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Vivre pour mes amis, mes livres et moi-même.
Jacques Delille
Heureux ou malheureux, l'homme a besoin d'autrui ; il ne vit qu'à moitié s'il ne vit que pour lui.
Ne croit pas à l'amour, soupçonne l'amitié ; Ses secrets de son coeur ne sortent qu'à moitié. Aussi chacun l'évite, et chacun l'abandonne : On aime peu celui qui n'ose aimer personne.
Le puissant agaric, qui du sang épanché Arrête les ruisseaux, et dont le sein fidèle Du caillou pétillant recueille l'étincelle...
Tremblez, tyrans, vous êtes immortels !
Les hypocrites, comme les abeilles, ont le miel à la bouche et l'aiguillon caché.
Hélas ! dans l'ombre immense, Il ne voit que la nuit, n'entend que le silence.
Le melon savoureux, la figue succulente, - Et ces raisins ambrés qui parfument les airs.
Fleurs charmantes, par vous la nature est plus belle ; Dans ses brillants travaux l'art vous prend pour modèle ; Simples tributs du coeur, vos dons sont chaque jour Offerts par l'amitié, hasardés par l'amour.
Peu dit beaucoup à qui sait écouter.
Le sort fait les parents, le choix fait les amis.
Vide de vous et rempli de lui-même.
Il est des soins plus doux, un art plus enchanteur. C'est peu de charmer l'oeil, il faut parler au coeur.
L'été remplit sa grange, affaisse ses greniers ; - L'automne d'un doux poids fait gémir ses paniers ; - Et les derniers soleils, sur les côtes vineuses, - Achèvent de mûrir les grappes paresseuses.
Hâte-toi, couple aimable, hâte-toi de jouir ; Plaisir, honneur, repos, tout va s'évanouir ; Oui, bientôt tes douleurs égaleront ta joie : Tremble ! le malheur vient, et demande sa proie.
Les besoins répétés amènent l'habitude.
Le pré qui donne aux boeufs sa riante verdure, - D'une grasse litière attend la fange impure, - Et des sels du fumier se forment en secret - Le parfum de la rose et le teint de l'oeillet.
Promettre, c'est donner ; espérer, c'est jouir.
Mais quand l'homme accablé, qu'un long ennui désole, Ne voit ni les humains, ni rien qui le console, Sa double solitude épouvante son coeur.
D'où vient des nuits d'été la lenteur paresseuse...
Il est une liqueur, au poète plus chère, Qui manquait à Virgile, et qu'adorait Voltaire ; C'est toi, divin café, dont l'aimable liqueur Sans altérer la tête épanouit le coeur.
Et le présent lui-même est le passé pour lui.
Ils mettent de l'eau dans leur sang.
Le calembour, enfant gâté - Du mauvais goût et de l'oisiveté, - Qui va guettant, dans ses discours baroques, - De nos jargons nouveaux les termes équivoques, - En se jouant des phrases et des mots, - D'un terme obscur fait tout l'esprit des sots.
O Nice ! Heureux séjour, montagnes renommées, - De lavande, de thym, de citrons parfumées, - Que de fois sous tes plants d'oliviers toujours verts - Dont la pâleur s'unit au sombre azur des mers...
Telle jadis Carthage Vit sur ses murs détruits Marius malheureux, Et ces deux grands débris se consolaient entre eux.
Le bonheur le plus doux est celui qu'on partage.
Il parle, il adoucit la superbe Carthage De sa puissante reine apprivoise l'orgueil.
Comme l'air avec l'air, l'âme s'unit à l'âme.
Le rêve du méchant est son premier supplice.
Qui borne ses désirs est toujours assez riche.
Ce que Dieu seul a fait, Newton seul l'imagine.
Le doux printemps revient, et ranime à la fois Les oiseaux, les zéphirs, et les fleurs, et ma voix.
Le bonheur appartient à qui fait des heureux.
La plus belle retraite à besoin de plaisirs.
Laissez-le s'estimer pour qu'il soit estimable.
Le monde est a celui qui sait l'étudier.
Que la terre est petite quand on la voit des cieux.