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Les Capétiens n'allaient pas, d'un coup de baguette magique, guérir les effets de l'anarchie.
Jacques Bainville
Ce qui est curieux, ce n'est pas tant qu'on ait tout dit, mais qu'on ait tout dit en vain, de sorte que tout est toujours à redire.
Ces guerres de province à province et de clocher à clocher étaient une des désolations de l'anarchie féodale.
Les rénovations ne viennent que plus tard, si elles doivent venir, par l'effet des générations qui se sont lentement remplacées. Dans le bon ou dans le pire, tout ce qui s'épanouit aujourd'hui était en germe avant 1914.
Ayant dit un nombre prodigieux de sottises, la Révolution en a fait encore dire plus !
Les systèmes, comme les constitutions, sont les jouets avec lesquels s'amusent les personnes graves.
Ce qui contribue à donner à l'histoire les plus fausses couleurs, ce sont les mémoires.
Sauf pour la gloire, sauf pour l'art, il eût probablement mieux valu qu'il n'eût pas existé.
La supériorité des occidentaux tient, en dernière analyse, au capitalisme, c'est-à-dire à la longue accumulation de l'épargne. C'est l'absence de capitaux qui rend les peuples sujets.
Il me semble que Napoléon serait content de tous les livres dont il fait le sujet. C'était un auteur. Au silence, il préfère toujours l'éreintement.
La fusion des races a commencé dès les âges préhistoriques. Le peuple français est un composé. C'est mieux qu'une race. C'est une nation.
Les générations sont solidaires à travers le temps et à travers les sottises.
Que cette noblesse française était étrange ! Tantôt fidèle, dévouée, prête à verser son sang, décimée à Crécy, décimée à Poitiers, décimée à Azincourt ; tantôt insoumise et dressée contre l'Etat.
L'optimisme est la foi des Révolutions.
Depuis longtemps déjà l'Empire romain agonisait.
En intervenant, presque à la dernière heure, avec des forces toutes fraîches, les Etats-Unis contribuaient à la chute de l'Allemagne. Ils la démoralisaient surtout en lui retirant l'espoir de vaincre.
Ainsi la monarchie de Juillet était discréditée, ébranlée par ceux qui l'avaient faite, par ces élus censitaires qui sciaient la branche sur laquelle ils étaient assis.
L'acquiescement des masses rurales et de la bourgeoisie à ce régime dictatorial était spontané.
Les vieux se répètent et les jeunes n'ont rien à dire. L'ennui est réciproque.
Il y a une autre liberté que la liberté politique, c'est celle qui se gagne par rapport aux idées reçues.
La tâche de l'historien consiste essentiellement à abréger. S'il n'abrégeait pas, - et la remarque n'est pas nouvelle, - il faudrait autant de temps pour raconter l'histoire qu'elle en a mis à se faire.
Le pouvoir d'oublier, très fort chez les individus, l'est encore plus dans les sociétés humaines.
Le Sénat lui-même abdiqua sa puissance devant le conquérant des Gaules. Encore une fois l'aristocratie républicaine était vaincue par la dictature. Le césarisme était né.
La nationalisme est une attitude de défense, rendue nécessaire par la faiblesse de l'Etat.
En politique ce qui est inutile est souvent nuisible.
Quand l'Etat sera nu et dépouillé, quand tout le monde sera pauvre, nous le verrons bien et nous ne ferons de reproche à personne, puisque tel est notre bon plaisir. C'est ce qu'on appelle le gouvernement du peuple par le peuple, ou démocratie.
Presque toujours les gens ont trouvé que les choses allaient mal. Sous Louis XII, c'est un concert de bénédictions.
L'injure du temps est moins redoutable que la brutalité, la maladresse et la négligence des hommes.
Jérôme Bonaparte est l'animal de luxe de la famille. Si Charles Bonaparte et Laetitia nous eussent fait cinq Napoléon, c'eût été terrible !
L'honneur de la nation française, à travers ses distractions et ses faiblesses, est d'avoir toujours gardé irréductibles l'idée de son indépendance et le sentiment de ses devoirs.
L'homme, à toutes les époques et dans tous les siècles, se ressemble, il a les mêmes passions, il raisonne et il se comporte de la même manière dans les mêmes cas. C'est le point capital. Hors de là, il n'y a qu'erreur et fantaisie.
Jamais peut-être dans l'histoire on n'aura vu un peuple en démocratie fournir autant de résistance que le nôtre aux principes de dissolution que ses institutions lui apportaient.