Images
La culture, devenue intégralement marchandise, doit aussi devenir la marchandise vedette de la société spectaculaire.
Guy Debord
J'ai d'abord aimé, comme tout le monde, l'effet de la lègère ivresse, puis très bientôt j'ai aimé ce qui est au-delà de la violente ivresse, quand on a franchi ce stade : une paix magnifique et terrible, le vrai goût du passage du temps.
Pour amener les travailleurs au statut de producteurs et consommateurs "libres" du temps-marchandise, la condition préalable a été l'expropriation violente de leur temps.
Surveillants et surveillés fuient sur un océan sans bords.
Les tromperies dominantes de l'époque sont en passe de faire oublier que la vérité peut se voir aussi dans les images.
Les spectateurs ne trouvent pas ce qu'ils désirent, ils désirent ce qu'ils trouvent.
Le spectacle est le mauvais rêve de la société moderne enchaînée, qui n'exprime finalement que son désir de dormir.
Les gitans jugent avec raison que l'on n'a jamais à dire la vérité ailleurs que dans sa langue ; dans celle de l'ennemi, le mensonge suffit.
A mesure que la nécessité se trouve socialement rêvée, le rêve devient nécessaire.
Le spectacle est le capital à un tel degré d'accumulation qu'il devient image.
Dans un monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux.
Etalée partout, la bureaucratie doit être la classe invisible pour la conscience, de sorte que c'est toute la vie sociale qui devient démente.
Le spectacle n'est pas un ensemble d'images, mais un rapport social entre des personnes, médiatisé par des images.
Pour savoir écrire il faut avoir lu, et pour savoir lire il faut savoir vivre : voilà ce que le prolétariat devra apprendre d'une seule opération, dans la lutte révolutionnaire.
Toute ma vie, je n'ai vu que des temps troublés, d'extrêmes déchirements dans la société, et d'immenses destructions ; j'ai pris part à ces troubles.