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Personne n'acquiert le génie ; c'est un don de Dieu. Mais on peut acquérir la patience, le courage, la sagesse, la compréhension.
Henry Miller
Voir n'est pas seulement regarder ; ce qu'il faut, c'est regarder-voir ; c'est pénétrer du regard et observer.
Quiconque a les yeux grands ouverts extrait de tout hasard une signification.
Rien n'est prévu en Amérique, sauf les améliorations. Et toutes les améliorations sont pour la machine. L'homme devient alors moins que rien. La machine est bien nourrie.
Etonnant de voir comme les sources intérieures se remettent tout naturellement à couler dès que l'on s'abandonne à la paresse pure et simple.
La solitude est le lot de ce qui vit sur terre ; et des êtres terrestres, l'homme est le plus solitaires. D'autant plus solitaires, tristement, s'il est entouré de sa race.
Quel que soit le chemin que l'on prenne, cela revient à marcher sur la corde raide.
Peindre, c'est se remettre à aimer. Pour voir comme le peintre voit, il faut regarder avec les yeux de l'amour. Son amour à lui n'a rien de possessif : le peintre est obligé de partager ce qu'il voit.
C'était un crime, de nourrir les bébés au biberon. Ce qu'il faut à un enfant, c'est le sein d'une mère.
Les seuls artistes à qui je céderais mes murs, ce sont les enfants. Pour moi, les oeuvres des enfants ont leur place à côté des chefs-d'oeuvre des grands maîtres.
Nul n'est besoin de faire de la terre un paradis : elle en est un. A nous de nous adapter pour l'habiter.
Si Dieu voulait se cacher, il choisirait l'homme comme cachette.
Etre seul, ne serait-ce que quelques minutes, et le comprendre de tout son être, est une bénédiction que nous songeons rarement à invoquer.
Les choses que nous avons passent, et par leur nature éphémère même elles sont sans valeur.
Quand on aime bien, on aime tout court. Aimer, ce n'est qu'aimer bien au superlatif. J'aime à la façon de Dieu... sans distinction de temps, de lieu, de race, de couleur, de sexe et du reste.
Fais n'importe quoi, mais tires-en de la joie.
Nous voulons à tout prix être des conquérants et conquérants nous serons ; mais notre conquête, c'est la mort.
Quand la merde vaudra de l'or, le cul des pauvres ne leur appartiendra plus.
C'est ça qu'on appelle une grande ville : un endroit où l'on fait l'élevage du crime.
Manger est merveilleux, mais être mangé est un régal qui passe la description. Peut-être est-ce un autre, un plus extravagant genre d'union avec le monde extérieur. Une sorte inversée de communion.
On ne naît pas héros, poète, législateur, guerrier, savant ou juge ; c'est nous qui avons créé ces secteurs d'activité particuliers, par notre façon singulière de considérer les choses, par notre mode de vie complexe.
Tout irait beaucoup mieux, si les gens prenaient l'habitude de dépenser leur argent, au lieu d'épargner.
Un enfant n'a pas besoin d'écrire, il est innocent.
Solitaire, la douleur ? Quel mensonge ! La douleur trouvera toujours un bon million de crocodiles pour verser un pleur en sa compagnie. Le monde est en larmes pour l'éternité. Le monde est baigné de larmes.
N'importe qui peut se faire psychanalyste à condition d'avoir un tant soit peu de charme, d'intelligence et de sensibilité. Les guérisseurs n'avaient pas attendu qu'on parlât de Mary Baker Eddy ou de Sigmund Freud pour exister.
Vivre signifie être conscient, joyeusement, jusqu'à l'ébriété.
Si l'on en finissait de vouloir tripoter le monde, peut-être nous apparaîtrait-il comme un endroit bien meilleur que ce que nous le croyons être. Après tout, il n'y en a pas d'autre.
Aller à un concert, c'est de l'autoflagellation sous une forme politiquement correcte.
Vous n'avez besoin que d'un seul ami, mais un vrai, pour vous défendre contre les coups de l'outrageuse fortune.
La science cherche encore, l'amour a trouvé.
Il n'est pas un de nous qui ne soit coupable d'un crime : celui, énorme, de ne pas vivre pleinement la vie.
Quoi qu'il en soit, une mère est une mère ; le biberon ne remplacera jamais un sein.
Si jamais nous devons assister à la naissance d'un nouveau paradis, d'une nouvelle terre, ce sera sûrement un paradis où l'argent sera absent, oublié, parfaitement inutile.
Chaque jour, par tous les moyens, nous rendons la vie plus ennuyeuse, plus vaine. Un seul mot résume tout : gaspillage. Nos pensées, nos énergies, nos vies même ne servent plus qu'à créer de l'inutile, du malsain, du déraisonnable.
Il y en a qui disent qu'ils ne veulent pas gaspiller leur vie à rêver. Comme si la vie n'était pas un rêve, ce rêve dont justement ils refusent de s'éveiller !
Mais le coeur est simplement un réceptacle, ou un transformateur, par le truchement duquel la pensée devient reconnaissable et efficace.
Nous participons tous à la création. Nous sommes tous des rois, poètes, musiciens ; il n'est que de s'ouvrir comme un lotus pour découvrir ce qui est en nous.
Il ne se passe pas de jour que nous ne menions à l'abattoir les plus purs de nos élans.
Il ne suffit pas seulement d'aimer ce que l'on fait, il faut encore savoir comment faire l'amour.
Le besoin de se surpasser doit être instinctif et non pas théorique ou seulement plausible.
Etre joyeux, c'est être un fou en liberté dans un monde de tristesse et de fantômes...
La vie nous donne de force quelques leçons ; elle ne nous apprend pas nécessairement à grandir.
Du moment que l'homme cesse de croire qu'un jour viendra ou il se changera en dieu, on peut être certain qu'il est mur pour se changer en asticot.
Rien n'est mauvais quand vous regardez avec des yeux affamés.
La pire difficulté pour l'individu créateur, c'est de refréner l'entêtement à vouloir caractériser le monde à son image.
Après l'amour, l'amitié est à mon avis le bien le plus précieux que la vie ait à offrir.
Le prisonnier n'est pas celui qui a commis un crime, mais celui qui se cramponne à son crime et ne cesse de le revivre. Il n'est pas un de nous qui ne soit coupable d'un crime : celui, énorme, de ne pas vivre pleinement la vie.
Je pense que l'on doit jouer, non pour gagner, mais pour le plaisir du jeu, quel qu'il soit.
Nous passons d'un état du rêve à un autre : du rêve que nous dormons au rêve que nous nous éveillons, du rêve de la vie au rêve de la mort.
Mieux vaut avoir un bon gouvernail qu'un bon estomac.