Images
Quand un livre marche, je dis toujours que c'est grâce à moi. Quand il ne marche pas, je dis que c'est à cause de la traduction.
Harlan Coben
Son regard exprimait la sagacité et la tristesse. Peut-être l'explication à la froideur du grand âge est-elle beaucoup plus simple : ces yeux là ayant vu trop de mal, ils ne veulent pas en voir davantage.
La vieillesse rendait-elle insensible à la souffrance ou était-ce simplement le masque qui gagnait en solidité ?
Les victoires ont tendance à glisser sur vous. Les défaites - les morts - restent à vos côtés, vous tapent sur l'épaule, alourdissent votre démarche, s'approprient votre sommeil.
Vivre un drame enfonce le clou. Le drame le grave dans votre âme. Si vous n'en sortez pas plus heureux, vous serez probablement meilleur.
On apprend beaucoup d'un être aimé qui vit ses dernières heures. J'ai découvert ainsi chez ma femme une force et un courage que je ne lui soupçonnais pas avant sa maladie. Et que moi je n'avais pas.
L'espoir peut être la chose la plus merveilleuse dans le monde ou il peut écraser votre coeur comme une coquille d'oeuf.
Je prends l'annuaire du téléphone. Au bout de dix minutes d'ennui maximal, j'ai de nouveau envie d'écrire plutôt que de continuer à m'ennuyer. Voilà pourquoi l'annuaire du téléphone peut sauver un écrivain !
Un jour, Edgar Lawrence Doctorow, l'auteur génial de Ragtime, m'a dit ceci, qui m'a considérablement aidé : "Ecrire, c'est comme conduire dans le brouillard en pleine nuit avec les phares grands ouverts : on ne peut voir qu'à quelques mètres devant soi, mais on peut faire tout le trajet comme ça." J'ajouterai, pour ma part, que je sais exactement où le voyage me conduira.
Les souvenirs, ça fait mal. Surtout les bons.
Pour ce qui est du cerveau, je crois au vieil adage : Ce qui ne sert pas se perd.
Ma mère s'autoproclamait avec fierté "la pire cuisinière du monde". Elle avait raison. Mais elle savait très bien réserver une table au restaurant...
L'un des axiomes de Sherlock est le suivant : C'est une grossière erreur que d'émettre des hypothèses avant d'avoir des données... car on a tendance à déformer les faits pour étayer les hypothèses, au lieu que les hypothèses viennent étayer les faits.
Vous venez de prononcer le mot éthique et la foudre ne vous est pas tombée sur la tête ! Dieu vieillit, comme nous tous.
Aujourd'hui, je me dis qu'on ne peut être sûr de rien, surtout quand il s'agit de quelqu'un d'autre. C'est une évidence, mais j'avais besoin d'une piqûre de rappel.
Le danger des jeux vidéos était qu'ils vous coupaient du monde extérieur. Le charme des jeux vidéos était qu'ils vous coupaient du monde extérieur.
La qualité d'un homme ne se mesure pas au nombre de fois où il tombe, mais au nombre de fois où il se relève.
Le monde était impitoyable, et il fallait se battre pour avoir le dessus.
Si la victime avait pardonné et tourné la page, qui d'autre pourrait vouloir se venger à sa place ?
Je n'écoute pas la Muse : elle me harcèle et me fait travailler. Je ne crois pas à l'inspiration, ni à la magie, mais au travail.
Il n'y a que l'écriture qui puisse percer le mystère de l'écriture. Tous les discours sont impuissants à percer ce mystère. Il est toujours difficile, effrayant, de commencer à écrire.
Mais quelles étaient les conséquences sur la santé mentale d'une musique, probablement âpre et violente, qui résonnait non-stop dans les oreilles ? Isolement auditif, murailles solitaires du son, pour paraphraser Elton John, et aucune échappatoire possible. Aucun bruit de la vie ne filtre jusqu'à vous. Aucune parole vivante. Votre existence se déroule sur bande-son artificielle.
Quand vous êtes un artiste - ce que je ne suis pas, je ne suis qu'un écrivain -, vous devez commencer par copier ceux que vous admirez. C'est Picasso qui expliquait cela, disant que l'on apprend à peindre dans les musées, non ? Ensuite, vous pouvez voler de vos propres ailes.
Elle me regarda - chose difficile quand on a des poils devant les yeux.
Je ne vois pas l'intérêt de discuter d'affaires de coeur avec toi. C'est comme parler de Mozart à un sourd.
Aujourd'hui, j'écris le genre de livres que les touristes du monde entier emportent avec eux en vacances mais qui les fait s'enfermer dans leur chambre pour savoir ce qui va arriver aux personnages.
J'ai découvert que je devais être écrivain après avoir compris que je ne pouvais exercer aucun autre métier : si j'avais un vrai job, je me ferais virer au bout d'une semaine ! Je suis incapable d'exercer une autre profession.
Son arme principale était l'ordinateur, le meilleur bastion des anonymes et des lâches.
Je me fiche d'être ou non un artiste, ce qui me préoccupe, c'est d'écrire de bonnes histoires. D'ailleurs, quand je commence à me prendre pour un artiste - ce qui peut m'arriver dans un moment d'égarement -, je me mets à écrire n'importe comment et il faut tout jeter à la poubelle le lendemain. Je suis un artisan, pas un artiste.
Je ne serai jamais blasé par rapport au succès. Je n'ai pas oublié qu'à mes débuts personne ne lisait mes livres. Je donne le meilleur de moi-même à chaque roman, et pourtant je suis toujours persuadé que le lecteur ne sera pas au rendez-vous.
On dit que vos possessions vous possèdent. C'est faux : ce sont les êtres aimés qui vous possèdent. Quand on aime, on est otage pour la vie.
Je ne crois surtout pas que l'écrivain de polars ait à donner sa vision du monde. Du moins, pas prioritairement. Pas au détriment de l'intrigue. L'écrivain qui croit utile de livrer sa merveilleuse et indispensable opinion sur l'état de la société accouche généralement d'un livre raté. Ce sont ces considérations oiseuses qui tuent le polar...
Derrière chaque grande fortune, il y a un grand crime.
La nature humaine n'a aucun secret pour un prof de lettres.
J'ai découvert ce que signifiait "être écrivain". Trois choses sont nécessaires pour cela - les deux premières sont évidentes, mais pas la troisième : l'inspiration, la transpiration... et le désespoir.
Les personnages d'un roman sont un peu comme des icebergs : on ne peut en voir que le pic, la face émergée, mais il y a toujours une autre face, cachée sous l'eau, et lorsque l'eau descend il faut se laisser surprendre par ce que l'on va découvrir.
Les riches, ils ont tout pas vrai ? Vu de l'extérieur. Le blé, les baraques d'enfer, les clubs très fermés. Mais ils sont tellement ennuyeux.
Fouillez dans le passé de n'importe qui, ai-je répondu, et vous trouverez quelque chose.
Fuck est assez réjouissant, mais dans la vie uniquement. Depuis Ne le dis à personne, je m'impose comme défi de ne presque jamais jurer dans mes livres. C'est comme pour les scènes de sexe : je préfère la suggestion.