Images
On nait en criant, ce n'est pas pour rien, la suite ne peut être que des atténuations de ce cri.
Françoise Sagan
La terre est peuplée de truqueurs et de bavards, qui se servent des mots comme d'une monnaie qu'ils sauraient fausse.
On ne m'ôtera jamais de l'idée que c'est en se colletant avec les extrêmes de soi-même, avec ses contradictions, ses goûts, ses dégoûts et ses fureurs que l'on peut comprendre un tout petit peu, oh, je dis bien, un tout petit peu ce que c'est que la vie
Il est d'ailleurs plus sain de prêter des qualités aux autres que de se reconnaître des défauts.
Des galopins qui sentent encore le lait n'ont pas à se blottir dans les bras des dames qui sentent le scotch.
Il savait trop bien que les passions sont, quand elles existent, le sel de la vie, et qu'on ne peut, sous leur règne, se passer de sel - ce qu'on fait pourtant si bien le reste du temps.
L'argent rend égoïste. C'est bien pourquoi je veux en avoir. Je trouve l'égoïsme confortable, équilibrant...
Tu avais envie d'être seule et envie de province.
Le charme du temps, c'est qu'on ne sait jamais où il vous mène. Jamais, au grand jamais.
Il n'y a pas d'âge pour réapprendre à vivre. On dirait même qu'on ne fait que ça, toute sa vie. Repartir. Recommencer. Respirer à nouveau. Comme si on apprenait jamais rien de l'existence sauf parfois, une caractéristique de soi-même.
La liberté de penser, et de mal penser et de penser peu, la liberté de choisir moi-même ma vie, de me choisir moi-même. Je ne peux pas dire "d'être moi-même" puisque je n'étais rien qu'une pâte modelable, mais celle de refuser les moules.
Je ne m'explique que par généralités comme tous les gens seuls.
N'importe qui peut faire preuve de mémoire. L'imagination, elle, est indépendante et peut être rebelle.
Il n'y a qu'un vrai silence : celui de la mort.
Cette effrayante santé morale que donne l'ambition !
Mon passe-temps favori, c'est laisser passer le temps, avoir du temps, prendre mon temps, perdre mon temps, vivre à contretemps.
Qu'est-ce que c'est "être un homme" ? Si c'est être courageux, je le suis. Viril, aussi. Egoïste, aussi. - Un homme ne doit pas avoir perpétuellement besoin de quelqu'un, sa mère ou sa femme, pour vivre.
L'alcool a parfois des projecteurs impitoyables, définitifs.
Il est vrai que l'on finissait par être ce que l'on mimait, et que peut-être l'on devenait insensible, ou invulnérable, à force de la prétendre.
La jalousie est la même pour un cultivateur de la Gironde que pour un intellectuel parisien.
Les gens ne croient plus à la mort. Ils croient à l'usure.
Ecrire, c'est inventer ce qu'on sait déjà.
Je ne suis le porte-drapeau de personne, Ecrire est une entreprise tellement solitaire...
Frédéric : Toujours le temps entre soi et ce qu'on veut. - Eléonore : Avant ce n'est pas grave. Ce qu'il y a de terrible c'est le temps après. Entre soi et ce qu'on a voulu. Ca ne pardonne pas.
La jeunesse est la seule génération raisonnable.
J'éprouvais, en dehors du plaisir physique et très réel que me procurait l'amour, une sorte de plaisir intellectuel à y penser. Les mots "faire l'amour" ont une séduction à eux...
C'est drôle comme la fatalité se plaît à choisir pour la représenter des visages indignes ou médiocres.
On croit toujours que ses sentiments, parce qu'on change de partenaire, de vie et d'âge, sont différents de ceux de l'adolescence alors qu'ils sont rigoureusement identiques.
Quand on est mal parti, il faut essayer de continuer.
Entre deux personnes, l'enfance, c'est pire que trente ans de mariage.
Pour moi, le bonheur, c'est d'abord d'être bien.
Car enfin, quand on n'a plus personne à embrasser, et que la solitude équivaut à un travail que personne ne vous demande plus, la vie doit être triste.
Sans doute, à son âge, je paierai aussi des jeunes gens pour m'aimer parce que l'amour est la chose la plus douce et la plus vivante, la plus raisonnable. Et que le prix importe peu.
Il savait qu'en amour il y en a toujours un qui finit par faire souffrir l'autre et que quelquefois, rarement, cette situation est réversible.
Cette conception me séduisait : des amours rapides, violentes et passagères. Je n'étais pas à l'âge où la fidélité séduit. Je connaissais peu de chose de l'amour : des rendez-vous, des baisers et des lassitudes.
Je t'userai, je m'userai, je ne te quitterai pas, nous n'aurons pas de répit. Deux êtres humains doivent pouvoir vivre cramponnés l'un à l'autre sans respirer. Ca s'appelle l'amour.
J'aimais sa voiture : c'était une lourde américaine décapotable qui correspondait plus à sa publicité qu'à ses goûts.
Certaines phrases dégagent pour moi un climat intellectuel, subtil, qui me subjugue, même si je ne les pénètre pas absolument. Celle-là me donna envie de posséder un petit carnet et un crayon.
La culture, c'est ce qui reste quand on ne sait rien faire.
J'étais de nouveau habitée par un être chaud, vivant et souverain - moi-même - et mes pas avaient une direction, mes paroles un sens, mon souffre une raison d'être.
Ce n'est pas parce que la vie n'est pas élégante qu'il faut se conduire comme elle.
Si tout était à recommencer, je recommencerais bien sûr, en évitant quelques broutilles : les accidents de voiture, les séjours à l'hôpital, les chagrins d'amour. Mais je ne renie rien.
On s'habitue aux défauts des autres quand on ne croit pas de son devoir de les corriger.
Tant qu'on croit en l'homme, vous savez, on peut croire en Dieu, mais si on n'y croit plus... si on voit une bête à sa place occupée à en faire souffrir d'autres...
Il préférait avoir été malheureux pour une bonne raison qu'heureux pour une mauvaise.
Je ne passerais plus de saccage en saccage, de déchirement en déchirement, je serais la clairière ensoleillée et la rivière où les miens viendraient boire sans retenue le lait de l'humaine tendresse.
Une femme bien peut dire qu'elle s'est tapé tel ou tel, mais jamais qu'elle s'est tapé une choucroute.
Ignorait-elle que si le corps sans le coeur n'était pas le paradis, le coeur sans le corps était l'enfer ?
Vous vous faites de l'amour une idée un peu simpliste. Ce n'est pas une suite de sensations indépendantes les unes des autres. C'est autre chose. Il y a la tendresse constante, la douceur, le manque... Des choses que vous ne pouvez pas comprendre.
Mais enfin quoi ? J'étais une femme qui avait aimé un homme. C'était une histoire simple ; il n'y avait pas de quoi faire des grimaces.