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Si les hommes étaient réellement convaincus de leur prétendue croyance, hors les sous, ils seraient tous des Saints.
Geneviève Thiroux d'Arconville
L'amitié a besoin d'un fondement plus solide que les attraits passagers des grâces et de la beauté.
On ne hait ordinairement que ceux qu'on ne peut mépriser.
Il n'est excusable qu'à l'amour d'aimer ce qu'il n'estime pas.
Les passions sont, sans contredit, la source de presque tous les plaisirs, mais elles n'ont jamais fait d'heureux.
On ne saurait aimer trop de choses et trop peu de gens.
Nous ne sommes vraiment philosophes que sur les choses qui nous intéressent peu.
La connaissance et la certitude de notre propre faiblesse sont peut-être les deux plus grands obstacles pour la vaincre.
Il est rare qu'on écrive pour instruire les autres des connaissances qu'on a acquises, mais pour leur apprendre qu'on est instruit.
L'amitié est le commerce des âmes ; celles qui y mettent le plus sont celles qui y goûtent le plus de plaisir.
L'amitié ne consiste pas dans ces démonstrations excessives, dans cette ardeur effrénée qui n'appartiennent qu'à l'amour. C'est un feu doux, mais toujours égal, qui nous échauffe sans nous consumer.
Il est inutile d'épouser son ami, et l'on fait mieux de ne pas épouser son amant.
La forme de nos défauts nous fait souvent plus de tort que nos défauts mêmes.
Tout le monde se révolte, en apparence, contre le despotisme de ceux qui prétendent donner le ton, et cependant ce sont ceux qui gouvernent le plus sûrement la multitude.
Rien n'est plus équivoque que les prétendus témoignages d'amitié que nous donnons à nos enfants ; ils sont tellement confondus avec nos devoirs & nos passions, qu'il est très - difficile de démêler la vérité de l'apparence.
On estime les choses et souvent les hommes à proportion de leur inutilité.
Il n'y a peut-être pas d'homme assez parfait pour ne pas donner quelquefois sujet à son ami de se repentir de lui avoir donné son amitié et sa confiance.
Il n'y a que ceux qui n'ont aucune bonne qualité pour balancer leurs défauts, qui n'ont pas la force de les avouer.
La plupart des hommes désirent plus d'être admirés que d'être aimés. L'admiration satisfait l'amour-propre, et tous les hommes en ont. L'amitié est une affaire de sentiment, et il y a bien des gens qui n'en ont point.
Quand on apprécie le plaisir, on en goûte bien peu.
Il y a des gens qui se croient dévots, parce que la crainte d'être damnés les empêche quelquefois de faire le mal.
Aimer est déjà un plaisir ; être aimé de l'objet qu'on aime est du bonheur.
On ne demande guère d'avis que pour faire approuver le sien.
La plupart des femmes préféreraient plutôt d'être moins aimées en effet, pourvu qu'elles le parussent davantage, parce que la vanité est le premier de tous leurs sentiments.
Il faut valoir beaucoup par soi-même pour pouvoir impunément n'être rien.
Les fureurs de la jalousie déchirent alors un coeur trop sensible ; c'est le plus grand tourment de l'amour ; non pas de l'amour physique, mais de l'amour moral.
On jouit bien davantage, et d'une façon bien plus agréable, du sentiment dont on est affecté que de celui qu'on inspire.
L'homme le plus sage ne saurait savoir ce qu'il pensera, mais il doit être sûr de ce qu'il fera.
L'amour veut toujours acquérir, l'amitié ne veut que conserver.
Il est bien difficile de parler quelque temps de son prochain, sans finir par en dire du mal.
On a mis de la gloire au bonheur d'aimer, et la vanité est devenue la récompense du sentiment. Dire qu'on aime, c'est faire l'éloge de son coeur.
On met souvent à la tête du gouvernement des gens dont les particuliers n'eussent pas voulu faire leurs hommes d'affaires.
On est moins empressé de faire usage d'un pouvoir certain que de celui qui est douteux.
On n'est précieux et maniéré que parce qu'on n'a pas assez d'esprit pour être naturel. On ne fait des mines que parce qu'on manque de grâces.
Toujours transportés dans l'avenir, nous ne vivons que pour des illusions.
Par la même raison qu'il arrive souvent aux belles âmes de faire le mal faute d'assez de courage pour faire le bien, il arrive aussi que les âmes basses font le bien parce que la force leur manque pour faire le mal.
A mesure qu'on avance en âge, on s'aime davantage, et on aime moins les autres.
Tout homme qui cherche de la consolation après la perte de ce qu'il aimait, est déjà plus d'à moitié consolé.
Les jolies femmes veulent être cajolées ; les laides veulent être considérées ; les vieilles veulent être conseillées et respectées ; les beaux esprits femelles veulent être célébrés et admirés ; - mais toutes veulent être flattées.
Qu'est-ce qu'un vrai dévot ? C'est tout simplement un parfait honnête homme vis-à-vis de Dieu, des hommes et de lui-même.
Les hommes admirent la Vertu ; - mais c'est la coquetterie qui les subjugue.
L'homme est fait pour la médiocrité.
Les sensations sont pour le plaisir ; le sentiment est pour le bonheur.
Si le sage seul est digne d'aimer, seul il mérite qu'on l'aime.
Les femmes ne jouent presque jamais de rôle dans le monde par elles-mêmes, que par l'indécence, l'intrigue ou le ridicule.
En amour, il ne suffit pas qu'on soit content de nous, il faut encore que nous rendions content de lui l'objet à qui nous voulons plaire.
Ceux qu'on n'admire jamais admirent rarement les autres.
L'ennui habituel est le plus grand des maux ; on peut, avec du courage, se mettre au-dessus des plus grands revers ; mais on ne se met point au-dessus de l'ennui.
On ment bien plus par ses actions que par ses paroles.
Une femme croit souvent regretter son amant, tandis qu'elle ne regrette que l'amour.