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Pour mentir, il faut être un vieux singe.
Georges Simenon
En six mois, il avait commis au moins trois attaques à main armée, toujours contre des encaisseurs de banque.
Il n'y a pas deux personnes qui lisent le même roman de la même façon. Les résonances de chaque mot sont différentes selon les lecteurs. Alors, mieux vaut employer le moins de mots possible et surtout le moins possible de mots abstraits.
Maigret s'avança sans bruit, s'inclina, trempa un brin de buis dans l'eau bénite et en aspergea le cercueil.
Comme dans d'autres contrées, la vie dans les villages commence et finit à l'église. Presque toutes les filles ont été enfants de Marie, beaucoup de garçons, à un moment donné de leur enfance ont été enfants de choeur.
Je ne vis que des sourires goguenards, des visages amusés qui se détournaient.
Partout un poêle ronronne, flanqué de sa charbonnière, du tisonnier et d'une pelle.
Mortimer sortit trois fois de sa loge, parut dans une avant-scène, puis au parterre.
L'identité judiciaire a pris les photos mais n'a pu relever les empreintes digitales sauf celles de la victime.
Les gens vraiment dangereux portent en général le smoking.
On demandait à Balzac : "Qu'est-ce qu'un personnage de roman ?" Il a répondu : "C'est n'importe qui dans la rue, mais qui va jusqu'au bout de lui-même. Tous tant que nous sommes, nous n'allons jamais au bout de nous-mêmes. Nous avons peur de la prison ou de choquer nos semblables ; soit par sensiblerie, par bonne éducation, comme on dit, pour quantités d'autres raisons."
Il y a des gens, comme ça, qui plutôt que de cesser d'être quelque chose, préfèrent encore n'être plus rien du tout...
Maigret ne s'était pas trompé en l'imaginant avec des cheveux drus, très bruns, plantés bas sur le front, des sourcils épais.
Je n'y pensais jamais, non seulement parce que je refusais d'y penser, mais parce que cela ne me venait pas à l'esprit : notre vie à deux n'avait pas de futur.
Etant donné mes études inachevées, je ne pouvais guère espérer d'autre chance que d'entrer dans un bureau, et c'est dans cet esprit que, sans enthousiasme, je me mis à lire les petites annonces des journaux.
Je tiens à manger des moules et des frites dans une petite friture de la rue Lulay à Liège.
Il portait les cheveux assez longs, à l'artiste, comme on disait alors.
J'écris parce que j'ai dès mon enfance éprouvé le besoin de m'exprimer et que je ressens un malaise quand je ne le fais pas.
Le vin rouge était sombre, presque noir dans les verres ballons, avec un point rose et plus lumineux au centre.
La chambre n'apprit pas grand-chose à Maigret. C'était la chambre type de ce genre d'hôtels, avec son lit de fer, sa vieille commode, son fauteuil à moitié défoncé et sa toilette à eau courante chaude et froide.
L'homme, c'est chez la femme que je l'ai trouvé.
Cécile attend famille, mais cela ne se remarque pas.
Les gens ne valent pas tout le mal qu'on se donne pour qu'ils pensent du bien de vous. Ils sont bêtes !. Ce sont eux qui exigent que vous preniez des airs vertueux et c'est à qui trichera le plus.
Moins on est intelligent, plus on a de chance d'être romancier. Sinon, on écrit des thèses.
Les humanités jettent facilement le doute dans les esprits. Or, il ne faut douter de rien. L'honnête homme a besoin de quelques vérités simples qui soient une fois pour toutes des vérités. On les absorbe, et on n'y revient plus.
Il se demandait si c'était lui qui l'avait emmenée ou elle au contraire qui l'avait en quelque sorte annexé.
Il eut quand même l'audace d'allumer une cigarette, parce que quelqu'un d'autre fumait, puis d'aller boire au distributeur d'eau glacée.
Archie, debout devant le Frigidaire ouvert, se préparait un sandwich avant d'aller au lit.
Ils étaient arrivés en face d'une sorte de guinguette en planches qui, le dimanche, était entourée d'une foule avide de s'ébattre dans l'herbe et de manger des choses froides en écoutant le phonographe.
C'est terrifiant de penser que nous sommes tous des hommes, tous à courber plus ou moins les épaules sous un ciel inconnu, et que nous nous refusons à faire un tout petit effort pour nous comprendre les uns les autres.
C'était un sanguin, qui devait avoir de gros appétits sexuels.
La liberté et la santé se ressemblent ; on n'en connaît le prix que lorsqu'elles vous manquent.
Dès mes quinze ou seize ans, j'ai été curieux de l'homme, et de la différence entre l'homme habillé et l'homme nu. L'homme tel qu'il est lui-même, et l'homme tel qu'il se montre en public, et même tel qu'il se regarde dans la glace. Tous mes romans, toute ma vie n'ont été qu'une recherche de l'homme nu.
Il finit son café, se dirigea vers l'escalier et fit le tour des chambres. Elles avaient le plafond bas. Les meubles étaient presque des meubles de ferme, de lourds meubles paysans, mais l'ensemble était gai, candide.
Nous passons beaucoup plus de temps en paperasseries administratives qu'en enquêtes proprement dites.
J'ai horreur de tout ce qui est militaire, j'ai horreur des uniformes. J'ai fait mon service militaire parce qu'il le fallait bien, mais aucun de mes enfants n'a fait le sien.
Je crois beaucoup à la transmission de nos caractéristiques, de génération en génération... à un moment donné, j'ai été curieux de connaître mes origines...
Etre viticulteur dans un beau pays où il y a tant de bonnes années...
Le Code Pénal est un tout. Si vous en changez une pierre, c'est l'édifice entier qui menace de s'écrouler...
La Russie est le pays où je suis le plus traduit du monde, où j'ai les meilleurs amis, d'où je reçois le plus de lettres et de cadeaux, mais il y a quelque chose que je supporterai difficilement : le manque de liberté d'expression.
Double ! Il allait se raviser mais le barman avait compris et saisissait la bouteille de Johnny Walker. Il n'était pas le seul à utiliser cette formule. Double scotch, double whisky. Double. Rien que ces mots l'écoeuraient.
Nous sommes un peu comme des éponges qui aspirons la vie sans le savoir et qui la rendons ensuite, transformée, sans connaître le travail d'alchimie qui s'est produit en nous.
J'ai toujours eu envie d'écrire des romans. Je ne suis d'ailleurs pas le seul de cette espèce. Mais pour moi, c'était presque une recherche de moi-même. Ce que j'appelle la recherche de l'homme, c'est la recherche de moi-même puisque je ne suis qu'un homme comme les autres. En écrivant des romans, j'avais l'impression de me rapprocher de l'homme, d'entrer dans la peau des personnages.
Il n'y avait presque rien dans le bief : deux moteurs avalants, un moteur montant, qui a éclusé l'après-midi...
Nous avons fini par nous identifier l'un à l'autre au point que lorsque l'un de nous ouvre la bouche, il la referme aussitôt, sentant bien que l'autre allait prononcer les mots qu'il avait aux lèvres.
Je n'utilise pas d'adverbes. Je n'utilise que des mots à trois dimensions.