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Le vrai voyageur regarde là où l'oeil porte, mais regarde. Il bat là où le coeur bat mais attentif, et il écoute. Il palpite au présent. Il avance en spirallant.
Jacques Renaud
L'histoire est encore plus à défaire qu'à faire. Il faut savoir la laisser être.
La beauté : un être qui s'incarne. Un être qui se glisse dans la chair. Un être qui enveloppe la chair. Un être qui dévoile. Qui vêt de liberté, de grâce.
Naître c'est se suicider. Nous nous suicidons tous.
Canada, sorte d'empire hybride fondé sur le refus d'assumer le fruit des révolutions de l'histoire.
L'existence même est un livre où tu inscris le moindre regard, la moindre fuite. Il faut apprendre à lire cette écriture du temps des choses.
A quoi bon les scrupules puisque c'est du fond du monde que montent nos actes les plus répréhensibles ?
Tous les jours de la semaine se ressemblent. Sauf le dimanche : le rythme est plus lent, on récure les corps et les esprits.
Ecrire est ouvrir une porte dans l'espace. Et le remplir.
Tout se dévoile et se vêt de grâce. La nudité est le vêtement du roi. Naître est peut-être cette mutation du voilé en ce vêtement de transparence plus dense que dix mille oripeaux.
Ne criez pas que vous voulez tous mourir. C'est inutile. Vous n'avez même pas besoin de le vouloir. La vie s'en charge à chaque instant.
Le suicide n'est ni une question de lâcheté ni une question de courage. Ce n'est même pas une question. Ce n'est même pas un problème. C'est un acte. Naître c'est se suicider. Nous nous suicidons tous.
Partir, c'est mourir un peu. Poursuivre le voyage, c'est peut-être ressusciter. Voyage de plusieurs années, de quelques jours, de quelques heures. Le vrai voyageur c'est celui qui jamais ne tente de revenir en arrière.
Quand nous saurons que nous conduisons des révolutions par notre seule puissance d'être, nous pourrons nous permettre des scrupules - mais alors à quoi bon les scrupules puisque c'est du fond du monde que montent nos actes les plus répréhensibles ?