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On ne parle pas de la même manière à ses petits-enfants qu'à ses enfants. On a plus de fantaisie. Pour moi, avoir eu une petite-fille fut un moment charnière de mon existence. Pas dans une perspective de transmission. Je n'avais pas de leçon à donner.
Gisèle Halimi
Sans une étincelle d'espérance, même vague, l'homme sort de la vie avant même de mourir.
Mes rapports avec l'Éternel tout puissant sentirent très vite le contentieux.
J'avais en moi une rage, une force sauvage, je voulais me sauver.
Si je dois choisir, je choisirais mon combat. Celui de faire reconnaitre les femmes comme des êtres humains à part entière, comme vous Jacques Chancel.
Ne vous résignez jamais.
À chaque étape de ma vie, il y avait un jalonnement de handicaps qui venait du fait que j'étais une fille.
Une foi n'est tolérable que si elle est tolérante.
Cela reste une malédiction de naître fille dans la plupart des pays du monde, à tout le moins un manque de chance, et ce constat m'est douloureux.
Quand on a ce minimum de philosophie qui est de savoir que la vie a un cours et une fin, on peut envisager la peur de la vieillesse. Moi, je vais avoir 84 ans. La seule crainte, si l'on est en bonne santé, est celle de la faiblesse intellectuelle.
J'ai bricolé mon éducation à partir des moyens que j'avais.
Un gosse de prolo doit comprendre les siens, même dans leur connerie.
Mes parents ne l'avaient pas inventé, c'était une hiérarchie tout à fait commune et pratiquée par tous dans le même milieu que le nôtre : les filles servaient les garçons. (...) Servir mes frères que je trouvais complètement cancres alors que je m'éveillais à la vie, je trouvais cela très injuste.
Je suis de culture française, mais mes grands-parents ne parlaient pas le français, mais l'arabe populaire, qui ne s'écrit pas. J'aime cet idiome judéo-arabe-tunisien et j'y suis attachée, j'utilise toujours certaines expressions, qui mettent un peu de soleil dans cette vie parisienne.
Une femme indépendante économiquement peut se réaliser dans des tas de domaines, y compris en amour d'ailleurs.
Ma dignité d'avocate ne saurait museler ma liberté de femme.
Pour briser la clôture où l'enferme l'homme, la femme doit aussi dénoncer l'image d'elle-même qu'il lui renvoie.
Le refus de se résigner peut stopper la machine grinçante du malheur et la lancer sur d'autres rails.
La seule crainte, si l'on est en bonne santé, est celle de la faiblesse intellectuelle. Or je me sens en pleine capacité. Plus riche même, de l'expérience.
Nous, les femmes, nous, la moitié de l'humanité, nous sommes mises en marche. Je crois que nous n'accepterons plus que se perpétue cette oppression.
Je crois que les êtres très profondément aimés réfléchissent une part de l'amour qu'ils inspirent. Choisis, élus, ils se sentent uniques. Le boomerang de l'amour, en quelque sorte.
La vie entre les gens, l'histoire entre les peuples sont faites de ces contradictions. Se font à travers ces contradictions.
C'est à partir de ma vie même, de mon vécu, que j'ai pris conscience de la discrimination qui frappait les femmes, de l'injustice intolérable, que je me suis révoltée et que, par la suite, en lisant goulûment, j'ai théorisé.
Ce combat [ Choisir ses maternités ] me coupe des gens que j'aime le plus au monde : mes parents. Je n'ai jamais voulu les accabler, ni leur faire honte.
Passion. C'est dit, c'est écrit. Tout naturellement, le mot m'est venu pour décrire cet embrasement permanent, en chaud ou en froid. Qui se moque de la mesure, de la décence, des habitudes. Un sentiment assez puissant pour décider d'un nouvel ordre de nos existences.
À 12 ans, j'ai fait une grève de la faim parce que les filles servaient les garçons.
La lecture a été quelque chose de magique pour moi. Il faut une vraie magie pour envisager un autre monde et essayer de le comprendre. Et une fois qu'on l'a compris, le changer.
Je me bats pour le droit de la femme à choisir ses maternités.
Notre numéro de Sécurité sociale commence par le chiffre 2. Celui des hommes par le chiffre 1. Ce n'est évidemment pas un hasard. Nous restons reléguées au second rang, inessentielles derrière les essentiels.
Le rôle que Dieu nous attribuait me semblait bien falot. Et puis, pourquoi naître femme serait-il le mauvais lot de l'existence, une sorte de faute à payer, à racheter ?
Au procès de Bobigny, je décidai de tout dire de l'action des femmes et de ma propre expérience. Je commençai par un aveu-provocation : j'ai avorté, j'ai commis ce délit.
Si vous posiez la question aux femmes directement concernées, entre 17 et 50 ans, la question de l'avortement, non pas êtes-vous pour ou contre l'assassinat d'un enfant ? mais êtes-vous pour ou contre le choix de vos maternités ?. En définitif, c'est êtes-vous pour ou contre le bonheur ?
Grands-parents, on jouit d'une sorte d'irresponsabilité. On a les enfants en week-end, pendant les vacances, on n'a pas à régler la question de l'école. On est dans une sorte de bien-être. On a une relation plus libre et plus gaie avec eux. Les parents sont prisonniers du quotidien.
Beaucoup de grands-parents d'aujourd'hui ne ressemblent pas à ceux d'autrefois. Ils se sentent jeunes encore. Même s'ils continuent à travailler, ce qui est mon cas, ils ont un peu plus de temps libre que lorsqu'ils élevaient leurs enfants, ils n'ont plus à construire leur carrière.
Ce n'est pas si désagréable de vieillir si l'on ne coupe pas la vie en étapes, si on ne se dit pas : Maintenant c'est fini, je suis entrée dans la vieillesse.
Je crois que l'engagement, pas seulement féministe mais l'engagement à part entière, permet de durer.
Autrefois, pour un procès d'assises, comme celui de Bobigny, je pouvais travailler une nuit entière sur un dossier, me doucher, prendre un café et aller plaider. Aujourd'hui, je ne pourrais pas aller au-delà d'une heure du matin. Mais c'est assez minime.
Organisez-vous, mobilisez-vous, soyez solidaires.
Les hommes sont comme les orangers. Il leur faut choisir ce qui les aide à vivre, ce qui les épanouit. Fillette, je ne le savais pas encore. Je n'aimais pas le lait et je détestait la contrainte. Mais je croyais juste de l'imposer à l'arbre qui m'était si cher.