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Cet âge où l'on quitte l'enfance et où l'on se mesure au monde est l'un des moments les plus extraordinaires de la vie. Le second, c'est quand on a des enfants soi-même. Après, tout le reste, ce sont des souvenirs.
J. M. G. Le Clézio
Il y avait des charretons de tous côtés, chargés de marchandises derrière lesquels se dissimulaient les femmes aux yeux perçants.
Tout ce qu'il a fait, il l'a fait pour son fils, dit Marthe ; pour moi, il ne lèverait pas le petit doigt.
Les mots ne veulent pas dirent les sentiments, les passion ou les obsessions. Cela ne les interesse pas. Ils vibrent et tremblent comme des oiseaux avant de crier.
L'art est sans doute la seule forme de progrès qui utilise aussi bien les voies de la vérité que celles du mensonge.
Ici la lumière est belle, très dure. Le ciel bleu est immense, marqué de traits blancs étranges laissés par les avions de la stratosphère.
Dans ce monde hermétique, il n'y a rien qui vienne nous faire rire du destin. On ne peut s'aider de rien. Le doute règne partout.
Les bras des bielles poussent les rayons des roues. Les frémissements parcourent la carapace de métal, comme sur la peau d'un cheval. Les machines sont pareilles à des rochers animés, solides, puissantes.
Quand je m'abandonne à mes propres coups, qui pourrait me sauver ?
Les principes, les systèmes sont des armes pour lutter contre la vie.
Est-ce que toutes les villes ne sont pas les mêmes ? Elles sont des rues, des carrefours, des voitures qui avancent, des regards qui cherchent.
Les garçons de café criaient les commandes d'un bout à l'autre de la salle, comme : - Un demi à la pression ! - Deux express et une assiette de jambon !
Elle mettrait toujours sa vieille bouilloire cabossée sur le camping-gaz pour préparer son thé amer.
C'est le moment où le silence est si grand que tout peut arriver.
Quand le bruit atteignit environ 135 décibels, ou quelque chose de cet ordre, Besson sentit qu'il allait glisser dans un trou profond.
Ici, c'est le nid de l'araignée, l'endroit où, à la moindre alerte, elle se précipite en se laissant couler le long du fil maître.
La méchanceté des humains est ordinaire, ce n'est pas pour autant qu'elle est négligeable.
Un jour, Mondo avait très envie d'écrire des lettres et il avait décidé de chercher quelqu'un pour lui apprendre à lire et à écrire.
Les barrières de l'autonomie sont rompues. Les vieilles, les sordides barrières de l'âme, qui protégeaient l'esprit et le langage.
Il y a, derrière chaque parcelle vivante, tant de misère et tant d'abandon qu'il n'est pas possible d'oublier.
C'est un embrouillamini de tissage avec des noeuds, des couleurs placées, des pâtés noirâtres.
Ce sont peut-être les visages de tous ces hommes qui vivent dans les villes, dans les villes si grandes qu'on ne peut jamais les quitter, là où il y a tant d'autos, tant d'hommes, et où on ne peut jamais voir deux fois le même visage.
Que reste-t-il aux hommes, quand les guerres sont finies ?
L'artiste est celui qui nous montre du doigt une parcelle du monde.
Il aurait fallu les arracher, comme ça, en les épelant doucement à mi-voix, au trouble ignoble de l'indétermination. Les rappeler à la vie, les faire objets, hors de cette éternelle nuit de l'innommable.
L'acte de la création ne s'arrête jamais. Il s'effectue ainsi, continuellement, dans la matière dure qui s'acharne.
C'était cela, la vie, cette descente continue vers le néant tout tombait, l'univers n'était qu'un immense, qu'un extatique engloutissement.
Le vent tourbillonne et m'enivre, et je sens le goût salé des embruns quand la vague couvre l'étrave.
Les cailloux n'ont peur de rien. Ils n'ont pas peur de l'orage, de la mort, du soleil, de la mer. Les dents des cachalots déchirent tout, les hommes, les baleines, les navires, mais elles se brisent sur les cailloux.
Puis il tourna autour d'un château médiéval, perché en haut d'une colline de sapins noirs ; de la brume blanche encerclait le burg sinistre, et les cimes neigeuses étaient immobiles à l'horizon, une muraille rose et grise.
Mais cet oeil n'existe pas, pas plus que ces mains, que cette guitare, ce paysage où passe un boutre brouillardeux.
Quelle souffrance que d'être ainsi vivant. Quelle abomination, quelle pourriture ! Comment mon corps, ce corps qui est à moi, qui appartient ou qui est le maître de cet esprit pas particulièrement attaché à la vie, a-t-il la force, le courage d'exister ?