Images
Sur ce sentiment inconnu, dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse.
Françoise Sagan
Les mots "faire l'amour" ont une séduction à eux, très verbale, en les séparant de leur sens. Ce terme de "faire", matériel et positif, uni à cette abstraction poétique du mot "amour", m'enchantait.
... la base idéale d'un riche Anglais poli : l'ennui.
Mais qui était le plus seul de nous deux ? Un chagrin d'amour, si affreux soit-il, était-ce pire qu'une solitude anonyme, une solitude sans écho ?
Quand on se tue, c'est pour infliger sa mort aux autres. Il est très rare de voir des suicides élégants.
Aimer, ce n'est pas seulement "aimer bien" ; c'est surtout comprendre.
Voyez-vous l'intérêt de l'argent, le principal peut-être, c'est qu'on se sent à l'aise partout.
Au théâtre il y a des règles très précises d'unité, on peut donc mettre en scène des gens exceptionnels, des fous. L'excès des contraintes et l'excès de liberté font que la pièce s'équilibre d'elle-même.
Et, à mon sens, il faut beaucoup de courage pour se tuer. Il suffit de penser au nombre de gens qui n'ont que ça à faire et n'y parviennent pas.
La vitesse, la mer, minuit, tout ce qui est éclatant, tout ce qui est noir, tout ce qui vous perd et donc vous permet de vous trouver.
Elle faisait partie de cette vaillante petite cohorte de femmes quinquagénaires qui, à Paris, se débrouillent, et pour vivre et pour rester à la mode - parfois même pour la faire.
Nous vivions de silences heureux et de phrases inachevées, comme si nous avions, d'un même mouvement, confié le vrai dialogue à nos corps.
On a aussi peu de liberté maintenant qu'il y a vingt ans : faire l'amour était alors interdit aux jeunes filles ; maintenant c'est presque devenu obligatoire. Les tabous sont les mêmes.
La nuit, aussi bien que l'alcool, est un grand révélateur.
J'avais seize ans. J'ai eu seize ans. Je n'aurai plus seize ans, moi qui me sens la jeunesse même. Je n'ai pas vieilli en fait, je n'ai renoncé à rien.
Elle aurait dû savoir pourtant, comme il l'avait lui-même toujours su, qu'entre un homme et une femme qui s'aiment, la confiance, l'estime et la fidélité étaient aussi obligatoires et nécessaires que le plaisir physique.
Il n'y a qu'une chose qui rende plus cruel que l'indifférence, c'est le bonheur.
C'était en lui-même, et non pas dans l'objet de son amour, qu'il trouvait sa souffrance, et peut-être, ses délices.
Avec de l'imagination, on se met à la place des autres, et alors on les comprend, donc on les respecte. L'intelligence, c'est, d'abord, comprendre au sens latin du terme.
Dans ce village du Lot où il fait froid et beau, où un feu crépitait toute la nuit au pied de [mon] lit… Là-bas, tout me plaisait et tout me réchauffait l'âme. Je redécouvrais tout. Il n'y a pas d'âge pour réapprendre à vivre. On dirait qu'on ne fait que ça, toute sa vie.
La solitude, c'est cette conscience d'un soi immuable, assez perdu et incommunicable à la fois. Presque biologique, en somme.
La mémoire est aussi menteuse que l'imagination, et bien plus dangereuse avec ses petits airs studieux.
On ne peut pas décrire le rouge enfer des amours enfantines
Pour qu'un homme et une femme s'aiment vraiment, il ne suffisait pas qu'ils se soient fait plaisir, qu'ils se soient fait rire, il fallait aussi qu'ils se soient fait souffrir.
"France, mère des arts, des armes et des lois...", pourquoi veut-on toujours y brouiller les premiers avec les derniers ?
Avant, je buvais pour rejoindre les gens, maintenant je bois pour les oublier.
C'est bien là le pire des ruptures : non seulement on se quitte mais on se quitte pour des raisons différentes.
Ils étaient tellement gavés d'ennuis, de soucis, d'une télévision stupide, de journaux insanes qu'ils n'avaient plus aucune notion de gratuité.
J'aurais voulu demander aux gens : Etes-vous amoureux ? Que lisez-vous ?, mais je ne m'inquiétais pas de leur profession souvent primordiale à leurs yeux.
La terre seule me rassure, quelle que soit la part de boue qu'elle contient.
Ce n'est rien d'aimer. Il faut aussi être aimé.
Claire s'extasiait sur la pièce, les bijoux d'une maharani, la douceur du temps, elle était en plein délire euphorique.
Les mille clairons du désir, les mille tam-tams du sang résonnèrent dans mes veines, et les mille violons du plaisir attaquèrent leur valse pour nous.
J'avais basculé d'un coup du royaume de la solitude dans celui de l'amour et je trouvais curieux d'avoir le même visage, le même nom, le même âge.
Ce qui m'a toujours séduite, c'est de brûler ma vie, de boire, de m'étourdir. Et si ça me plaît, à moi, ce jeu dérisoire et gratuit à notre époque mesquine, sordide et cruelle, mais qui, par un hasard prodigieux dont je la félicite vivement, m'a donné les moyens de lui échapper
La passion se nourrit de tout, y compris les signes les plus contraires à ses désirs.
J'ai trop le désir qu'on respecte ma liberté pour ne pas respecter celle des autres.
Quand votre femme vous trompe, on est ridicule si on l'ignore, complaisant si on le sait, et névrosé si on en souffre.
Le ciel était blanc sur la Seine assise entre ses grues, comme entre ses jouets une enfant triste.
Il sait que ce qui compte, ce n'est pas ce que fait quelqu'un, c'est quelqu'un. Sa présence.
Il me semble que désormais mes seuls rapports heureux avec moi-même, en dehors des autres êtres et des quelques moments d'exaltation ou de bien-être physique que la nature me procure, ne pourront être que littéraires.
Tu ouvres le Bottin des professions à Agences. Tu prends le premier encadré de noir, tu demandes une maison de campagne pour un mois.
Je suis une bête qui épie une autre bête au fond de moi.
Dans la mesure où ma vie était devenue cette sorte d'autoroute au soleil de la passion, je supportais mal d'y voir la moindre ombre portée.
L'insouciance est le seul sentiment qui puisse inspirer notre vie et ne pas disposer d'arguments pour se défendre.
L'intelligence sans bonté est une arme bien dangereuse.
Plus sa vie est tumultueuse, plus un auteur est sentencieux.
Il est assez agréable de parler d'une ville comme d'un être, et comme à un être de lui reprocher ses défauts.
Je ne suis inscrite à aucun parti politique, mais je suis engagée à gauche. Je déteste tuer, s'il y avait une guerre, je m'en irai, où ? je ne sais pas... Mais s'il y avait une invasion fasciste, je me battrais. Contre une cause indigne, je me battrais.
Les gens riches, en général, m'ennuient car s'ils sont riches c'est qu'ils ont réussi à garder leur argent, et cela implique que l'on dise "non" dix fois par jour à d'autres gens.