Images
Quelle puissance fallait-il pour éveiller le genre humain d'un si prodigieux assoupissement ?
Jacques-Bénigne Bossuet
Nous nous plaignons de notre ignorance, mais c'est elle qui fait presque tout le bien du monde : ne prévoir pas, fait que nous nous engageons.
C'est la vraie grâce de l'aumône, en soulageant les besoins des pauvres, de diminuer en nous d'autres besoins...
Je m'en vais, je suis emporté par une force inévitable, tout diminue, tout fuit, tout disparaît à mes yeux...
Fréquentons donc ce sacré repas de l'Eucharistie, et vivons en union avec nos frères : fréquentons-le et nourissons-nous de l'espérance de la joie céleste ; mangeons ce pain qui soutient l'homme ; buvons ce vin qui doit réjouir le coeur.
Le temple de Dieu, chrétiens, a deux places augustes et vénérables, je veux dire l'autel et la chaire.
La connaissance est donnée pour entendre ce qu'il y a de plus vrai, comme l'amour est donné pour aimer ce qu'il y a de meilleur.
Non, je ne veux rien voir en vous de ce que la mort y efface ; vous aurez dans cette image des traits immortels ; je vous y verrai tel que vous étiez à ce dernier jour sous la main de Dieu, lorsque sa gloire sembla commencer à vous apparaître.
Tout flatteur, quel qu'il soit, est toujours un animal traître et odieux.
Sans avoir besoin de la mort pour exciter sa piété, sa piété s'excitait toujours assez elle-même, et prenait dans sa propre force un continuel accroissement.
Cette tristesse, que nos fautes nous causent, a un nom particulier, et s'appelle repentir.
On ne pouvait assez louer son incroyable dextérité à traiter les affaires les plus délicates, à terminer tous les différends d'une manière qui conciliait les intérêts les plus opposés.
Le déisme, "un athéisme déguisé".
Dieu n'est pas un tout qui se partage.
Pendant que l'âme demande une chose, le plaisir en exige une autre ; ainsi l'âme, devenue captive du plaisir, devient en même temps ennemie de la raison.
Le plaisir de dogmatiser, sans être repris ni contraint par aucune autorité ecclésiastique ni séculière, était le charme qui possédait les esprits.
Le glaive qui a tranché les jours de la reine est encore levé sur nos têtes ; nos péchés en ont affilé le tranchant fatal.
La mortification lui rend la mort familière ; le détachement des plaisirs le désaccoutume du corps, il n'a point de peine à s'en séparer ; il a déjà depuis fort longtemps, ou dénoué ou rompu les liens les plus délicats qui nous y attachent.
C'est le naturel du coeur humain de redoubler ses efforts pour retenir le bien qu'on lui ôte.
La part que nous avons aux souffrances de Jésus-Christ nous assure que nous avons part à sa résurrection.
Après les affres de la mort, elle ressentit toutes les horreurs de l'enfer.
Il laisse vaguer ses pensées sans que vos discours arrêtent son esprit distrait.
Pour éviter les anachronismes, cette erreur qui fait confondre les temps.
Jésus crucifié, qui a été le scandale du monde, et qui a paru ignorance et folie aux philosophes du siècle, pour confondre l'arrogance humaine, est devenu le plus haut point de notre sagesse.
Le Roi, la Reine, Monsieur, toute la cour, tout le peuple, tout est abattu, tout est désespéré.
Cette femme ambitieuse et vaine croit valoir beaucoup quand elle s'est chargée d'or et de pierreries.
Cette recrue continuelle du genre humain, je veux dire les enfants qui naissent, à mesure qu'ils croissent et qu'ils s'avancent, semblent nous pousser de l'épaule et nous dire : - Retirez-vous, c'est maintenant notre tour.
Peut-être que nos neveux regretteront la félicité de nos jours avec la même erreur qui nous fait regretter le temps de nos devanciers.
C'est cet éclat trompeur qui fascine les yeux du monde, et on adore non point ta personne, mais l'idole de ta fortune, qui paraît dans cet appareil par lequel tu éblouis le vulgaire.
La mort vient avant que nous puissions avoir appris à vivre.
Les femmes n'ont qu'à se souvenir de leur origine, et sans trop vanter leur délicatesse, songer après tout qu'elles viennent d'un os surnuméraire où il n'y avait de beauté que celle que Dieu y voulut mettre.
Est-ce là ce grand arbre qui portait son faîte jusqu'aux nues ? Il n'en reste plus qu'un tronc inutile. Est-ce là ce fleuve impétueux qui semblait devoir inonder toute la terre ? Je n'aperçois plus qu'un peu d'écume.
Mais toutes les conquêtes ne se font pas sur les étrangers : il n'y a rien de plus illustre que de faire une conquête paisible de son propre Etat. Conquérir les coeurs.
La loi assignait à chacun son emploi.
La réflexion est appelée l'oeil de l'âme.
Je réserve au troupeau que je dois nourrir de la parole de vie les restes d'une voix qui tombe et d'une ardeur qui s'éteint.
Que je puisse représenter à cette auguste audience l'incomparable beauté d'une âme...
On flatte pour être flatté.
Ce n'est pas toujours l'objet défendu, mais c'est fort souvent l'attache qui fait des crimes damnables !
Qui presse trop la mamelle pour en tirer du lait, en l'échauffant et en la tourmentant, tire du beurre ; qui se mouche trop fortement fait venir le sang ; qui presse trop les hommes excite des révoltes et des séditions. C'est la règle que donne Salomon.
Nous nous croyons bien les plus habiles quand nous sommes les plus heureux.
Il faudra donc que nous passions pour honnêtes les impiétés et les infamies dont sont pleines les comédies de Molière ?
Ce qui est hasard à l'égard des hommes est dessein à l'égard de Dieu.
L'homme est celui des animaux qui est le plus né pour la concorde et l'homme est celui des animaux où l'inimitié et la haine font de plus sanglantes tragédies.
Le propre de l'hérétique, c'est-à-dire de celui qui a une opinion particulière, est de s'attacher à ses propres pensées.
Que si le créateur trouve une joie si parfaite à mourir pour sa créature, quel contentement doit éprouver la créature de mourir pour son créateur !
Vous laisserez à l'abandon votre santé et votre vie.
Si c'est une grande puissance de pouvoir exécuter ses desseins, la grande et la véritable, c'est de régner sur ses volontés.
Quand une fois on a trouvé le moyen de prendre la multitude par l'appât de la liberté, elle suit en aveugle, pourvu qu'elle en entende seulement le nom.
L'ordre et la discipline s'augmentent avec les armées.