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Un écrivain est éternellement seul, il est le premier à exprimer le monde.
Gilbert Choquette
Il ne faut pas moins de toute une vie pour comprendre quelque chose à la vie.
Il est dans l'ordre des choses que nous soyons déçus, comme nous-mêmes, nous passons notre vie à décevoir ceux qui ont mis leur foi en nous...
A trop l'aimer, l'homme détruit souvent l'objet de son amour.
Par-delà la vraisemblance, l'art est la vérité dévoilée - la contre-illusion.
Gardez foi en vous-mêmes, et vous garderez foi en la littérature. Comme toute valeur, la littérature ne vit que de foi.
Il est si simple d'acquiescer à la vie telle qu'elle est, non telle qu'on la voudrait, sans prétendre mettre de l'infini dans chacun de nos actes...
Il sera toujours plus facile à un homme de renoncer à une femme qu'à l'idée qu'il se fait de lui-même...
Plus un amour est grand plus il exige que rien d'essentiel ne lui soit sacrifié.
Un beau souvenir est un bien si précieux qu'il ne faut rien négliger pour lui épargner les coups dont il est sans cesse menacé !
Depuis l'aube des temps, sur toutes les planètes de toutes les galaxies, combien de civilisations ont pu naître, poser des questions que nous posons, et puis s'évanouir dans un souffle de vent ?
La mort suit de près ce qui a osé être.
Il n'y a pas d'amour abstrait, pas d'amour qui ne pousse sur la mort de quelque chose ou de quelqu'un. Et sans doute est-ce à son pouvoir de sacrifier quelque obligation, que se mesure la force d'un sentiment.
Satisfaire à un principe, c'est s'en libérer.
Pour un artiste, la création n'est pas un travail, c'est respirer, c'est exister.
On a beau dire, le malheur, ça rapproche... Ça donne du poids aux êtres, aux choses...
Une idée n'est grande qu'autant qu'on a souffert pour elle.
La mort elle-même se désire, non point comme l'évasion suprême qui affranchit de la matérialité, mais comme le couronnement de la chair, son ultime réconciliation avec l'esprit.
Les gens ne vous estiment jamais à plus que vous ne vous estimez vous-mêmes.
La sexualité en tant qu'expression de l'amour est au coeur de tous les drames et de toutes les grandeurs qui nous dévastent.
L'homme ne fait que se poursuivre dans ce qu'il fait. Il n'est indispensable qu'à lui-même. Il n'est pas sensible à la détresse de l'humanité, il n'est sensible qu'à la sienne.
Tant que l'irrémédiable est en suspens, l'angoisse rôde, pire que la défaite.
L'individualisme, qui n'est qu'un humanisme conscient de soi, est une école de fierté.
Rendre leur mépris par la haine est encore une façon d'aimer ceux qui nous font du mal.
Une servitude librement consentie, ce peut être une victoire sur soi.
A force de vivre seul on finit pas ne plus rien comprendre aux relations avec autrui.
Créer, c'est ne pas mourir !
Qu'elles aiment ou non, toutes les femmes souhaitent qu'on les aime.
Il y a des jugements dans la vie qui jugent celui qui les prononce.
Les hommes teintent le monde aux couleurs de leurs passions successives.
Cette difficulté d'écrire qu'on prête aux écrivains n'est pour eux qu'une difficulté de plus, à cause de l'exigence.
La seule grandeur authentique, celle de l'effort.
Et si le bonheur n'existe pas ? C'est que le malheur non plus n'existe pas. Et celà est un bonheur qui en vaut bien d'autres.
La vengeance est incompatible avec la liberté.
La nature de la vérité n'est pas d'être dépossédée mais d'être recherchée.
L'amour nous draine hors de nous-mêmes, tandis qu'écrire nous y enfonce.
La mort fait de nos sentiments humains de vains tremblements à la surface de l'eau.
La liberté est faite d'une multitude de renoncements.
Un créateur n'a que faire de l'amour, sa tâche le requiert sans partage.
La vie n'est-elle pas un sauve-qui-peut ?
Le croyant ne peut concevoir d'autre paix que la sienne puisqu'elle donne un sens à toutes choses. La foi résout tout pour qui la possède.
Les vrais secrets ne sont-ils pas ceux qui refusent qu'on les confie, quand même on voudrait s'en décharger.
Réduit à son être social, quelle misère que l'homme !
On voudrait de grandes causes pour ses moindres malchances afin de s'en consoler plus facilement.
La mort, un méchant quart d'heure à passer, et puis libre !
Peut-être y a-t-il deux sortes d'amour : celui qui attend et celui qui donne ?
Semblable à l'amour, la mission de l'art est de révéler l'homme à lui-même.
Non plus que de bonheur, on ne fait provision de plaisir.
Il y a une avarice de la sympathie : on l'accorde de préférence à ceux qui la recherchent plutôt qu'à ceux qui la méritent.
Facile l'idéal quand rien ne nous lie, commodes les grands principes, mais la vie vécue, non rêvée, a aussi ses exigences.