Citations de J. M. G. Le Clézio

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Il avait dans sa maison un panier plein d'or et de bijoux et il dit : Voyez, ceci est le Dieu des chrétiens.

J. M. G. Le Clézio

Un roman n'est intéressant que si son auteur se remet en question et s'expose à ce qu'on lui dise : C'est illisible.

J. M. G. Le Clézio

On dit : ... Et toi, tu veux mon poing dans la gueule ? Imbécile, va ! Et lui, alors ? Il traverse ou il traverse pas ? Enfoiré, va ! Espèce de vérolé !

J. M. G. Le Clézio

Le mouvement est facile à affoler. L'équilibre est facile à détruire.

J. M. G. Le Clézio

Regardant les vols disloqués des mouettes dans le ciel du soir.

J. M. G. Le Clézio

Elle s'arpergea la figure, pour atténuer la brûlure du soleil.

J. M. G. Le Clézio

Il y a un indicible bonheur à savoir tout ce qui en l'homme est exact. Cette vérité qui n'aboutit pas, car elle ne peut que rester relative, est sans doute le plus exigeant, le plus harassant des bonheurs.

J. M. G. Le Clézio

De temps en temps il s'arrête de mâcher son chewing-gum, il entrouve ses lèvres et il souffle une bulle. La bulle verte se gonfle, se distend, puis elle explose avec un bruit sec. On appelle ça un bubble-gum.

J. M. G. Le Clézio

De plus en plus, actuellement, on tend vers une expression unique de l'art, qui doit être quelque chose comme une approche de la conscience humaine. L'affabulation se risque vers la science, et la science retrouve les mythes.

J. M. G. Le Clézio

On ne mourait pas sous les bombes des Anglais et des Américains. Mais on mourait petit à petit, de ne pas manger, de ne pas respirer, de ne pas être libre, de ne pas rêver.

J. M. G. Le Clézio

Il y avait une petite fois, pendant la canicule, un type qui était assis devant une fenêtre ouverte ; c'était un garçon démesuré, un peu voûté, et il s'appelait Adam ; Adam Pollo. Il avait l'air d'un mendiant, à rechercher partout les taches de soleil, à se tenir assis pendant des heures, bougeant à peine, dans les coins des murs.

J. M. G. Le Clézio

J'espère qu'on me condamnera à quelque chose, afin que je paye de tout mon corps la faute de vivre.

J. M. G. Le Clézio

Il pensait au visage éteint de son ami, que maintenant les chacals avaient peut-être mangé.

J. M. G. Le Clézio

C'était une femme jeune, avenante, mais tellement envahie par son uniforme d'infirmière qu'il était impossible de discerner son âge, ou si elle était vraiment jolie, ou vraiment quelconque.

J. M. G. Le Clézio

Les jours sont tous les jours les mêmes, ici, dans la Cité, et parfois on n'est pas bien sûr du jour qu'on est en train de vivre. C'est un temps déjà ancien, et c'est comme s'il n'y avait rien d'écrit, rien de sûr. Personne d'ailleurs ne pense vraiment à cela, ici, personne ne se demande vraiment qui il est.

J. M. G. Le Clézio

Mais là où la main les fixe, ce sont deux cordes sans couleurs, dans le genre du blême, qu'une couleur démesurée a raidies en torsades de verre.

J. M. G. Le Clézio

Tout de suite, il découvrit l'assemblée des hommes... Ils étaient assis par terre, par groupes de cinq ou six autour des braseros où les grandes bouilloires de cuivre contenaient l'eau pour le thé vert.

J. M. G. Le Clézio

Je me souviens, tu me parlais de la mort des enfants, de la guerre. Les années qu'ils n'ont pas vécues creusent des trous béants dans les murs de nos maisons.

J. M. G. Le Clézio

Mais on s'habitue, hein, il n'y a rien à quoi on s'habitue mieux que la guerre.

J. M. G. Le Clézio

Les plaques d'amiante, la bakélite noire comme la nuit, les peintures glacées captent la lumière des yeux, elle se nourrissent de cette lumière.

J. M. G. Le Clézio

Les vrais livres sont magiques. Ils viennent de l'autre bout du temps, denses, pareils à des stèles.

J. M. G. Le Clézio

Écrire seulement sur les choses qu'on aime. Écrire pour lier ensemble, pour rassembler les morceaux de la beauté. Alors les arbres qui sont les mots, les rochers, l'eau, les étincelles de lumière qui sont dans les mots, ils s'allument, ils brillent à nouveau, ils sont purs, ils s'élancent, ils dansent !

J. M. G. Le Clézio

Il y a des sources d'eau minuscules entre les roches, et de grands puits cachés dans les avens où l'eau froide attend.

J. M. G. Le Clézio

Aujourd'hui, il est temps de reconnaître tout ce que les sociétés amérindiennes ont à nous dire. Il est temps que soit reconnu leur droit à être des peuples indépendants et maîtres de leur avenir. Et il est plus que temps pour nous, prisonniers de notre civilisation de violence, d'entendre l'enseignement des peuples amérindiens, parmi les plus démunis et les plus vrais du monde.

J. M. G. Le Clézio

Sur l'autre rive, le roc, moins résistant, a cédé. Ou peut-être est-ce la force excentrique du courant à cause de la courbe de la rivière, qui a rejeté toute l'eau sur l'autre paroi.

J. M. G. Le Clézio

Le crépuscule est un breuvage qui enivre et endort la terre et le ciel.

J. M. G. Le Clézio

Chaque jour, autour du rempart de boue de Smara, le jeune garçon voyait les nouveaux campements. Les tentes de laine brune ajoutaient de nouveaux cercles autour des murs de la ville.

J. M. G. Le Clézio

Vous dites des choses, vous avez mal et vous pensez que vous pouvez en mourir, et quelques années plus tard ce n'est plus qu'un souvenir.

J. M. G. Le Clézio

Il alla chercher une petite voiture et se mit à la faire rouler autour des pieds de Bresson, en faisant "brououououm, broum" pour imiter le ronflement d'un moteur.

J. M. G. Le Clézio

La lumière des braseros vacillait, répandait l'odeur de l'huile chaude et de la fumée.

J. M. G. Le Clézio

A Selma, toujours dans l'Alabama, où se déroule actuellement une campagne intégrationniste, en faveur du vote des Noirs, neuf jeunes Noirs ont été arrêtés sous des prétextes divers.

J. M. G. Le Clézio

Les garçons apprenaient à marcher, à parler, à chasser et à combattre, simplement pour apprendre à mourir sur le sable.

J. M. G. Le Clézio

La sécheresse a craqué la terre, l'herbe jaunie est si sèche qu'une étincelle pourrait transformer la prairie en brasier.

J. M. G. Le Clézio

Ca me fait quelque chose quand les jours s'allongent, que la lumière grandit et que le soleil se couche de plus en plus à l'ouest, au-dessus des collines, comme s'il allait faire le tour complet de l'horizon.

J. M. G. Le Clézio

Le matin, elle se rendait au travail, elle faisait la queue dans les charcuteries, elle discutaillait devant les portes.

J. M. G. Le Clézio

L'ampoule électrique brillait avec force au-dessus de la table, et la lumière était jaune, un peu sale.

J. M. G. Le Clézio

Il traversa à nouveau toute la ville, tout ce dédale sonore plein de coups de douleurs et de frissons, cette espèce de blockhaus asphyxiant et sale où les couloirs partaient dans toutes les directions, pour mieux vous tromper.

J. M. G. Le Clézio

Quand je suis parti, c'était pour arrêter le rêve, pour que la vie commence. J'irai au bout de ce voyage, je sais que je dois trouver quelque chose.

J. M. G. Le Clézio

Seuls restent les bords, comme découpés à l'emporte-pièce dans le velours moelleux de l'ombre.

J. M. G. Le Clézio

L'analyse est un système à ouverture interne vers l'infini. Le noyau ne peut jamais être atteint.

J. M. G. Le Clézio

Lalla va s'asseoir dans le sable, au bord de la mer, là où Naman le pêcheur a allumé son grand feu de branches pour chauffer la poix, pour calfater son bateau.

J. M. G. Le Clézio

Derrière l'étal, un homme rougeaud armé d'une hache coupait, tranchait, mutilait sans cesse, avec des gestes précis et rapides, sans souci des éclisses d'os qui sautaient vers sa figure.

J. M. G. Le Clézio

Notre seule vraie famille est celle des livres. On y éprouve un sentiment de perméabilité avec celui qui raconte : il donne tant de force, tant de frissons.

J. M. G. Le Clézio

La fonction d'un musée devrait être non pas de nous montrer des choses, mais de nous faire voir par elles, de nous mesurer aux objets exposés.

J. M. G. Le Clézio

Tout est rythme. Comprendre la beauté, c'est parvenir à faire coïncider son rythme propre avec celui de la nature. Chaque chose, chaque être a une indication particulière. Il porte en lui son chant. Il faut être en accord avec lui jusqu'à se confondre.

J. M. G. Le Clézio

"Je vais vous apporter à boire", dit la jeune femme. "Vous êtes sûrement déshydratée".

J. M. G. Le Clézio

C'était comme s'il n'y avait pas de noms, ici, comme s'il n'y avait pas de paroles. Le désert lavait tout dans son vent, effaçait tout. Les hommes avaient la liberté de l'espace dans leur regard, leur peau était pareille au métal.

J. M. G. Le Clézio

Ecrire est un peu une "religion", au sens pascalien du terme.

J. M. G. Le Clézio

L'art reste sur la lancée du transcendantalisme. Peu importe ce que soit cet ailleurs, mais il leur faut un "ailleurs".

J. M. G. Le Clézio

Il y a tellement d'eau dans le fleuve Niger qu'il dessale la mer.

J. M. G. Le Clézio