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On est des impasses, nous les hommes.
Grégoire Delacourt
Les hommes ne se relèvent jamais, c'est ce qui les rend touchants. Ils tombent toujours, avec plus ou moins de distinction ; leurs bras se tendent, leurs mains s'agrippent au vide de leurs illusions, leurs ongles se cassent.
Après le désir toujours vient l'ennui. Et il n'y a que l'amour pour venir à bout de l'ennui. L'amour, avec un grand A ; notre rêve à toutes.
Réaliser les rêves des autres, c'était prendre le risque de les détruire.
Quand on est très petit, la longueur des bras permet juste d'atteindre le coeur de ceux qui nous embrassent. Quand on est grand, de les maintenir à distance.
Fergus, son amoureux, est le seul Irlandais d'Angleterre, qui ne boit pas de bière et ce détail fit de moi une maman exaucée.
Comprendre, c'est faire un pas de géant vers l'autre. C'est le début du pardon.
Les femmes ne livrent jamais tout au premier regard. Elles gardent des provisions. Les hommes sont des affamés.
Les hommes savent les désastres que certains mots déclenchent dans le coeur des filles : et nous, pauvres idiotes, nous pâmons et tombons dans le piège, excitées qu'un homme nous en ait enfin tendu un.
Je n'ai jamais demandé grand-chose dans ma vie, souffla-t-elle, je voulais juste rencontrer quelqu'un, avoir une jolie histoire d'amour, juste ça, une jolie histoire d'amour même ça je ne l'aurai pas eu.
Pourquoi est-ce lorsqu'on les perd qu'on croise enfin ceux qui nous ont manqué ?
Pourquoi le bonheur et les arc-en-ciel ne sont-ils pas faits pour durer ?
L'amour, c'est un mot pour après. Quand on ne fourre plus et qu'il faut bien vivre ensemble.
Il y a des malheurs si lourds qu'on est obligé de les laisser partir. On ne peut pas tout garder, tout retenir.
Les rêves des autres nous damnent. Aux chiottes !
J'étais faite pour les mots, pour les phrases qui transportent, pour les ailes qui s'ouvrent. J'étais faite pour le merveilleux d'une vie ; de celles qui finissent sans regret.
L'argent ne fait pas le bonheur mais le bonheur se paye.
On grandit mal sans l'ombre d'une mère. On grandit de traviole. On devient des ronces.
Les gens sont seuls avec leurs téléphones. Ils lancent des milliers de mots dans le vide de leurs vies.
Plus on se rapproche des choses, plus le mystère s'en éloigne.
Les douleurs disparaissaient dans l'apparence du bonheur nouveau.
Une chance, c'est le cadeau du pardon.
J'aimerais avoir la chance de décider de ma vie, je crois que c'est le plus grand cadeau qui puisse nous être fait. Décider de sa vie.
Avec l'expression un feu de paille, j'ai compris que même lorsqu'ils étaient jolis ou campagnards, les mots pouvaient être cruels.
C'est flippant de voir quelque chose partir sans que tu puisses le retenir. Le pire c'est que t'en veux plus à ta propre faiblesse qu'à la lâcheté de celui qui part.
Je possédais ce que l'argent ne pouvait pas acheter mais juste détruire. Le bonheur. Mon bonheur, en tout cas le mien. Avec ses défauts. Ses banalités. Ses petitesses. Mais le mien.
Mes journées ont le parfum poussiéreux et étouffant de l'ennui.
Pourquoi les rêves paralysent lorsqu'ils arrivent ?
Si on dit qu'un bonheur n'arrive jamais seul, les ennuis, eux, arrivent toujours en bande.
Quand tu es petit les étoiles sont plus éloignées et les rêves plus grands. Tu dois sauter pour attraper une pomme à un arbre, arracher quelques cerises. Tu as mille victoires.
L'amour est d'avoir toujours quelque chose devant soi, un nouveau matin, puis un autre encore.
Je rêvais d'un amour bref et infini à la fois.
L'amour rend aveugle, et sourd, et seul, et mutile, et on ne le sait qu'après.
Dans l'ivresse, ce sont toujours les craintes ou les espoirs qui refont surface.
J'aimais profondément ma vie et je sus à l'instant même où je le gagnais que cet argent allait tout abîmer, et pour quoi ?
Papa, est-ce qu'on choisit sa vie ou est-ce que c'est elle qui choisit ? Réponds-moi, c'est important.
Les femmes ce sont les doigts et la main la passion.
Je m'étais préparée à vieillir à ses côtés sans qu'il ne m'ait jamais dit de mots jolis, une phrase fleurie, vous savez, ces idioties qui font chavirer le coeur des filles et les rendent fidèles pour toujours.
Mon père se taisait parce qu'il savait que si les mots peuvent guérir, ils peuvent aussi blesser, détruire. Et nous n'osions poser de questions.
Pourquoi le désir ça met toujours le feu et ça finit en cendres.
Je lui avais beaucoup pardonné parce que l'amour demande beaucoup de pardons.
Un jour de douleur efface mille jours de bonheur. C'est injuste.
Il aimait ses failles de porcelaine. Ses chutes. Toutes ces choses brisées à l'intérieur, comme chez lui. Ces choses peut être, comme l'écrivait Follain, qui attendent que les délivre une écriture.
Belle du Seigneur était peut-être le livre de la perte et Jocelyne le lisait pour mesure ce qu'elle avait sauvé.
Les hommes sont des voleurs qui ne gardent pas leur butin.
C'est toujours la même histoire, en temps de guerre comme en temps de paix, en été comme en hiver, cette nécessité de ne pas être seul. Cet appétit d'être aimé.
Il ne reste de ceux qui nous manquent que le manque justement que nous avons d'eux.
Moi aussi, Jocelyne Guerbette, mercière à Arras, je pourrais dévaliser la boutique Chanel, louer les services d'un chauffeur et me déplacer dans une limousine mais pourquoi faire ?
Ce n'est pas le temps qui civilise mais ce qu'on vit.
La douleur, c'est comme un corps étranger. On finit par fabriquer une coque, pour ne plus la sentir. Mais on ne peut pas guérir de ce qu'on ne sent pas.