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A l'indigent montre-toi secourable, Lui faisant part de tes biens en saison ; Car Dieu bénit et accroît la maison Qui a pitié du pauvre misérable.
Guy du Faur de Pibrac
Adversité, des faveurs et querelle, Sont trois essais pour sonder un ami ; Tel a le nom qui ne l'est qu'à demi, Si ne saurait endurer la coupelle.
Tout l'univers n'est qu'une cité ronde, Chacun a droit de s'en dire bourgeois : Le Scythe et Maure autant que le Crétois, Le plus petit et le plus grand du monde.
Boire et manger, s'exercer par mesure Sont de santé les outils plus certains ; L'excès dans l'un de ces trois aux humains Hâte la mort et force la nature.
Tel qui pense, et se dit être sage, Tiens-le pour fou ; et celui qui savant Se fait nommer, sonde-le bien avant, Tu trouveras que ce n'est que langage.
Nul ne saurait par temps devenir sage, S'il l'eût été dès l'abord tout a fait : Quel artisan fut donc maître parfait, Du premier jour de son apprentissage.
L'homme se plaint de sa trop courte vie, Et cependant n'emploie où il devrait Le temps qu'il a, qui suffit lui pourrait Si, pour bien vivre, avait la vive envie.
Je t'apprendrai, si tu veux, en peu d'heure Le beau secret du breuvage amoureux. Aime les tiens, tu seras aimé d'eux, Il n'y a point de recette meilleure.
Tu ne saurais d'assez ample salaire, Récompenser celui qui t'a soigné En ton enfance, et qui t'a enseigné A bien parler, et surtout à bien faire
Vertus et moeurs ne s'acquièrent d'étude, Ni par argent, ni par faveur des rois, Ni par un acte, ni par deux ou par trois, Et par confiance et par longue habitude.
De jour et nuit faire la sentinelle, Pour le salut d'autrui toujours veiller. Pour le public sans nul gré travailler, C'est en un mot ce qu'empire j'appelle.
Ce que tu vois de l'homme n'est pas l'homme, C'est la prison où il est enterré...
Parler beaucoup on ne peut sans mensonge, Ou pour le moins sans quelque vanité ; Le parler bref convient à vérité, Et l'autre est propre à la fable ou au songe.