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En affection, il n'y a que des commencements.
Germaine de Staël
Il y a quelque chose de triste au fond de la plaisanterie fondée sur la connaissance des hommes : la gaieté vraiment inoffensive est celle qui appartient seulement à l'imagination.
Pourquoi les situations heureuses sont-elles passagères ? Qu'ont-elles de plus fragile que les autres ?
L'amour est l'emblème de l'éternité. Il brouille toute notion de temps, efface tout souvenir d'un début, annule toute peur d'une fin.
La littérature des anciens est chez les modernes une littérature transplantée : la littérature romantique ou chevaleresque est chez nous indigène, et c'est notre religion et nos institutions qui l'ont fait éclore.
La recherche de la vérité est la plus noble des occupations, et sa publication, un devoir.
De tous les hommes que je n'aime pas, c'est certainement mon mari que je préfère.
Le mérite des Allemands, c'est de bien remplir le temps ; le talent des Français, c'est de le faire oublier.
Le génie, c'est le bon sens appliqué aux idées nouvelles.
Le respect de l'Histoire est inconnu à cet homme, qui ne conçoit le monde que comme contemporain à lui.
Il n'y a rien de plus indélicat que de reprocher les services qu'on a rendus.
Il ne faut pas se mettre en colère contre les choses : cela ne leur fait absolument rien.
Le sentiment de l'infini est le véritable attribut de l'âme.
Les Français hommes d'esprits, lorsqu'ils voyagent, n'aiment point à rencontrer, parmi les étrangers, l'esprit français, et recherchent surtout les hommes qui réunissent l'originalité nationale à l'originalité individuelle.
Il me semble que maintenant les nations européennes n'ont de vigueur que quand elles sont ou ce qu'on appelle barbares, c'est-à-dire non éclairées, ou libres.
Quelquefois il lui disait : Je vous l'avais bien dit. Singulière manière de consoler ; satisfaction que la vanité se donne aux dépens de la douleur !
A la lueur des flambeaux ... les statues paraissent des figures pâles, qui ont un caractère plus touchant de grâce et de vie.
Quelle magie le langage de l'amour n'emprunte-t-il pas de la poésie et des beaux-arts ! qu'il est beau d'aimer par le coeur et par la pensée ! de varier ainsi de mille manières un sentiment qu'un seul mot peut exprimer.
On cesse de s'aimer si quelqu'un ne nous aime.
On n'attend point le sublime par degrés ; la distance entre le sublime et le tout juste beau est infinie.
La littérature romantique est la seule qui puisse exister et se vivifie de nouveau ; elle exprime notre religion ; elle rappelle notre histoire.
Le bon goût en littérature est, à quelques égards, comme l'ordre sous le despotisme, il importe d'examiner à quel prix on l'achète.
L'amour-propre est ce qu'il y a au monde de plus inflexible.
Le génie est essentiellement créatif, il porte l'empreinte de celui qui le possède.
Les Français ne sont tout-puissants qu'en masse, et leurs hommes de génie eux-mêmes prennent toujours leur point d'appui dans les opinions reçues quand ils veulent s'élancer au delà.
L'éloquence, l'amour des lettres et des beaux-arts, la philosophie, peuvent seuls faire d'un territoire une patrie, en donnant à la nation qui l'habite les mêmes goûts, les mêmes habitudes et les mêmes sentiments.
Une femme ne communique jamais si promptement la perversité de son coeur qu'à une autre femme.
L'athéisme n'existe que dans la froideur, l'égoïsme et la bassesse.
En France, on étudie les hommes, en Allemagne, les livres.
C'est une question si rebattue que celle des trois unités, qu'on n'ose presque pas en parler ; mais de ces trois unités il n'y en a qu'une d'importante, celle de l'action, et l'on ne peut jamais considérer les autres que comme lui étant subordonnées.
C'est un abus singulier de la prérogative d'une supériorité naturelle, que de la faire servir à s'affranchir des liens les plus sacrés, tandis que la vraie supériorité consiste dans la force de l'âme ; et la force de l'âme c'est la vertu.
La destination de l'homme sur terre n'est pas le bonheur, mais le perfectionnement.
J'ai toujours été la même, vive et triste ; j'ai aimé Dieu, mon père, et la liberté.
Un français sait encore parler, lors même qu'il n'a point d'idées ; un Allemand a toujours dans sa tête un peu plus qu'il n'en saurait exprimer.
Il y a pour l'âme humaine trois façons de sentir : le plaisir, la douleur et un troisième sentiment où coexistent les deux autres : l'amour.
Comprendre, c'est pardonner.
Une inspiration céleste animait dans cet instant la physionomie de Corinne.
Les règles ne sont que des barrières pour empêcher les enfants de tomber.
Le poète sait rétablir l'unité du monde physique avec le monde moral : son imagination forme un lien entre l'un et l'autre.
Les Allemands mettent trop peu d'importance au sujet d'un poème, et croient que tout consiste dans la manière dont il est traité.
Le péril est comme le vin, il monte à la tête.
La première condition pour écrire, c'est une manière de sentir vive et forte.
En cherchant la gloire, j'ai toujours espéré qu'elle me ferait aimer.
La prétendue légèreté des femmes vient de ce qu'elles ont peur d'être abandonnées ; elles se précipitent dans la honte par crainte de l'outrage.
L'exil est quelquefois, pour les caractères vifs et sensibles, un supplice beaucoup plus cruel que la mort.
Le mal que peuvent faire les mauvais livres n'est corrigé que par les bons ; les inconvénients des lumières ne sont évités que par un plus haut degré de lumières.
On se désintéresse à la fin de soi-même, On cesse de s'aimer si quelqu'un ne nous aime.
La vie ne semble souvent qu'un long naufrage, dont les débris sont l'amitié et l'amour.
L'amour est un égoïsme à deux.
Ce que l'homme a fait de plus grand, il le doit au sentiment douloureux de l'incomplet de sa destinée.