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Médias vous avez pris le pouvoir A vous maintenant de dompter l'histoire.
Hubert-Félix Thiéfaine
Je reviendrai narguer tes dieux Déguisé en voleur de feu Et crever d'un dernier amour Le foie bouffé par tes vautours.
J'attends le zippo du diable pour cramer La toile d'araignée où mon âme est piégée.
Les salauds sont pas ceux qu'on croit quand tout bascule à l'imparfait.
Les vagues mourraient blessées A la marée sans lune En venant féconder Le ventre des lagunes.
Je n'ai plus de mots assez durs pour te dire que je t'aime.
Villon prisonnier de la tour, qui sera ton Charles d'Orléans ?
Avec les germes de la guerre On ne fabrique que des tarés.
Le vent laisse d'étranges traînées sur le quai de nos certitudes.
Vous est un autre je et j'aime jouer mélo.
On met des mots sur le silence Pour être sûr d'avoir raison.
Mais le passé n'a pas d'amis Quand il vient lécher les statues.
Je ne suis qu'un intérimaire dans la continuité de l'espèce.
Mais y a pas que les conneries futiles et dérisoires Qui flinguent le quotidien du citoyen moyen Il y a les horreurs que nous livre l'histoire A la une des journaux pour faire jouir TF1.
Et le doute qui ravage même tes incertitudes Te révèle les fastes de la solitude.
La réussite est un échec Pour celui qui veut plus danser.
Je me sens comme une bavure d'un dieu crevant de son silence.
Les néons noirs de l'espérance Eclairent mon ombre et mes soupirs Sur la blancheur de l'innocence De mon plus macabre sourire.
Tes enfants ne dansent plus maint'nant ils commémorent à travers leurs modems et leurs écrans-goulag.
Tu chantes des arias d'espoir universel Pour faire que le soleil se lève sur nos e-mails.
A l'ombre de vos centrales je crache mon cancer, je cherche un nouveau nom pour ma métamorphose.
Nos regards préludent Le jeu de la pudeur Quand par manque d'habitude On s'méfie du bonheur.
Le jour où les terriens prendront figure humaine J'enlèverai ma cagoule pour entrer dans l'arène Et je viendrai troubler de mon cri distordu Les chants d'espoir qui bavent aux lèvres des statues.
Je n'ai plus rien à exposer Dans la galerie des sentiments Je laisse ma place aux nouveaux-nés Sur le marché des morts-vivants.
Au roman des amants Je feuillette tes lèvres.
Les mots sont des rapaces qui tournent hallucinés Au-dessus du corral où pleurent des fiancés.
A quoi peut servir une aiguille quand on n'a pas le fil, le fil à retordre la vie juste avant l'enfer ?
Quand j'ai besoin d'amour ou de fraternité Je vais voir Caïn cherchant Abel pour le plomber.
Je crois que c'est l'ombre du remords Qui fait hurler les anges à la mort.
N'est-il pas vrai qu'un bon croyant est un être asexué sans idées moches dans la calotte ?
Inutile de graver mon nom Sur la liste des disparus J'ai broyé mon propre horizon Et retourne à mon inconnu.
T'as pas appris dans ton enfance L'amour la joie ni le bonheur. T'as juste étudié l'arrogance Dans l'angoisse, la honte et la peur.
Si les hommes viennent de Mars et les femmes de Pigalle T'as trouvé la plus dingue des espèces infernales.
Plus de mur à Berlin pour justifier ma honte.
Chasse au loin ta détresse Laisse entrer le printemps Le temps de la tendresse Et de l'apaisement.
Tu peux venir là où je suis L'ennui c'est que je ne suis plus.
Dans l'odeur des cités aux voiles d'hydrocarbure Les rires sont des ratures qui s'attirent et saturent.
Le chagrin joue avec les lois et les lois jouent avec nos plaies.
J'aurais encore aimé franchir ta nébuleuse Mais ton corps est cousu de fils blancs barbelés.
Ca sent la vieille guenille et l'épicier cafard dans ce chagrin des glandes qu'on appelle l'amour.
On apprend la haine Dans nos livres d'histoire.
L'amour ça mord, l'amour c'est mou. L'amour ça meurt à la mi-août. Sans mots sans remords ni remous.
Tu n'es plus que l'otage la prochaine victime Sur l'autel écoeurant de l'horreur anonyme.
Déjà le vieux veilleur mélancolique nous guette Annonçant des avis d'orage et de tempête.
Les guerriers de l'absurde et de l'enfer affrontent Les délices de la mort sous le fer de la honte.
Si j'étais Dieu, j'croierais pas en moi Si j'étais moi, je me méfierais.
L'amour est un enfant de coyote enragé Qui fuit le chapparal en emportant les clés.
Elle était belle comme un enfer Avec ses yeux bleus d'insomnie Il était fort comme l'est un père Quand on le regarde petit.
Comme cette odeur de mort qui précède les combats Et marque le début des vocations martyres.
A mettre sa vie en musique On en oublie parfois de vivre.