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S'il est des vers qui ont fait la réputation de leurs auteurs, il est encore plus d'auteurs qui ont fait la réputation de leurs vers.
Goswin de Stassart
L'amour de la gloire est l'unique frein que reconnaisse l'ambitieux.
Ce qui rend si pénible aux femmes la marche du temps, c'est leur miroir ; peu savent l'envisager de sang-froid.
L'envie réussit trop souvent à flétrir de son souffle impur les lauriers de la gloire.
Le bel-esprit pâlit à côté du génie.
Les petites considérations sont les entraves habituelles du génie.
Le flambeau de la philosophie devient une torche incendiaire, quand les passions, quand les partis s'en emparent.
Epouser une femme par amour, c'est trop souvent une folie romanesque, un tort de l'esprit ; mais l'épouser pour la fortune, c'est un manque de délicatesse, c'est une flétrissure du coeur.
On s'enivre de la puissance.
L'oeil de la police est fort utile dans un Etat, mais ses mains y sont de trop.
L'amour-propre toujours se montre téméraire ; Sans force et sans moyens il croit pouvoir tout faire.
Un pauvre vous vole, on le pend. Pour les riches, c'est différent : Gare aux objets qui leur conviennent ! Car ils gardent tout ce qu'ils prennent.
La modération plus que toute autre vertu sert de garantie au bonheur.
C'est s'affliger deux fois que s'affliger d'avance.
Un livre de morale est comme une boutique de friperie ; l'auteur y étale souvent les pensées d'autrui, mais il a grand soin de les retourner auparavant.
La mémoire est un des plus précieux dons de la nature, mais, par la confiance aveugle qu'elle nous inspire, elle favorise trop souvent la paresse.
La flatterie produit quelquefois ce bien, qu'en louant les grands des vertus qu'ils n'ont pas, elle leur impose, pour ainsi dire, l'obligation de les acquérir, ou du moins d'en prendre le masque.
Nous aimons à trouver dans nos supérieurs des faiblesses qui soient, en quelque sorte, les garants de leur indulgence pour nos propres fautes.
Trop souvent, pour n'être pas à rien faire, on s'amuse à faire des riens.
Qui n'aime à s'abandonner aux prestiges de la mémoire et de l'imagination ? Qui n'aime à faire, en quelque sorte, du passé et de l'avenir le présent ?
Pour s'abriter contre les coups du sort, rien de tel que le coeur d'une mère ou d'une femme dévouée.
Qui dévore un affront mérite qu'on l'outrage.
La vie humaine est une comédie en plusieurs actes, pour chacun desquels les acteurs doivent changer de rôle et de costume sous peine de se rendre ridicules.
Les cervelles humaines sont de véritables girouettes que le vent de la fortune dirige à son gré.
Il est des hommes sots et vains ; N'estimant que leurs parchemins, Ils cherchent dans la nuit des âges, Tout leur mérite. Il est sans doute heureux D'avoir des ancêtres fameux ; Mais il faut au moins, ce me semble, Pour s'en targuer, qu'on leur ressemble.
Empressez-vous d'imposer silence à l'amour ! Car lorsqu'il parle bien haut, la sagesse se tait.
Se plaindre d'une injustice, c'est presque toujours en provoquer une nouvelle.
On voit tant de gens chez qui l'esprit est remplacé par le ridicule, qu'en vérité l'on aurait tort de se plaindre lorsqu'il n'y a qu'absence d'esprit.
Pour le philosophe et le poète, toute lecture devient insipide lorsque, par un beau jour de printemps ou d'automne, il a sous les yeux le sublime spectacle de la nature... C'est alors qu'il se rappelle ce mot de Bossuet : Dieu seul est grand.
Le Français gagne à être vu dans sa patrie, et l'Allemand chez l'étranger.
Qu'un homme tombe par terre, il y aura toujours des gens prêts à le couvrir de boue.
Dans ce siècle si positif les sentiments se traduisent presque toujours par une règle de trois.
A nul, l'ambition, n'est, je crois, étrangère.
Sans l'économie, que bien des gens confondent avec l'avarice, la bienfaisance et la générosité seraient plus rares.
On doit juger la première édition d'un ouvrage sur l'ensemble et non sur les détails. Les détails se perfectionnent, de reste, quand l'ensemble est satisfaisant.
Pour suivre des méchants la ligue ténébreuse, Pour déjouer leurs complots odieux, La police toujours doit avoir de bons yeux, Mais sans se montrer querelleuse, Sans effrayer les potentats, Car police trop ombrageuse Devient le fléau des Etats.
L'éloquence, telle qu'un fleuve majestueux, doit toute sa magnificence à la nature : mais, comme le fleuve a besoin de digues qui dirigent son cours, l'éloquence ne peut se passer des règles du goût.
La philosophie n'est que la sagesse humaine, et l'on ne peut raisonnablement exiger d'elle plus de perfection que n'en comporte notre nature.
Conserver ses amis dans la disgrâce, c'est prouver qu'on les avait bien choisis.
L'erreur qui, tout en nous trompant, nous console, n'est-elle pas préférable à la vérité qui nous éclaire, mais nous afflige ?
On peut pardonner l'injustice qu'on a subie, mais il est rare qu'on pardonne celle qu'on a faite.
L'ambition Conduit souvent à la folie.
Il est plus facile de jeter du ridicule sur une belle action que de l'imiter.
On a recours au burin pour perpétuer la mémoire du bien qu'on fait, et l'on n'a pas même un crayon pour tracer sur le vélin mobile le bien qu'on reçoit.
Le passé s'embellit, à nos yeux, des ennuis du présent.
Lorsqu'on éprouve du penchant pour la satire, on doit avoir le courage de s'interdire avec soin la plus légère épigramme.
L'amitié, lorsqu'elle est vraie, a, comme l'amour, sa pudeur ; elle craint de trop s'étaler ; elle veut être comprise de prime abord ; elle agit plus qu'elle ne parle.
Le génie du mal a des ailes ; le génie du bien n'en a point, et trop souvent même ses pieds sont embarrassés par des entraves.
Au mortel insensé qu'un sot orgueil domine, La fortune souvent réserve un cruel sort : Chemin couvert de fleurs le mène à sa ruine.
Faiblesse et courage, étourderie et raison, caprice et dévouement ! la femme est un composé de tout cela.