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A l'échelle astronomique, la lumière progresse à pas de tortue. Les nouvelles qu'elle nous apporte ne sont plus fraîches du tout !
Hubert Reeves
L'univers engendre la complexité. La complexité engendre l'efficacité. Mais l'efficacité n'engendre pas nécessairement le sens. Elle peut aussi conduire au non-sens.
Si l'homme a besoin du langage, ce n'est pas seulement pour communiquer du sens, c'est en même temps pour écouter et reconnaître sa propre existence.
Mal adapté parce que trop bien nanti, néfaste à l'équilibre biologique de la planète, l'être humain serait-il en définitive une erreur de la nature ?
Qui serait assez téméraire pour affirmer que nous connaissons et percevons toutes les forces, toutes les ondes et tous les moyens de communications ?
Je ne comprends pas. Comment cela est-il possible ? dit l'homme de bon sens. La réponse, c'est qu'il n'y a rien à "comprendre". C'est comme ça.
Toute philosophie est indissociable du monde émotif duquel elle émerge. Son intérêt vient du fait qu'elle témoigne d'une expérience humaine, d'une rencontre d'un monde intérieur avec le monde extérieur.
L'univers est une machine à faire de la conscience.
Pour explorer le champ des possibles, le bricolage est la méthode la plus efficace.
J'inverserais volontiers le pari de Pascal. Vivre comme s'il n'y avait rien après, mais laissant grande ouverte la possibilité qu'il y ait "quelque chose".
Les marins baleiniers qui partaient en expédition passaient deux ou trois ans sans voir autre chose que l'étendue illimitée des océans. Auraient ils accepté de croire que l'eau liquide est plus rare à l'échelle cosmique que l'or sur la Terre ?
La vitesse d'évolution de notre cadre de vie – avec tous ces outils technologiques et Internet – qui donne l'impression que tout s'accélère
La musique nous donne accès au coeur du monde. Quand j'écoute Mozart, Schubert ou Wagner, je sens monter en moi un irrésistible sentiment d'exaltation et de reconnaissance pour l'univers qui a engendré la vie et la musique.
A l'échelle cosmique, l'eau liquide est plus rare que l'or.
Une des plus grandes découvertes scientifiques est que l'univers a une histoire. Depuis Aristote, on pensait l'univers éternel et statique, existant depuis toujours et se répétant indéfiniment. Mais depuis le début du XXe siècle, on sait que l'univers n'a pas toujours existé, qu'il a un âge et évolue.
Notre univers s'étend comme gonfle dans le four un pudding aux raisins, dans un espace qu'il crée lui-même.
Pour réussir dans la vie professionnelle, il nous faut être deux fois meilleurs que les autres.
Devenir adulte, c'est apprendre à vivre dans le doute et à developper, au travers des expériences, sa propre philosophie, sa propre morale. Eviter le "prêt-à-penser".
Devenir adulte, c'est reconnaître, sans trop souffrir, que le "Père Noël" n'existe pas. C'est apprendre à vivre dans le doute et l'incertitude.
Des catastrophes "arrivent". Puis, elles "sont arrivées". Et on passe à autre chose.
Les nombres ont-ils un mode d'existence en dehors de la tête de celui qui les pense ?
Le moment présent est comme la proue d'un navire qui fonce dans l'océan du temps et transforme le futur incertain en un présent devenant sitôt après un passé immuable. Ce passé contient tout ce que je connais de l'histoire. Tout ce que je sais du temps, c'est que je suis dans le temps.
Il n'y a rien à "comprendre". C'est comme ça.
Les hérésies jouent un rôle essentiel. Elles tiennent les esprits en état d'alerte.
Au fond d'une vallée, le temps passe plus lentement qu'au sommet d'une montagne
Si un jour une montagne accouchait d'une souris, il faudrait crier au plus extraordinaire des miracles.
Il ne s'agit pas de fuir la réalité, mais de la vivre avec passion. L'éveil de la jubilation est, je crois, l'antidote le plus efficace contre l'absurde à tous les degrés.
La curiosité d'être enfin sur le point de savoir peut-elle soutenir nos derniers instants ?
Regarder "loin", c'est regarder "tôt".
Par nous, la nature se renvoie une image d'elle-même.
Observer, c'est perturber.
Distinguer le "raisonnable" et le "rationnel". Le premier inclut l'intuition et l'affectif. Le second n'implique qu'un déroulement correct du processus logique.
Personne ne sait comment sont exactement les choses quand on ne les regarde pas.
Interrogeons alors l'observation astronomique sur la dimension de l'Univers. Elle ne répond pratiquement rien ... : au-delà d'une certaine distance, on ne "voit" plus rien. L'amélioration des téléscopes n'y changera rien.
La science moderne est un admirable monument qui fait honneur à l'espèce humaine et qui compense (un peu) l'immensité de sa bêtise guerrière.
Le drame de l'existence humaine est de devoir renoncer un jour à être dans la lumière.
Comme la femme enceinte ne sait pas ce que son ventre prépare, nous ignorons quelles merveilles peuvent encore surgir du développement de la complexité cosmique.
Dans quelques décennies, nous ne serons plus, mais nos atomes existeront toujours, poursuivant ailleurs l'élaboration du monde.
On envie ces périodes où les gens vivaient plus lentement. C'est la vitesse d'évolution de notre cadre de vie – avec tous ces outils technologiques et Internet – qui donne l'impression que tout s'accélère. Mais si je me questionne sur la période dans laquelle je vis, je sais que je n'en changerai pas. Je suis de ce temps !
L'espoir de survie passe par une prise de conscience de l'extrême gravité de la situation présente... Ce cycle infernal de l'escalade sera rompu lorsque suffisamment de personnes auront manifesté leur opposition "inconditionnelle." Nous ne pouvons
Est-ce que la science en expliquant les couchers de soleil, tue leur magie ?
Si la nuit n'était pas noire, il n'y aurait personne pour s'en rendre compte.
Faire de la musique, c'est recréer le lien avec un homme disparu depuis longtemps, marcher dans ses pas, le retrouver à sa table de travail. Entendre la musique qui se construit et se fixe dans sa forme finale.
En science comme ailleurs, l'inertie intellectuelle, la mode, le poids des institutions et l'autoritarisme sont toujours à craindre.
Si deux théories expliquent également bien un résultat, il convient de "trancher" en faveur de la plus simple.
Le baume du temps est passé et les blessures se sont cicatrisées.
Il n'y a qu'une seule morale qui vaille dans cette histoire, une seule donnée essentielle : nous ne sommes que de dérisoires étincelles au regard de l'univers. Puissions-nous avoir la sagesse de ne pas l'oublier.
L'homme est un accident de parcours, dans un cosmos vide et froid. Il est un enfant du hasard.
La question n'est pas de savoir si Dieu existe ou non. Mais plutôt : qui est-Il, et à quoi joue-t-Il ?
Estimer correctement son degré d'ignorance est une étape saine et nécessaire.