini de nous faire du bien ou du mal, selon les moments.
Quand je ressasse ma vie, je trouve qu'il y a de belles séances de psychanalyse qui se perdent.
Pendant toute mon enfance et mon adolescence j'avais une confiance aveugle en mon père, doublée d'une confiance inébranlable en moi. Il était mon seul père et j'étais son seul fils. Nous formions un couple.
Il en va des librairies comme du whisky : ce sont des passions auxquelles il vaut mieux s'adonner seul. Pendant qu'on boit un single malt de quarante ans d'âge, ce serait dommage de se déconcentrer en bavardant avec quelqu'un.
Cacher aux autres qu'on va mal est un art.
Mais au lieu de tuer les gens, les phrases se contentent de les faire souffrir.
La fiction, qu'est-ce que c'est ? Après tout, ce n'est que du réel volé.
Est-ce qu'on ne passe pas notre vie à passer à côté de celle des gens qu'on aime ?
Le vrai voyageur est impulsif. Il part pour partir. Il ne sait pas ce qui l'attend. Il ressemble au romancier qui, au fur et à mesure qu'il rédige, se méfie de ses propres plans.
Neurévik confondait les mots et mélangeait allègrement méiose et préméiose.
Un rêve qu'on renonce à interpréter est comme une lettre qui n'est pas lue.
La mémoire devient le juge d'instruction de l'amour.