Images
Le sommeil, surtout celui de la jeunesse, est une délicieuse étreinte de soi.
Franz Werfel
L'amour commence là où l'on met en jeu quelque chose que l'on risque de perdre.
Seuls, les peuples persécutés et oppressés sont aussi bons conducteurs de la douleur.
Un fils encore enfant est toujours un peu un miroir déformant pour son père.
Car c'est l'esprit seul qui confère à la réalité le droit d'exister, et non le contraire.
Les mots sont les briques d'une langue.
Le summum de l'horreur, pour un esprit paysan, est contenu tout entier dans le mot changement.
Nous qui ne pouvons pas même décider de notre destin, comment serions-nous responsables du destin des autres ?
On finit bien un jour par reconnaître qui est ou non né pour commander.
Comme les années de jeunesse sont longues, comme elles sont fécondes !
Le but de la déportation est le néant.
Nous appartenons moins à l'univers d'où nous venons qu'à celui que nous voulons rejoindre. - Ou que nous ne voulons pas rejoindre...
Plus une religion est fausse, plus ses adeptes combattent avec fanatisme.
Les peuples ne se transforment pas aussi vite que les institutions, les réformes s'accomplissent plus rapidement sur le papier que dans la réalité.
Cet orgueil, c'est celui qui embrase toujours la matière dont nous sommes fait quand notre esprit vient de lui infliger une défaite.
L'oreille sait la vérité. Le nez sait la vérité. C'est encore l'oeil qui se laisse le mieux tromper.
L'être humain réalise de grandes choses, seul un être borné le niera. Mais il est une chose que l'homme n'a pas encore réalisée, c'est lui-même.
Quand un animal ne se croit plus capable de se défendre, il périt. Il en va ainsi dans la nature et dans l'histoire.
Il cita un proverbe turc : Kismetdén zyadé olmass ! Rien n'arrive qui ne soit prédestiné.
Dieu a distribué l'intelligence d'une façon incompréhensible.
On ne peut pas vivre dans une communauté en se tenant complètement à l'écart.
L'homme ne sait pas ce qu'il est tant qu'il n'a pas subi d'épreuves.
Quiconque est dur envers soi l'est généralement aussi envers les autres.
La jeunesse a toujours foi en ce qui est nouveau.
Tout être ou toute nation se trouvent toujours, une fois ou l'autre, dans l'état du faible en face du fort.
Dans un mauvais orchestre, le meilleur musicien est perdu.
Pour bien des gens, le seul fait de changer de demeure est une cause de profonde tristesse. Il reste toujours attaché à l'ancien foyer un morceau d'existence perdu à jamais.
A chaque siècle, les hommes, pour épicer la vie, aliment amer au goût, la relèvent d'idées nouvelles qui finalement la rendent encore plus indigeste.
La culture intellectuelle est l'art astucieux de l'exagération et de la dérobade devant l'essentiel.
Mais, c'est un trait caractéristique propre à notre existence avant une décision, que rien ne soit plus irréel que le but vers lequel on tend.
Les humains ont toujours tendu leurs forces jusqu'aux limites extrêmes que leur assignait leur époque.
Notre coeur est double. Il existe un coeur de chair et un autre, secret et céleste, qui enveloppe le premier, de même que son parfum entoure une rose.
Si la vérité est une et absolue, les points de vue divergent.
J'ai une très bonne mémoire parce que je ne m'embarrasse pas de souvenirs.