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Entre la faiblesse et l'abus d'autorité, la marge est étroite.
Geneviève Bersihand
Eduquer un enfant consiste d'abord à s'éduquer soi-même.
S'il faut prendre garde à ne pas tuer ou endommager la sensibilité d'un enfant et son intelligence par une éducation trop rigide, il faut cependant lui fournir une armature qui pourra le maintenir debout et lui permettre d'utiliser sa sensibilité.
Les hommes découvrent que le bébé n'est pas simplement ce tube digéstif auquel le réduisaient tant d'entre-eux.
Un père trop proche, trop compréhensif, n'est pas forcément ce qu'il y a de plus rassurant pour une adolescente qui a besoin, même si elle s'y oppose, d'une autorité.
La petite fille a grandi en effet. Elle ne regarde plus son père avec des yeux admiratifs. Il prend un coup de vieux le pauvre homme ; il descend de son piédestal.
Cette histoire, Peau d'âne, que tous les enfants connaissent depuis des générations, montre bien qu'on n'a pas ignoré l'ambiguïté des relations père/fille bien avant que la psychanalyse ne les ait soulignées
Dans l'univers confus et moite, chaotique et charnel de l'effusion sentimentale, le père introduit de l'ordre, autrement dit le principe de réalité.
Le père est un miroir dans lequel la petite fille puis l'adolescente, peut discerner les prémices de la femme qu'elle deviendra.
On souffre davantage des déceptions que l'on inflige à ceux qu'on aime que de celles qu'on subit.
Entre père et fille, tout se joue dans une marge étroite : la fille doit séduire son père et, en même temps, elle ne doit pas.
L'amour d'un père pour son enfant est voué dés le départ au renoncement, aux déceptions, cela veut dire que les parents doivent grandir avec leurs enfants, en même temps qu'eux.