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Certains hommes écoutent le silence de Dieu, d'autres le bruit du diable.
Hafid Aggoune
Déporté, ça veut dire être loin de ce qui nous porte, loin de la vie.
Contrairement à ce qu'on peut penser, un simple regard peut percer le fond des puits et nous sauver.
On peut se passer de tous les livres, or tous les livres sont indispensables pour vivre et aimer vivre.
Il faut faire l'amour comme le pinceau traverse l'espace, il faut vivre comme les livres se font, dans la lenteur de l'urgence d'aimer.
Le bonheur ne s'écrit pas, il est comme les étoiles filantes : celui qui ne le voit pas ne le verra jamais.
Donne à qui sait lire ton âme, fuis qui la déchire, car tu n'as pas le temps.
Attendre un enfant, c'est marcher seule sur un fil au-dessus du chaos avec la certitude qu'il n'est plus permis de tomber...
L'amour est une ombre parfumée, me suis-je dis tout en l'écrivant. Oui, l'amour est cette ombre parfumée qui ne vous quitte jamais. Vivre ce lien comme si l'autre était l'ombre vivante de soi et soi l'ombre vivante de l'autre.
Sans le pardon de nos fautes et de celles de nos proches autant que de celles de nos ennemis, l'avenir n'a pas la moindre chance d'approcher l'idée du bonheur véritable, à jamais perdu parmi tant d'autres illusions.
Parce qu'une langue est semblable au vent, elle poursuit sa fin mêlée de toutes les saveurs du monde et meurt vidée d'elle-même jusqu'à son renouvellement.
Ecrire est toujours un don de soit à autrui, un appauvrissement.
Le monde se répète mais ce n'est jamais une répétition. Chaque jour devrait porter un nom différent car chaque jour est unique, irremplaçable, infini et le monde ne change pas. Seuls nos regards se transforment.
L'étranger n'est pas celui qui vient d'ailleurs, mais celui qui s'éloigne de nous.
L'homme est responsable de lui-même.
Si les solitaires peuvent se passer de la terre entière, une ou deux personnes proches demeurent précieuses et irremplaçables.
La beauté est un miracle de l'instant. Rien ne dure, sinon le renouvellement de nos regards en soi, sur le monde, sur autrui.
Certains moments de notre vie ressemblent à une éclipse où ni l'espoir ni le désespoir n'ont de poids.
Le passé prend racine dans l'avenir.
Ce qui s'en va à notre mort est le meilleur de nous-même : les débris de notre innocence, les bienfaits de nos larmes et de nos rires, les caresses que nous avons su offrir, l'amour qui a pu échapper aux griffes de notre égoïsme.
La vie s'arrête lorsque la peur de l'inconnu est plus forte que l'élan.
Il n'y a qu'une liberté, et son nom sera toujours écrit avec les lettres du sacrifice et du deuil.
On passe toute sa vie à chercher une vérité qui nous torture, sans savoir qu'une fois confronté à sa lumière, la route ne fait que s'ouvrir à soi.
Le hasard n'existe pas. Il y a qu'une suite de pas vers soi ou loin de soi et peu importe la manière d'y arriver.
Fuguer est le contraire d'un suicide : on part pour vivre et ce n'est pas une tentative de vivre, mais l'unique essai pour le faire.
L'adolescence est le temps où il faut choisir entre vivre et mourir.
Danser en temps de guerre, c'est comme cracher à la gueule du diable.
Se voiler la face, vivre d'illusions, refuser le temps qui passe ou de voir les inégalités, c'est vivre moins qu'une pierre.
Nous passons chaque jour et chaque nuit à nous perdre et toute notre vie à nous chercher.
La guerre transforme chaque bonheur en brûlure parce qu'on se dit toujours que ce sera le dernier.