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La vie m'a appris une chose, dit Ström. On doit garder une certaine distance avec ses amis. Ses ennemis, par contre, il faut les garder tout contre soi.
Henning Mankell
On ne connaît personne. Soi-même encore moins que les autres.
Toute violence avait un sens pour celui qui l'exerçait. Oser accepter cette vérité, c'était le seul moyen, le seul espoir de modifier cette évolution.
Les promesses trahies sont comme des ombres qui dansent autour de toi au crépuscule. Plus je vieillis, mieux je les vois.
Avec son intuition d'enfant, il comprenait qu'il était impossible qu'un marin se plaise dans un endroit ou l'horizon était caché par une forêt dense, recouverte de givre.
Il n'y a pas de liberté sans lutte.
J'ai du mal à expliquer ce que je veux dire. Mais il m'arrive parfois de me sentir entouré d'un grand vide. Comme si j'étais enfermé dans un espace énorme, délimité par un voile invisible et infranchissable.
Un archéologue fouille toujours animé d'un double espoir. Nous ne savons jamais si nous trouvons ce que nous cherchons, ou si nous cherchons ce que nous trouvons.
La mort ne me fait pas peur. Ce que je n'aime pas, c'est l'idée que je vais devoir rester morte si longtemps.
Si l'on refuse de connaître l'histoire, on ne peut appréhender le futur ! En voiture, il faut regarder dans le rétroviseur pour éviter l'accident, non ?
L'amitié est un miracle ; la vie me l'a appris.
Un beau jour, on se rend compte qu'on garde ses vieux amis comme des bibelots dans un placard.
Pourquoi les hommes devraient-ils courir alors que les plantes qui les nourrissent poussent si lentement ?
Dans le voisinage de la mort, les hommes ne cherchent pas seulement à sauver leur vie, ils cherchent aussi à prendre la mort de vitesse.
Arriver en retard, c'était faire outrage au temps des autres.
Un amour peut éventuellement remplacer un autre amour, mais l'ancien reste toujours là. On vit sa vie avec des doubles fonds - sans doute pour ne pas couler si l'un d'eux se révèle être percé.
Les gens sont rarement tels qu'on se les représente.
Aucune guerre ne peut être gagnée sans un moment d'improvisation. De la même façon qu'il ne peut y avoir d'art sans la touche d'irrationnel qui est tout simplement le talent de l'artiste.
Je suis allé dehors. La nuit d'hiver était étoilée et immobile. Parfois, quand je vois un ciel comme celui-là, je regrette de ne pas être compositeur.
On n'a rien à craindre de ceux qui crient. Ce sont les silencieux qu'il faut surveiller.
L'humanité se divise en deux groupes : ceux qui détestent revenir sur leurs pas et ceux qui adorent ça.
Les bruits, ici, paraissaient contraints de faire la queue avant d'être autorisés à entrer dans le silence.
Chaque chambre a sa respiration. Il faut prêter l'oreille. Une chambre raconte bien des secrets sur la personne qui l'habite.
C'est difficile d'avoir pour plus proche ami quelqu'un qu'on n'aime pas.
J'avais trahi parce que j'avais peur d'être trahi à mon tour. Cette peur du lien, cette peur de sentiments trop intenses pour pouvoir être contrôlés, m'avait toujours poussé à réagir d'une seule façon : l'esquive, la fuite.
La dernière chose que j'ai vue avant de m'endormir, c'était son visage. Il était très près du mien. Peut-être souriait-elle. J'espère que oui.
La vie ne dure qu'une seconde vertigineuse. Elle n'est qu'un petit souffle dans la bouche de l'éternité. Seul le fou se croit capable de défier le temps...
Les Blancs n'ont jamais compris l'importance des esprits dans la vie d'un être humain. Ils n'ont jamais compris la nécessité de maintenir de bonnes relations avec les âmes de nos ancêtres. Ils n'ont jamais compris que la vie d'un homme est une lutte incessante pour parvenir à garder les esprits de bonne humeur.
J'ai appris ceci : Dieu parle en murmurant mais le diable crie.
Oui, j'ai la rage. C'est pour cela que, en juin dernier, j'ai participé à l'opération "Un bateau pour Gaza".
On ne peut pas tout partager, il faut s'aménager un jardin secret. En avançant dans la vie, on acquiert cette sagesse fondamentale qui vous indique les rêves qui sont à partager et ceux qui sont à garder secret.
L'histoire ne permet pas de prévoir exactement l'avenir. Elle nous permet plutôt de prendre conscience que notre capacité à faire face aux changements reste limitée.
Les gens s'affolent contre "la montée de l'islam". C'est oublier que l'islam baigne notre culture européenne. Et que, s'il y a "montée", c'est qu'il y a malaise. Les gens ont recours à la religion pour se protéger, c'est un refuge. Je ne soutiens pas pour autant les extrémismes. Le fanatisme me terrifie.
Un être humain dort pour rêver, avait dit son père, et il n'est éveillé que pour tenter de découvrir le sens de ses rêves.
Il y a une beauté spéciale qui n'appartient qu'aux femmes très âgées. Dans leur rides sont inscrits toutes les marques, tous les souvenirs de la vie écoulée. Je parle des femmes très âgées, celles dont la terre réclame déjà le corps.
De nos jours, en tant que policier, on essaie moins de faire respecter la loi que d'imposer des limites à peu près tolérables à l'illégalité.
Les femmes ne commettaient d'erreur que lorsqu'elles se mettaient à penser comme les hommes.
Ce n'est pas facile de mourir, dit-il. C'est la seule chose que personne peut nous apprendre.
Un humain qui perd son identité n'est plus un humain. Il devient un animal.
Il existe des trahisons qui ne peuvent se pardonner, ni même s'expliquer de quelque manière que ce soit.
Le sort des êtres humains est de sombrer dans l'oubli... Les livres, eux, continuent de vivre tant qu'ils sont lus.
Chaque vie est unique, originale. Croire en une renaissance serait la dévaluer.
La mort : une griffe. Qui refuse de lâcher sa proie.
Il est aussi facile de perde à l'intérieur de soi que sur les chemins des bois ou dans les rues des villes.
Quand on est petit, on a une confiance totale, pas seulement dans la réalité, mais aussi dans la fantaisie et l'imagination.
Quand on vit dans une énorme insécurité politique et économique, la question de l'identité est très importante. Et l'identité, la culture et l'art sont liés.
Les enfants peuvent être cruels. Je n'étais pas une exception.
Le polar est le genre littéraire idéal pour mettre en scène les dysfonctionnements de notre société, sans pour autant tomber dans le manichéisme.
Un livre ne va pas changer la face du monde, mais on ne peut rien modifier sans la culture. Un écrivain n'apporte pas de réponses. Il pose des questions. C'est le b.a.-ba. C'est un peu idiot dit comme cela. Mais, s'il le faut, je le répète. Rester curieux, avide de l'autre. S'interroger. Se remettre en cause. Chercher les bonnes questions, les mettre noir sur blanc
Les enfants ne vont pas bien si on ne leur dit pas la vérité. Les mensonges les tourmentent, de la même manière qu'ils nous tourmentent, nous, les adultes.