Images
Avec le mensonge toujours en avance d'un bond sur la vérité.
George Orwell
Il faut constamment se battre pour voir ce qui se trouve au bout de son nez.
Ils ne se révolteront que lorsqu'ils seront devenus conscients et ils ne pourront devenir conscients qu'après s'être révoltés.
Tolstoï n'était pas un saint, mais il s'est efforcé avec acharnement d'en être un, et les critères qu'il appliquait à la littérature n'étaient pas ceux de la vie terrestre.
Dans notre société, ceux qui ont la connaissance la plus complète de ce qui se passe, sont aussi ceux qui sont les plus éloignés de voir le monde tel qu'il est.
L'acte essentiel de la guerre est la destruction, pas nécessairement de vies humaines, mais des produits du travail humain.
Jusqu'à preuve de leur innocence, les saints doivent toujours être considérés comme coupables.
Des gens disparaissaient, simplement, toujours pendant la nuit. Leurs noms étaient supprimés des registres, tout souvenir de leurs actes était effacé, leur existence était niée, puis oubliée. Ils étaient abolis, rendus au néant. Vaporisés, comme on disait
Ils ne deviendront conscients que lorsqu'ils seront révoltés et ils ne révolteront que lorsqu'ils deviendront conscients. Les prolétaires et les animaux sont libres.
Ce sucroît d'effort leur était demandé à titre tout à fait volontaire, bien entendu que tout animal qui se récuserait aurait ses rations réduites de moitié.
Au jeu que nous jouons, nous ne pouvons gagner, mais il y a des genres d'échec qui valent mieux que d'autres, rien de plus.
La beauté n'a pas de sens, tant qu'elle n'est pas partagée.
Aucune émotion n'était pure car elle était mêlée de peur et de haine. Leur embrassement avait été une bataille, leur jouissance une victoire. C'était un coup porté au Parti. C'était un acte politique.
Vous ne possédiez rien, en dehors des quelques centimètres cubes de votre crâne.
Tous les maux de notre vie sont dus à l'Homme, notre tyran. Débarrassons-nous de l'Homme, et nôtre sera le produit de notre travail. C'est presque du jour au lendemain que nous pourrions devenir libres et riches.
Le monde d'aujourd'hui est un monde nu, affamé, dilapidé, comparé au monde qui existait avant 1914, et encore plus si on le compare à l'avenir qu'imaginaient les gens de cette époque.
Il y a assez de causes réelles de conflits pour ne pas les accroître en encourageant les jeunes gens à se lancer des coups de pied dans les tibias au milieu de rugissements de spectateurs en furie.
Faire de la publicité, c'est agiter un bâton dans l'auge à cochons.
Aux moments de crise, ce n'est pas contre un ennemi extérieur qu'on lutte, mais toujours contre son propre corps.
Et le processus continue tous les jours, à chaque minute. L'histoire s'est arrêtée. Rien n'existe qu'un présent éternel dans lequel le Parti a toujours raison.
Le parti se trompait et lui était dans le vrai. L'évidence, le sens commun, la vérité devaient être défendus. Les truismes sont vrais. Il fallait s'appuyer dessus. Le monde matériel existe, ses lois ne changent pas.
La terre est aussi vieille que nous, pas plus vieille. Comment pourrait-elle être plus âgée ? Rien n'existe que par la conscience humaine.
Le pire ennemi, réfléchit-il, est le système nerveux. A n'importe quel moment, la tension intérieure peut se manifester par quelque symptôme visible.
La liberté, c'est la liberté de dire que deux et deux font quatre. Lorsque cela est accordé, le reste suit.
Je comprends comment. Je ne comprends pas pourquoi.
L'apparente inutilité de l'objet le rendait doublement attrayant.
Les intellectuels sont portés au totalitarisme bien plus que les gens ordinaires.
Le pouvoir est d'infliger des souffrances et des humiliations. Le pouvoir est de déchirer l'esprit humain en morceaux que l'on rassemble ensuite sous de nouvelles formes que l'on a choisies.
Il y avait la vérité, il y avait le mensonge, et si l'on s'accrochait à la vérité, même contre le monde entier, on n'était pas fou.
Ce qui constitue l'essence d'être un être humain, c'est de ne pas rechercher la perfection.
Pour la première fois de sa vie, il comprit que lorsqu'on désirait garder un secret on devait aussi se le cacher à soi-même.
S'accrocher, jour après jour, semaine après semaine, pour prolonger un présent qui n'avait de futur, était un instinct qu'on ne pouvait vaincre, comme on ne peut empêcher les poumons d'aspirer l'air tant qu'il y a de l'air à respirer.
Pratiqué avec sérieux, le sport n'a rien à voir avec le fair-play. Il déborde de jalousie haineuse, de bestialité, du mépris de toute règle, de plaisir sadique et de violence ; en d'autres mots, c'est la guerre, les fusils en moins.
Il est impossible de voir la réalité si on ne regarde avec les yeux du Parti.
Il aurait voulu par-dessus tout avoir un endroit où ils pourraient être seuls sans se sentir obligés de faire l'amour chaque fois qu'ils se rencontraient.
Lorsqu'on voit des gens très instruits contempler sans broncher l'oppression et la persécution, on ne sait ce qu'il faut mépriser le plus de leur cynisme ou de leur aveuglement.
A une époque de supercherie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire.
Parler de liberté n'a de sens qu'à condition que ce soit la liberté de dire aux gens ce qu'ils n'ont pas envie de s'entendre dire.
Il est des idées d'une telle absurdité que seuls les intellectuels peuvent y croire.
La réalité existe dans l'esprit humain et nulle part ailleurs.
Boris, comme beaucoup de Russes, avait la passion des échecs. Il disait que les règles en étaient les mêmes que celles de l'amour et de la guerre, et que si vous pouviez gagner à l'un, vous pouviez gagner aux autres. Mais il disait aussi que si vous
La lâcheté intellectuelle est dans notre pays le pire ennemi qu'ait à affronter un écrivain ou un journaliste, et ce fait ne semble pas avoir reçu toute l'attention qu'il mérite.
Si tous les autres acceptaient le mensonge imposé par le Parti – si tous les rapports racontaient la même chose – le mensonge passait dans l'histoire et devenait vérité. "Celui qui a le contrôle du passé", disait le slogan du Parti, a le contrôle du futur. Celui qui a le contrôle du présent a le contrôle du passé.
La dictature s'épanouit sur le terreau de l'ignorance.
Après tout, comment pouvons-nous savoir que deux et deux font quatre ? Ou que la gravitation exerce une force ? Ou que le passé est immuable ? Si le passé et le monde extérieur n'existent que dans l'esprit et si l'esprit est susceptible de recevoir des directives. Alors quoi ? (…) La liberté, c'est la liberté de dire que deux et deux font quatre. Lorsque cela est accordé, le reste suit.
La guerre, c'est la paix. La liberté, c'est l'esclavage. L'ignorance, c'est la force.
Nous pourrions bien nous apercevoir un jour que les aliments en conserve sont des armes bien plus meurtrières que les mitrailleuses.
Quattrepattes bien ! Deuxpattes mieux !
Chaque génération se croit plus intelligente que la précédente et plus sage que la suivante.
En général, plus vaste est la compréhension, plus profonde est l'illusion. Le plus intelligent est le moins normal.