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La solitude apprend à aimer. Ce n'est pas l'amour qui brise la solitude, c'est la solitude qui permet l'éclosion et la durée de l'amour. Un amour qui ne soit pas possession de l'autre ou appartenance de l'autre. Un amour qui respecte la solitude de l'autre.
Jacqueline Kelen
Il faut un courage constant, une passion tenue -comme on dit d'une note ou d'un pari - pour oser être soi, pour ne pas renier ses valeurs ni ses rêves.
Les plus belles fleurs flétrissent, hélas, et les oiseaux meurent. Ce qui reste intact, ce sont les floraisons et les envols. Les chants aussi. Nulle retombée, à peine de traces. Le pur jaillissement du coeur.
Caresse ou incendie, la rencontre du héros avec la femme a toujours pour sens de le pousser au bout de lui-même, de l'entraîner vers sa profondeur et lui faire toucher le ciel.
Permettre l'amitié, c'est renoncer à son pouvoir, oublier sa peur, c'est reconnaitre et aimer l'égalité de l'autre.
L'Amour ne vient pas de nous, il passe par nous. Notre liberté consiste à permettre ce passage ou à barricader portes et fenêtres
L'amour que je ressens pour un être ne met pas fin à ma solitude mais il l'enrichit, l'enchante et la fait rayonner. L'élu, l'être aimé serait paradoxalement celui avec qui j'ai envie d'être seule.
L'amitié n'est ni une compensation ni une consolation aux amours malheureuses. Il ne s'agit pas non plus de choisir entre elle et la passion amoureuse : l'amitié a cette caractéristique de n'être point exclusive et d'élargir l'être plutôt que de le confiner ou le restreindre
J'aimerais aller dans le sommeil comme j'avance dans l'amour : avec l'impossibilité d'en revenir, brûlant jusqu'au dernier tous mes vaisseaux chantants.
La solitude choisie, même sans faux-fuyants est bien l'unique chance de se connaître et de se rencontrer soi-même. Et de s'ouvrir aux autres, à tous les autres.
La solitude est un cadeau royal que nous repoussons parce qu'en cet état nous nous découvrons infiniment libre et que la liberté est ce à quoi nous sommes le moins prêts.
Ah ! cher Amour, vos fureurs, vos sourires, votre haut vouloir et votre dette, votre venue et votre fuite, à tout cela que pouvons-nous comprendre ?
Tout le mal vient du fait que les hommes, dans une très grande majorité, n'ont pas de vie intérieure, et pour cette raison désirent, convoitent, veulent la vie d'autrui.
La solitude, c'est le contraire de l'isolement, c'est se retrouver face à soi-même, à sa propre richesse intérieure.
Le besoin de reconnaissance apparaît bien comme le talon d'Achille de tout individu. Il explique que, pour se sentir compris ou acceptés, la plupart des hommes préfèrent renoncer à leur liberté, à leur singularité.
Il faut avoir été fou de douleur pour pouvoir devenir fou d'amour. Dans cette expérience de déchirement l'extase survient qui fait passer d'une souffrance insondable à un amour excessif, inouï, qui transgresse toute norme et toute forme.
La virilité, c'est aussi ne pas faillir à son destin, ne pas esquiver les grandes rencontres, les grandes épreuves. De même qu'il n'y a pas de virilité sans vertu, il n'y a pas de héros sans éros.
Un héros guerrier peut ne pas tomber amoureux, en revanche un homme lâche fuira toujours devant l'amour.
L'amitié nous donne la chance de désherber notre jardin intérieur, ou de faire fleurir notre propre désert.
La voix qui murmure dans la solitude : lève toi, mets-toi en route, va à la rencontre de ton être que tu ne connais pas, que tu préfères ignorer parce que cet état est plus tranquille.
Le geste naturel au sentiment amoureux est de toucher, de prendre, bientôt d'accaparer. Beaucoup s'imaginent que l'amour va mettre fin à leur solitude alors que c'est la solitude qui permet l'éclosion et la durée de l'amour.
La solitude est un détachement qui mène à un débordement. Si elle ne fructifie pas, elle n'est qu'isolement.
Quand on vit seul, on ne donne pas prise, on ne se situe plus par rapport au général, mais par rapport à l'absolu.
Du côté de Damas, Ibn Arabî, le soufi d'origine andalouse, énonce : L'Amour est savouré, mais son essence demeure incomprise.
Le véritable solitaire ne cherche ni à plaire ni à être réconforté. Sa grande force vient de ce qu'il n'est point troublé par les agissements et les opinions du monde.
Être seul, c'est être un étranger qui n'appartient à aucune religion, nation ou croyance, à aucun dogme
J'en arrive à penser que la vie de couple est réservée aux êtres exceptionnels. L'erreur consiste à croire que ce genre de vie concerne tout le monde.
La Beauté et l'Amour viennent au plus près de l'être par un souffle puissant, par des traits acérés, en ce lieu du coeur où toute séparation est levée, où s'abolit en un éclair la distinction entre la déchirure et la grâce.
La solitude n'a rien de triste, mais elle a la gravité de l'amour, de la beauté, des choses essentielles. Elle enjoint de vivre avec courage, lucidité et attention. Envisager chaque être comme une solitude, comme un monde à part, est le plus grand respect que nous lui puissions accorder.
Aimer quelqu'un, c'est honorer sa solitude et s'en émerveiller. En fait, il s'agit de choisir entre devenir un et demeurer unique. Entre l'union (amoureuse, conjugale) et la singularité (forcément solitaire).
La solitude est d'abord une heureuse coïncidence avec soi-même.